TRIBUNE « Mathématiques présidentielles 2002-2017 :

Viol ou triomphe de la Volonté générale des Français ?

Vers une nouvelle Constitution d’une nouvelle République ? 

  1. Comment les « mathématiques politiques » permettent de substituer à la Volonté générale des Français,
    la Volonté générale fictive du Pouvoir dominant « ventriloque » (1), assurant l’élection d’un candidat marionnette dévoué à ses seuls intérêts ? 
  2. Comment réécrire une nouvelle Constitution ?
  3. Comment restaurer la Volonté générale dans la plénitude de ses droits ?

 

Arnaud-Aaron Upinsky

Président de l’Union Nationale des Écrivains de France  

 

 


 

TRIBUNE « Mathématiques présidentielles 2002-2017 : Viol ou triomphe de la Volonté générale des Français ?

Docteur en philosophie politique (2), le mathématicien Arnaud-Aaron Upinsky a montré,  dans  « Le grand échiquier de la fabrique à Président » (3), comment les « mathématiques politiques » permettent de substituer à la Volonté générale des Français, la Volonté générale fictive du Pouvoir dominant « ventriloque » (4), assurant l’élection d’un candidat marionnette dévoué à ses seuls intérêts.

 
À la veille des élections du futur Président de la République, Emmanuel Macron, candidat du « système anglo-saxon » ultralibéral, il révèle aujourd’hui le secret bien gardé de la machine à Président Chirac 2002, repris dans la machine à Président Macron 2017. En réponse au projet de Jean-Luc Mélenchon, d’une nouvelle Constitution fondatrice d’une VIè République, il en appelle — comme condition sine qua non d’une authentique démocratie — à une refondation de la haute science politique, basée sur les justes « Principes Mathématiques (qualitatifs) de Philosophie Politique », seuls capables d’assurer le respect constitutionnel de la Volonté générale des Français, contre sa violation permanente par le Pouvoir dominant « ventriloque », en l’espèce anglo-saxon.

  • Acte I : La machine à Président Chirac. Dès son élection de 1995, Jacques Chirac, qui était sous le coup de poursuites judiciaires, avait étonné les journalistes en leur disant aussitôt que son but était de se faire réélire en 2002. Dès lors, sa stratégie de réélection s’est déroulée comme un théorème : 1) Pour atteindre ce but, il lui fallait affaiblir son futur adversaire, Lionel Jospin, en en faisant son premier ministre, position qui use son titulaire. C’est l’explication secrète de sa décision « absurde », en 1997, de dissoudre une assemblée nationale qui lui était acquise, pour provoquer la cohabitation nécessaire à ses desseins ; 2) En 2000, il fera venir à ses côtés son ami, Jérôme Monod, comme conseiller, pour organiser l’élection présidentielle de 2002 avec la création de l’UMP et, après la victoire, celui-ci disposera à l’Élysée d’un bureau dans le salon d’argent ; 3) La méthode adoptée ou encouragée pour faire gagner Jacques Chirac, qualifié alors de « Super menteur » et vaincu d’avance devant Lionel Jospin, fut la suivante. Il fallait tout faire pour favoriser la montée de Jean-Marie Le Pen en le présentant comme victime (Va-t-il avoir ses signatures ?) ; en mettant le thème médiatique des élections sur l’insécurité jusqu’au bout (Médiatisation de l’agression du retraité Paul Voise, faisant la Une les deux jours de « réflexion » précédant le 21 avril, avec un impact considérable) ; en réduisant le nombre des candidatures de droite, surtout celles qui pouvaient nuire à la montée du Front National ; et en laissant discrètement se multiplier les candidatures à gauche (gauche plurielle), la candidature de Christiane Taubira suffisant pour assurer la défaite de Lionel Jospin ; 4) L’élimination « judiciaire » de Charles Pasqua — et de sa stratégie d’alliance — sera exécutée sans tambour ni trompette selon la méthode détaillée dans « Bienvenue place Beauvau » (5) ; 5) Les sondages ne cesseront de présenter Chirac et Jospin en tête ; 6) Et soudain ce sera le coup de tonnerre du 21 avril 2002, avec la feinte surprise de Jacques Chirac en appelant au secours du « front républicain » ses adversaires les plus résolus, pris au piège, qui votèrent pour lui « le nez bouché » ; 7) Résultat : « Super Menteur » élu à 82, 21 % par le front « républicain », violant la sincérité des suffrages qui auraient dû faire élire Lionel Jospin ! Telle est la puissante magie des « Mathématiques politiques » qui permet de prendre le Pouvoir « ventriloque » par une fraction de l’électorat, non représentative de la Volonté générale, en toute violation de la Constitution de 1958, notamment de son l’article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple (…) Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. » Telle fut la machine à Président Chirac 2002, ayant assuré son succès contre toute « logique » électorale, politique et constitutionnelle !
  • Acte II : la machine à Président Macron. Dès l’annonce de sa défaite, du 23 avril, François Fillon s’est écrié : « Cette défaite est la mienne » ; « Le moment venu, la vérité de cette élection sera écrite » ! En s’imputant le naufrage historique de son camp, François Fillon, dont la candidature avait déjoué les malices du premier trucage, est tombé dans le piège du second, en ignorant l’avertissement de Condorcet (6) qui lui avait été adressé, « montrant comment l’élection majoritaire à deux tours est le plus sûr moyen de confisquer l’expression de la Volonté générale, les sondages amusant les électeurs ignorant les secrets du grand échiquier des élections » (7). Il n’a pas compris, alors que Le Figaro a bien flairé le trucage :

« Ainsi donc, l’imperdable a été perdu. L’impensable s’est imposé. L’impossible est advenu. (…) La  droite,  dont  les  idées  et  les  valeurs  n’ont  jamais  été  aussi  majoritaires  dans  les profondeurs  du  pays, cette  droite à qui  la victoire ne  pouvait  pas échapper a été, hier, sèchement éliminée. Alors que le désir d’alternance, après un quinquennat unanimement jugé calamiteux n’a  jamais  été  aussi  puissant, elle  ne  sera  pas, pour la  première  fois de  son histoire, représentée au second tour des présidentielles. Ahurissant tour de passe-passe qui méritera  d’être  enseigné  dans  les  écoles  de  la  politique :  Emmanuel  Macron  sera  très certainement le prochain président de la République française. (…). Il faudra un jour écrire l’histoire  de  ce  hold-up  politique  du  siècle,  retracer  l’enchaînement  fatal  des  causes  et conséquences, qui, de la primaire aux affaires, aura frappé la droite et précipité cet immense gâchis. » (8)

 

Pourtant, à l’école des  « Mathématiques politiques » qu’illustre superbement la machine à Président Chirac 2002, il apparait qu’il n’y a pas eu d’« enchaînement des causes », mais bien des « calculs ourdis bien conduits ». Il n’y a aucun mystère sinon celui d’une haute science politique cachée aux profanes et réservée aux seuls initiés du Pouvoir dominant « ventriloque », en l’espèce anglo-saxon, ayant choisi Emmanuel Macron pour appliquer ses desseins. Et en vérité, ce n’est pas tant la droite qui a été victime d’un hold-up que la Volonté générale des Français, comme il est aisé de le vérifier sur une feuille de papier avec deux colonnes : l’une reprenant ligne à ligne les principales demandes de la Volonté générale ; la seconde, les grandes lignes des directives anglo-saxonnes que le candidat du « système » « par défaut » (gauche droite confondues), Emmanuel Macron, s’apprête à appliquer même par ordonnances ! En considérant « Les Présidentielles ramenées à un seul Principe : le clivage de l’anglais » (9), le programme présidentiel de Macron apparait même, dans son principe directeur anglo-saxon, exactement à l’inverse de celui de la Volonté générale des Français, dont le projet de François Fillon, éliminé par la mise en musique des «  Mathématiques politiques », assisté par les « affaires », était le plus proche. Telle est la machine à Président Macron 2017, assurant aujourd’hui son succès contre toute « logique » électorale, politique et constitutionnelle, mais au profit du Pouvoir dominant « ventriloque » anglo-saxon !

 

  • Acte III : la machine à faire triompher la Volonté générale. Alors que la demande de « France », dont témoigne les deux slogans des candidats « Ensemble la France » et « Choisir la France », n’a jamais été aussi forte ; alors que les idées et les valeurs de la droite n’ont jamais été aussi majoritaire ; alors que le besoin  d’une authentique alternance au modèle anglo-saxon — incarné par le PR et le PS — n’a jamais été aussi fort ; alors que les Français veulent à tout prix sortir du cauchemar croissant dans lequel les gouvernements successifs les ont plongés depuis des décennies ; alors que l’avenir Macron s’annonce à l’opposé de la Volonté générale des Français ; au moment paroxystique de ces attentes, voilà les Français forcés de voter contre leur conscience et contre leur conviction, en devant choisir un candidat dont même les « 60% qui envisagent de voter pour lui déclarent le faire par défaut » (10) ! Avant même d’avoir commencé, la catastrophe s’annonce par déni de Volonté générale, déni de Démocratie et surtout déni de France dont même régis Debray déclare qu’avec « l’Europe [ elle ] est devenue une province de l’empire américain. » (11) Pour sortir de l’effondrement intellectuel, culturel et politique, il n’y a donc qu’une solution : réarmer l’intelligence en se réappropriant la haute science politique nécessaire qui seule peut permettre à la Volonté générale de reprendre le pouvoir aux maîtres ventriloques du monde anglo-saxon. Pour cela il faut commencer par rétablir les vrais points cardinaux d’avenir de la science politique, ceux qui conduisent à la grille de lecture d’une véritable reconquête de l’intelligence, de l’économie, de la culture, comme du rayonnement de la France et de la langue française dans le monde. Aujourd’hui, le clivage « droite gauche » n’est plus opérant, comme en témoigne la similitude des programmes Le Pen – Mélenchon, d’une part, l’alliance Républicains – socialistes et Macron, de l’autre. Désormais, le clivage d’avenir principal est le clivage « anglais français » de deux modèles inverses, correspondant à deux visions radicalement opposées du monde : économiques, culturelles, linguistiques et politiques. Initiés au vrai jeu des lettres et des chiffres du grand échiquier des mathématiques politiques, les Français pourront alors partir enfin à la reconquête du langage alphanumérique dont dépend leur redressement, voire la survie de la France, à la place qui lui revient comme première puissance culturelle au monde.

 

C’est ainsi que la France « en guerre » doit de toute urgence réinventer la machine à faire triompher la Volonté générale, ouvrant la voie à la libération du monde du dictat de la barbarie anglo-saxonne. Le succès d’une nouvelle Constitution, répondant à la Volonté générale est mathématiquement inscrit dans les nombres-idées de la véritable mathématique politique qualitative, ennemie des chiffres d’aliénation de la pensée ! Désormais, à l’heure du numérique, le salut ne peut être que dans le retour des Mathématiques politiques qualitatives : ce ne sont plus les chiffres des sondages qui doivent commander les idées politiciennes du Pouvoir ventriloque, mais les idées politiques qui doivent commander les nombres, pour assurer le triomphe du langage, du Verbe, sur les chiffres (12) ! Pour restaurer la Volonté générale dans la plénitude de ses droits et avec elle la Liberté, il ne nous reste plus dès lors qu’à inverser l’apostrophe de Leibnitz « Ne discutons plus, calculons ! » en « Ne calculons plus discutons ! »

 

Arnaud-Aaron Upinsky, 4 mai 2017

Mathématicien, épistémologue, linguiste

Président de l’Union Nationale des Écrivains de France

Blogue « Réarmer l’Intelligence ! »

 

 

 

 

 

 


 

[1] Cf. « La tribu des ventriloques» in Enquête au cœur de la censure, A.-A. Upinsky, Ed. du Rocher, 2003, p. 179 à 122

 

[2] Thèse de doctorat « Principes Mathématiques de Philosophie Politique »

 

[3] In « Mathématiques présidentielles 2017 : François Fillon déjà président de la République », 25 nov. 2017, p. 1

 

[4] Cf. « La tribu des ventriloques» in Enquête au cœur de la censure, A.-A. Upinsky, Ed. du Rocher, 2003, p. 179 à 122

 

[5] « Police : les secrets inavouables d’un quinquennat », Ed. Robert Laffont, 2017, p. 26 à 29

 

[6] Cf. « Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix » ( 1785)

 

[7] Cf. « Mathématiques présidentielles 2017 : François Fillon déjà président de la République », 25 nov. 2017, p. 1

 

[8] « Un immense gâchis », Alexandre Brézet, Le Figaro du 24 avril 2017

 

[9] Cf. Point 5. p. 6, in « Lettre ouverte aux Candidats à la Présidence de la Républiqur française sur la haute trahson de la langue française aux élections 2017 » ;

 

[10] « Macron, les fragilités d’un favori », à la Une du quotidien Le Monde du 4 mai 2017.

 

[11] « Régis Debray ; Le Clivage gauche droite fait partie du mobilier national », Le Monde du 4 mai 2017

 

[12]   Cf. « Les mots qui gagnent ou la victoire des chiffres » in La Tête coupée, A.-A. Upinsky, O.E.I.L. 1991.