IL EST Né !
ET après ???

 

Quelle cause en forme de vœu allons-nous maintenant préparer pour la présenter à Dieu ?

 

« Mane, thecel, pharès » : ces terribles paroles finiront-elles par retentir sur les catholiques d’aujourd’hui ?

 

Par Pierre LEGRAND

 

Bien chers amis,

 

Nous venons de fêter Noël et la joie surnaturelle qui nous a envahis se trouve déjà en voie d’être supplantée par nos angoisses intimes, nos peurs, nos craintes, nos ressentiments, nos fatalismes secrets, nos comportements formalistes et nos appréciations subjectives. Sans doute le monde d’aujourd’hui et son cortège de reniements, d’effroyables bassesses et de matérialisme consumériste ne nous incite pas au calme intérieur, à un juste repositionnement de nos libertés malmenées par la méchanceté des hommes et l’imprévisibilité des données que le doigt de Dieu veut bien nous écrire sur le mur de l’Histoire. Il nous faut néanmoins faire avec !

 

Mais Dieu n’est pas un medium et l’on ne saurait s’attendre de Sa part à une sorte d’écriture automatique et qui en outre serait quasi incessante. Non ! L’écriture habituelle de Dieu c’est le silence. Et ce silence lui-même est une manière de porter une divine appréciation sur nos comportements les plus intimes… Dieu se tait mais n’en pense pas moins !

 

Pour être honoré de la parole de Dieu, comme le fut St Thomas devant le Tabernacle, il faut être un très grand saint ou, à l’opposé, un démon incarné, comme Balthazar…

 

Alors d’aucuns interprètent ce silence comme une épreuve voire même un châtiment… D’autres plus optimistes, y voient une sorte de blanc-seing donné à l’homme qui est parvenu à maturité comme si Dieu s’en remettait à une majorité supposée de l’homme pour lui laisser enfin l’entière responsabilité de ses actes et les conséquences qui en découlent… En effet l’homme sensé engage sa destinée humaine sur des raisons qui comportent en elles-mêmes  les sanctions nécessaires OU les récompenses par ce qui est infiniment supérieur à l’homme et par définition beaucoup mieux « informé » que nous !

 

Nos obstinations et nos aveuglements volontaires possèdent une caractéristique particulièrement catastrophique : ils s’encouragent et se renforcent la plupart du temps de manière collective ! Non pas que nous soyons incapables d’être irresponsables de manière individuelle, mais le sentiment d’appartenir à une communauté, à une chapelle, à un mouvement, à une coterie renforce s’il en est ce ressenti de responsabilité collective. C’est tellement plus chouette de se tromper ensemble que d’être tout seul à en subir les conséquences !!! Ce faisant nous évacuons sans le savoir et notre propre silence intérieur et celui de Dieu ! Nos requêtes deviennent amères et comme impérieuses et nos âmes tourmentées hésitent entre deux voies : le reproche ou l’indifférence.

 

Reprocher à Dieu son silence, évite de nous interroger sur nos propres manquements et infidélités.

 

Citation : le silence de l'homme attire le silence de Dieu. (Julien Green)

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