LA FOI DIMINUÉE DES JOURS MAUVAIS
APPELLE NOTRE INDIFFÉRENCE ….

Sectaires et intolérants à l’erreur, nous sommes les gardiens persécutés et souffrants des paroles de vie… !

Chers amis lecteurs, bonjour !

Il en va des vicissitudes de la vie comme des pierres qui parsèment le long fleuve (en apparence) tranquille de nos existences. Il suffit de buter sur l’une d’entre elles, pour chuter plus ou moins lourdement et retarder quelque peu le service du Seigneur. Cet été ne fut pas glorieux et explique en grande partie mon retard à écrire. Les soucis, les chutes, les peines, les aléas, les lassitudes sont le lot de nos tristes destinées.

Le titre ci-dessus va paraître sans doute à beaucoup d’entre vous comme mystérieux et empreint d’une signification bizarre mais ne soyez pas impatients : comme cela le fut il y a fort peu pour votre serviteur, le sens de tout cela va s’éclairer et illuminer vos intelligences et vos âmes d’une ardeur et d’une force nouvelles ! La Providence veille…même si nous ne sommes que des serviteurs inutiles, celle-ci se plaît à nous investir du moindre service et chacun d’entre nous peut et doit y participer, d’autant plus que le service qui lui sera demandé, s’il lui paraît bien trop modeste ou inadapté à ses talents propres, est d’une utilité sans égale dans ce monde agonisant et pervers.

Et la Providence, par le truchement de notre ami Louis-Hubert Rémy, dont je me suis laissé dire qu’il veille plus que jamais sur sa santé cardiaque (son point faible !) , nous gratifie d’un texte remarquable de Dom Guéranger dans son année liturgique du 22^ème dimanche après la Pentecôte. (références en fin d’article).

Vous lirez et méditerez longuement toute la richesse de ce document. Je ne vais donc pas lasser mes lecteurs à tenter un résumé bien maladroit et forcément incomplet. Je vais me contenter de justifier un titre que j’ai voulu, à dessein, quelque peu provocant et mystérieux.

Le temps d’apostasie que nous vivons actuellement requiert notre indifférence ? Qu’est-ce à dire ? Il faut tout d’abord bien comprendre ce qu’est le primat de la Vérité et pourquoi l’erreur gagne des batailles mais jamais la guerre ! Un catholique ne doit jamais lui céder le moindre iota ! C’est la règle absolue sur laquelle Dom Guéranger attire notre attention.

Notre foi, inébranlable, doit être LE bouclier avec lequel nous repoussons les assauts répétés et triomphants de l’erreur. Car elle triomphe de plus en plus et en tous lieux, cette erreur, ennemie de la Vérité de Dieu… Ne soyons pas surpris de voir la force brutale l’emporter sur la charité et sur la foi éclairée par la science du salut et l’intelligence…

L’erreur est multiforme…elle touche de nombreux domaines, des plus élevés aux plus « terre à terre »… Traitons ces différentes formes comme une seule et ne cédons en rien dans les plus petites choses comme dans les plus grandes. C’est à ce prix que notre indifférence au triomphe du mal et de l’erreur, deviendra un véritable abandon à la divine Providence, et cet abandon emplira le Ciel d’une grande joie car la volonté de Dieu et de Son Fils aura une raison d’être dans notre propre entendement personnel qui ne se laisse pas troubler par les maux qui affectent la terre ! L’on vous critique, l’on vous raille et l’on parle mal de vous car vous ne cédez en rien aux erreurs funestes de ce temps ? Soyez heureux car seul l’abandon chrétien, cette précieuse et sublime indifférence, vous ouvrira le chemin du Ciel. N’allez surtout pas croire que ce sera un remède contre les souffrances morales ou physiques qui jalonnent les sentiers semés de ronces et d’épines de nos vies ! Non ! Car un abandon sans souffrance reviendrait à une jouissance hypocrite et un combat stérile contre les périls qui guettent chaque âme en ce monde…

Notre foi, rappelle Dom Guéranger, est la base de toute justice surnaturelle. Soyez juste envers vous-même et envers votre prochain ! Cherchez d’abord cette justice et tout le reste vous sera donné par surcroît, selon vos mérites et les saints décrets de la Providence.

Nous ne pouvons plus nous contenter d’être des catholiques restreints ! Trop souvent en effet nos petites considérations personnelles, nos amitiés, nos inimitiés mêmes, nos manies, nos habitudes, notre pusillanimité congénitale, nos petites lâchetés, notre amour du confort, etc…l’emportent sur la nécessité de ne rien céder à l’erreur que ce soit dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos écrits, dans nos actes et parfois même dans nos omissions plus ou moins volontaires… Si nous sommes et demeurons des catholiques restreints, nous n’aurons alors qu’une charité restreinte !!! À votre avis, cette sorte de charité, peut-elle vraiment plaire à Dieu ? Tout autour de nous nous voyons au gré des malheurs de ce temps, s’épanouir des gestes de bonne volonté, des actions humanitaires diverses et variées, des solidarités exemplaires et des communions humaines lorsque le malheur frappe certains d’entre nous… Mais nous ne voyons presque plus de vraie charité car la charité d’un grand nombre de baptisés a diminué à cause de leur connivence avec l’erreur…

Prosper Louis Pascal Guéranger – 1874

Laissons juste un instant l’illustre Dom Guéranger et reportons à plus tard, pour mieux y revenir, une sérieuse méditation de ses propos.

À un observateur catholique normal, il semble que le monde nous offre de plus en plus le spectacle d’une humanité qui s’autodétruit.

Nous ne voyons plus qu’aveuglements, divisions, conflits inextricables et confusions sur fond de vanités et jouissances sans entraves !

L’esprit du temps est redoutable car il nous pousse à renier ce sublime abandon — indifférence au mal, à l’erreur, aux épreuves — qui seul peut nous faire goûter dès ce séjour terrestre un petit aperçu des gloires et félicités divines…

Mais au fait, qu’est-ce que l’esprit du temps ? comment le caractériser, l’analyser et écarter tous les pièges qu’il nous tend ? J’ai trouvé un auteur qui a parfaitement résumé à l’aide de questions/réponses cet esprit qui touche et corrompt la plupart de nos contemporains. Je vous invite à le partager avec moi :

Affirmation #1 : — Comme prophétisé, l’Islam s’est profondément implanté en Occident et applique déjà la charia à travers les lois antiracistes et la collaboration active des politiques et des media. Des prophéties annoncent que la France deviendra musulmane. Qu’en pensez-vous ?
Réponse : — Bah, tout ça finira bien par s’arranger car la démocratie et la laïcité nous protègent des excès de toutes les religions. Et puis les Catholiques aussi ont commis des atrocités… Alors, pas d’amalgame ; c’est pas ça l’Islam.

Affirmation #2 : — Comme prophétisé, l’Angleterre est en phase de dissolution. Redoutez-vous son effondrement et sa partition ?
Réponse : — Pas grave. Ça ne nous empêchera pas d’aller faire du shoping à Londres, en Eurostar… Et puis, si la Livre anglaise (£) baisse, on pourra encore faire de meilleures affaires…

Affirmation #3 : — Comme prophétisé, l’Église catholique (1) est en pleine apostasie, gouvernée par un pape hérétique, et un schisme se profile à l’horizon. Craignez-vous de la voir disparaître ?
Réponse : — Il faut être moderne et vivre avec son temps. Et puis, en fait, on n’a plus vraiment besoin de tout ça. C’est bon pour les arriérés et les fanatiques.

Affirmation #4 : — Comme prophétisé, Sodome est devenue une nouvelle norme. Elle répand son venin jusque dans les écoles et toutes les perversions sont perçues comme autant de droits et de libertés. Comment protéger les enfants de cette boue ?
Réponse : — Chacun est libre de vivre comme il l’entend. Je connais des homos, ce sont des personnes formidables, très sympas.

Affirmation #5 : — Comme prophétisé, que ce soit la Hellfest, les films et séries télévisées présentant le démon sous un jour favorable (Lucifer…) ou la multiplication des églises dédiées à Satan, le satanisme rencontre un succès grandissant. Ne craignez-vous pas que le mal et la mort ne se répandent sur Terre ?
Réponse : — Il ne faut pas y voir malice. C’est comme halloween et les films de zombies ; c’est un folklore bien innocent et chacun est libre de croire à ce qu’il veut. Il faut bien que petits et grands s’amusent.

Affirmation #6 : — Ne craignez-vous pas la colère de Dieu ?
Réponse : — S’Il existe, il est bien trop bon pour condamner qui que ce soit.

Voilà chers lecteurs ! N’êtes-vous pas édifiés par la justesse de ces questions et de leurs réponses ? J’imagine que si ! Néanmoins il ne faudrait pas penser que la sublime indifférence qu’on attend d’un vrai chrétien, se limite à déplorer le mal et à ne pas le combattre ! Cette erreur reviendrait à pactiser avec les ténèbres, et, mettre sur un même pied la vérité et l’erreur compromettrait pour de bon cet amour dont nos contemporains se réclament à tous propos, oubliant que le seul et unique objet de notre amour est d’abord Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.

Alors pour faire briller la lumière (Dom Guéranger) il nous faut mener le bon combat en pensant qu’à terme l’erreur sera toujours perdante…et qu’il nous faut impérativement garder une froide indifférence (car l’indifférence de l’homme n’est sublime que lorsque celui-ci maîtrise son affect) devant le spectacle de ses victoires passagères…au point de tenter même les saints !

Par un phénomène d’inversion accusatoire, dites-vous bien, chers lecteurs, que c’est lorsque vous dénoncerez les maux et les erreurs de ce temps que vous passerez pour sectaires, intolérants et pire encore si l’on vous soupçonne d’ « intégrisme sédévacantiste » !!!

Ne vous troublez pas car il en va de votre indifférence et ne faites pas comme les apôtres qui, dans la tempête, ont perdu le sens de la confiance absolue qu’ils devaient à Celui qui ressuscitait les morts…

Il n’y aura rien à espérer d’une humanité devenue vaine, imbécile et narcissique en l’état actuel des choses. Le monde d’aujourd’hui semble au delà de toute rédemption. Prions pour que le Seigneur sauve ce qui peut encore l’être.

La course effrénée que l’humanité effectue vers l’enfer, la puissance d’aveuglement qui recouvre le monde interdit pour l’instant — sauf grâce particulière — toute prise de conscience globale. Nous devons être les lampes qui restent allumées et, faibles lueurs dans le lointain, empêchent les navires de se fracasser sur les nombreux récifs de cette vallée de larmes.

Soyons fermes dans la foi et le Seigneur sauvera ce qu’il y a à sauver !

Pierre Legrand.

* *

Deux pages si importantes de dom Guéranger.