UN SYSTÈME DONT NUL NE SORT SANS LA PERMISSION DE DIEU

  Ou quand les principes erronés emprisonnent les peuples et les nations dans un carcan d’abstractions…

Par Pierre Legrand.

 

Chers amis lecteurs,

 

Nos gilets jaunes, depuis de nombreux mois, s’épuisent à vouloir changer les règles d’une démocratie représentative ballotée à droite et à gauche par des vents plus ou moins mauvais, plus ou moins contraires aux intérêts d’un peuple orphelin de père et de sa légitime autorité.

 

Prisonniers du système ils le sont véritablement. Et quand bien même d’aucuns auraient les meilleures idées et intentions du monde, ils se heurteront à ce « plafond de verre » qu’est le dogme révolutionnaire de la “souveraineté populaire”. Un peuple ne peut renoncer à lui-même sans s’autodétruire et induire dans son psychisme des dégâts irrémédiables.

 

Au-delà donc des scories inévitables qui accompagnent et neutralisent ou empoisonnent tout mouvement en rébellion contre un pouvoir constitué, le mouvement des gilets jaunes est sans doute la dernière réaction viscérale, venue du tréfonds historique d’un peuple millénaire, en réponse à cet esclavage idéologique issu des intelligences abstraites de nos constituants de 1789.

 

L’esclavage est la marque du châtiment : c’est une servitude à la fois morale, psychologique, sociétale, physique et spirituelle…

 

La souveraineté quant à elle est une et indivisible ; lorsqu’on la divise les conflits éclatent inéluctablement.

 

Tous mes lecteurs connaissent ce truisme que la République « se défend bien » et nous en voyons d’ailleurs toutes les semaines les conséquences directes au sein d’un gouvernement qui, s’il tremble parfois au gré des attaques populaires ou médiatiques, retombe vite sur ses pieds au nom même de la démocratie et de la séparation des pouvoirs ! On fait sauter certains fusibles, et hop ! ça repart de plus belle ! Contrairement à la monarchie absolue, l’on ne saurait trop incarner les principes révolutionnaires dans des hommes qui eux-mêmes ne sont que les pions qui permettent au peuple d’avoir une constitution mise en action.

 

Cette constitution dévore ses propres enfants car elle a un vice majeur : celui d’assurer la continuité de l’État et son indépendance à travers les dérives d’une nécessaire monocratie sans laquelle le régime retombe dans une instabilité chronique que des français du passé n’ont que trop connue.

 

Notre actuel et jeune Président n’échappe pas à ce processus obligatoire. Fixer un cap et s’y tenir coûte que coûte est absolument nécessaire à son pouvoir à la fois personnel, éphémère et vain ! Nous sommes donc loin de la constitution organique de la France qui a présidé à son destin providentiel durant plus de huit siècles…

 

Il n’y a plus adéquation rigoureuse, comme sous l’Ancien Régime, entre le Prince qui travaille pour ses enfants et l’amour qu’il a pour son royaume, confondu avec celui qu’il a pour sa famille, amour qui lui devient alors naturel… Les oligarques républicains n’ont pas toujours des enfants et nous parlent rarement de leur famille… Une nation n’est pas constituée de la génération présente mais aussi et surtout de celles qui l’ont précédée. Pour qu’une nation soit pérenne elle doit avoir un état qui assure sa sauvegarde et sa prospérité. Certains gilets jaunes ont bien compris que ce « bien commun » l’état républicain ne pouvait pas ou peu l’exercer dans la division des pouvoirs, la corruption de la souveraineté et de l’autorité, la précarité élective et la confrontation des intérêts privés.

 

Seulement voilà : on ne peut se battre qu’avec les instruments qu’on vous a donnés ou que l’on s’est plus ou moins indûment ou illégalement octroyés ! Le régime des partis fait de ces intérêts privés aussi bien que des intérêts généraux de simples instruments dans les mains de ceux qui veulent s’emparer du pouvoir. Croit-on un seul instant que ces instruments sont à la portée de tous les gilets jaunes ? Bureaucratie et technocratie auront vite raison de leurs velléités de changement !

 

Nos pauvres gilets jaunes sont donc pris au piège, non seulement des récupérations idéologiques de toutes sortes, mais également de l’infrastructure même d’un régime républicain enfermé dans ses propres contradictions.

 

Le pouvoir n’est plus à prendre car il est pris et bien pris par tous les héritiers de 1789 qui ont rompu le pacte de Reims et ont attiré sur ce malheureux royaume les châtiments à la fois de la folie des hommes et de la colère de Dieu !

 

Chaque mois qui passe voit ce régime violer certains droits fondamentaux et certains principes qui sont à la base même de nos libertés individuelles et de notre sécurité. Il ne peut en être autrement car le pouvoir démocratique a besoin d’une dose récurrente de tyrannie pour mieux assouvir sa soif de pouvoir, de changement et de contrôle des âmes et des cœurs… Il n’y a plus d’autorité supérieure pour contrecarrer ces dérives, puisque le pouvoir suprême, privé de ses instruments emblématiques (par exemple la « peine de mort » comme nous l’a rappelé si opportunément l’initié∴ Attali) , est lui-même soumis à la précarité élective et aux dogmes fondateurs du régime… Tous les initiés du régime (et ils sont suffisamment nombreux !) n’oublient jamais et ont gravé au plus profond de leur mémoire que pour ne plus avoir de (vrais) catholiques, il est absolument nécessaire de « faire des cœurs vicieux » et moi j’ajouterai des intelligences viciées… Ce beau programme reste le filigrane obligatoire de ce régime si contraire à la vocation de la France, si bien que certains, n’ayant en rien renié la vertu d’Espérance, n’en sont pas moins convaincus que comme Tite-Live « nous sommes arrivés au point où nous ne pouvons supporter nos vices, ni les remèdes qui nous guériraient… ». Je sais que dans les années soixante, d’éminents auteurs contre-révolutionnaires s’insurgeaient contre cette vision trop pessimiste de l’avenir politique de notre pays, à juste titre sans doute à leur époque… Malheureusement, la plupart étant morts depuis, que ne diraient-ils pas s’ils revenaient soudain en 2019 et voyaient l’état politique, spirituel et moral de nos sociétés ? Ils retrouveraient sans aucun doute un bon sens qu’ils vantaient tant, et qui manque si cruellement de nos jours, et auraient une réaction semblable à la nôtre en observant que le conciliabule et l’éclipse de l’Église ainsi que mai 68 sont passés par là…… Ils reconsidéreraient alors ce que leur maître Charles Maurras avait déclaré en des temps plus combatifs que « le désespoir en politique est une sottise absolue ». Sans doute le maître situait-il inconsciemment cette réflexion dans le contexte politique et démocratique dans lequel il vivait… Mais bon ! Que celui qui est sans péché idéologique lui jette la première pierre !!!

 

De nos jours la source du pouvoir c’est véritablement une entité anonyme représentée par le pantin “aux ordres” dit le Président de la République. Ce dernier est le premier à le dire et le reconnaître. Il est le mandataire du « peuple souverain » ce qui agace, on le comprend, nos braves gilets jaunes, qui n’acceptent pas un tel mandataire, jeune freluquet sans enfants et étant passé chez les banquiers Rothschild qui restent dans l’imagination populaire l’emblème d’un pouvoir ploutocratique.

 

La République française est par essence évolutive, mutante et partisane. Le pouvoir y est toujours l’enjeu d’une lutte, lutte qui échappe aux ci-devant sujets de Sa Majesté, mais continue de fasciner les citoyens ordinaires qui se croient investis d’un pouvoir réel grâce aux hochets que le régime met à leur disposition de manière séquentielle et mesurée. L’on observera la réticence de principe du gouvernement actuel à accorder au peuple le fameux référendum d’initiative citoyenne… L’une de ses principales revendications.

 

On se plaint de tous côtés de la distance toujours croissante entre les aspirations quotidiennes d’un peuple financièrement aux abois et les exigences d’un pouvoir au système technocratique et bureaucratique verrouillé. Mais l’on ne sera pas surpris de voir que la tendance naturelle d’un régime démo(n)cratique est de mettre au pas toutes les résistances un peu trop susceptibles de coaliser autour d’elles toutes les oppositions. Ainsi dès le départ le mouvement des gilets jaunes se verra infiltré par divers courants chargés de morceler le juste courroux des pauvres et de le canaliser par différents procédés d’ingénierie sociale… Au final les germes de centralisation et de totalitarisme si naturels au régime républicain français s’en trouveront comme renforcés, malgré ses proclamations plus ou moins tonitruantes et électoralistes. L’autorité est à ce prix.

 

Ce régime, sur un plan religieux et surnaturel, est profondément hérétique ! Il est une anomalie dans l’histoire millénaire de la France. Un cancer ne se nourrit qu’aux dépens d’un corps sain. Un cancer ne peut prétendre connaître réellement les besoins et les aspirations, notamment spirituelles, du pays qu’il gouverne. C’est impossible : soit ces aspirations seront contraires aux dogmes fondateurs et directement opposés à l’inspiration occulte et initiatique du régime, soit elles seront trop diversifiées pour être reconnues comme un consensus de l’opinion globale d’un peuple soi-disant souverain.

 

Les concessions d’un tel pouvoir ne sont que des palliatifs momentanés qui à terme ne satisferont qu’une partie des électeurs et lui feront adopter en définitive des mesures impopulaires car nécessaires au maintien de sa légitimité et de son autorité. Les gilets jaunes en savent quelque chose, car un mouvement qui dure depuis six mois est symptomatique d’un malaise profond d’une partie non négligeable du peuple…

 

Ce cancer que j’évoquais quelques lignes plus haut, si spécifique à la France, n’aura bientôt plus de corps sain pour prospérer…car ce corps est exsangue, proche de la décomposition finale…et il finira par ne plus alimenter un régime vampire qui ne se nourrit que de dogmes venus tout droit des esprits impurs qui envahissent tout l’espace de nos sociétés modernes livrées à Mammon et à ses adeptes, y compris dans la secte conciliaire…

 

Alors que fera un cancer qui n’a plus de cellules saines à contaminer et vampiriser ? Il ira chercher ailleurs (suivez mes regards !) une marchandise humaine à laquelle il s’affrontera sans répit, croyant dans sa naïveté primitive en arriver à bout avec les mêmes instruments que pour les « gaulois », s’acharnant à défendre une laïcité si contraire à ses nouveaux hôtes ! Que croyez-vous qu’il fera lorsqu’il constatera son échec cuisant et l’atteinte probable de ses institutions ? Il renouera dans un sursaut tutélaire, avec la fureur et le blasphème qui l’ont fait naître et n’hésitera pas à transformer ce malheureux pays en rivières pourpres, alimentant les canaux de la « grâce républicaine » de fleuves du sang des infidèles trop rétifs à ses dogmes… ! (y compris les citoyens français désarmés dans tous les sens du terme !)

 

Tout ce que je vous dis, chers lecteurs, même si ce n’est pas réjouissant, s’inscrit dans une parfaite économie d’un châtiment annoncé entre autres par de nombreuses âmes privilégiées.

 

Guerre civile ? guerre mondiale ? quelle importance puisqu’elles seront, si elles ont lieu, forcément les plus féroces et impitoyables que l’humanité ait connu à ce jour… Dans tous les cas de figure nous devrons contempler à nos dépens – ou pas – la colère et la justice de Dieu.

 

N’attendons pas des prochaines « urneries » européennes un remède à nos maux ! Certains comme toujours se feront plaisir en allant déposer dans l’urne leur ressentiment « macronien » : ils devront choisir entre plus d’une trentaine de listes !!! ; d’autres, considérant la vacuité intrinsèque du vote démocratique, s’abstiendront et resteront chez eux, aspirant secrètement à un dénouement rapide mais forcément dramatique… Pour une fois, et une fois seulement, je ne jetterai la pierre ni aux uns ni aux autres, me contentant simplement de leur dire qu’ils ne viennent pas se plaindre s’ils ont mauvaise conscience au vu du résultat final…car un corps gangrené et au stade final ne peut donner que ce qui lui reste, c’est-à-dire bien peu de choses, ses forces vitales étant tellement déclinantes qu’il ne lui reste plus qu’un dérisoire rituel empreint d’une superstition qui n’ose pas dire son nom pour calmer son agonie et croire encore, s’il est possible, à l’impossible…

 

L’instabilité politique, l’impuissance à fonder un état digne de ce nom dans un pays (qui devrait être) chrétien, est à l’image de notre dérive spirituelle. Notre pays est malade, moralement, intellectuellement et spirituellement. Ses citoyens en voient les effets dans tous les aspects quotidiens de leur existence : confusion des esprits, perversité des sentiments, passions haineuses et dégradation des mœurs, crimes contre l’innocence, ruines des affections et amitiés, propension à la déloyauté et à la délation, corruption de la politesse et introduction du mauvais goût dans le langage, dans l’art, institution de la défiance et de l’indiscipline, disparition du véritable patriotisme, édulcoration du courage et prime à la sensiblerie et à l’affect populaires érigées en règles générales et médiatiques, encouragement du vice sous toutes ses formes, négation des théories du genre, désinformation sur le transhumanisme, refus des racines chrétiennes de la France et de sa mission divine, etc… Tous ces maux puisant leurs racines dans une double trahison, voulue par les puissances occultes au service de Lucifer : trahison politique avec le triomphe contre-nature de la Révolution et trahison religieuse avec le complot ourdi il y a plus d’un siècle par un réseau de Princes de l’Église au service de l’Enfer et qui a aboutit à éclipser la véritable Église sous la fausse apparence d’une contre-Église ayant emprunté et conservé suffisamment de leurres pour tromper presque tout l’univers ! Il est impossible que tout ce déchainement apocalyptique ait pu avoir lieu sans la permission expresse de Dieu.

 

Nous sommes tous malades à des titres divers et, sans même évoquer l’origine lointaine du mal, à savoir la chute originelle, nous sommes persuadés que cette maladie de notre société post-chrétienne est « la plus funeste et la plus dangereuse épidémie qui puisse s’abattre sur un peuple, qu’il n’y en a pas qui porte de plus cruelles atteintes à la vie publique et à la vie privée, à l’existence matérielle et à l’existence morale, à la conscience et à l’intelligence, et qu’en un mot il n’y eut jamais de despotisme au monde qui pût faire autant de mal. » (citation de Fustel de Coulanges) .

 

La démission générale de l’autorité, à tous les niveaux de la vie publique et même privée est véritablement une faillite de notre société et cette faillite est sans remède car elle porte le nom de crise : crise de l’Église, crise de la société, crise des institutions, etc… Nous ne croyons plus à grand-chose et nos regards blasés sont prêts à tout accepter et supporter…tant que le progrès matériel et une certaine forme de libéralisme nous reste acquis ; jusqu’au jour où des peuples venus d’ailleurs se lèveront pour nous remettre les idées à l’endroit…

 

Nous avons renié la vocation et la mission divine de la France et nous avons hérité en toute justice de la désaffection profonde pour nos missions propres et personnelles. Depuis que nous ne regardons plus vers le Ciel et que nos regards se sont arrêtés sur des tables synaxiales au lieu de fixer notre attention sur le Saint Tabernacle de Dieu, nous sommes incapables de plaire à Dieu et les choses matérielles ont envahi toutes nos existences, abdiquant ce qui faisait l’ornement moral d’un peuple uni par une même foi : le respect, la confiance, la loyauté et l’honneur.

 

Nos nouveaux maîtres ne sont que trop souvent des apôtres de la révolte, annihilant les fondements même de toute autorité. Les nouvelles élites qui nous gouvernent ou nous enseignent font peu de cas des valeurs essentielles qui sont indispensables au salut du plus grand nombre… Les institutions elles-mêmes sont sur la pente savonneuse de la damnation du plus grand nombre… L’ordre social est ainsi renversé et l’on ne s’étonnera pas que les plus sensibles ou simples d’entre nous subodorent ici une entourloupe suprême… ! Ce qui va faire naître les gilets jaunes c’est sans doute en partie cette prise de conscience aidée par le bon sens populaire…qui n’a pas encore complètement déserté les couches les plus authentiques et/ou terrienne de la société civile…

 

Soyons-en persuadés : la ruine et la corruption de l’autorité nous privera à terme de nos dernières libertés. Peut-être un jour entendrons-nous de nouveau ce cri venu du tréfonds de nos mémoires : « La liberté ou la mort ! » La boucle sera bouclée et la révolution aura fini de dévorer tous ses enfants.

 

L’Occident est en péril de mort et la guerre ou la paix du monde – mais quelle paix ??? – dépendent du caprice des hommes et des urnes. Mesurons l’ampleur que la maladie démocratique fait courir au monde et à la destinée de chacun d’entre nous.

 

La Très sainte Vierge MarieIl nous faut alors élever nos regards vers Celle qui écrasera de son talon le Serpent maléfique : la Très sainte Vierge Marie.

 

En ce beau mois de Marie, nous devons l’implorer et la prier avec une ferveur renouvelée.

 

Nimbée du plus beau reflet du Saint Esprit, Marie doit être bénie entre toutes les femmes car femme, vierge, mère, épouse et veuve, elle sera toujours Reine. Elle est notre Reine ! Traitons-la comme tel et soyons assurés de son maternel intérêt pour notre âme.

 

Pierre Legrand

 

 

 

 

 

 

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La Gueuse

La Gueuse vous salut bien…