LE « SACRIFICE DU MATIN » D’UN OCCIDENT EN AUTODESTRUCTION FACE À UN “DIEU” (ALLAH) QUI SE VEUT TOUJOURS GAGNANT CAR SES BOURREAUX, INSTRUMENTS DE SA GLOIRE, SONT “SAINTS” ET FORTS…
ET SES VICTIMES IMPUISSANTES ET DÉMUNIES…
Par Pierre Legrand.
Lorsqu’on parcourt, chers lecteurs, les différents articles, messages et analyses qui paraissent chaque jour sur les derniers événements de Nice et de St Étienne du Rouvray, l’on est frappé soit par l’indigence spirituelle soit par la relative brillance intellectuelle de ceux qui les commettent.
Indigence ou brillance sont là en effet pour escamoter l’essentiel, un essentiel qui échappe et ne peut qu’échapper de plus en plus à nos malheureux contemporains et plus particulièrement à nos “catholiques” conciliaires…et même traditionalistes.
Le regard vertical, et son cortège obligé de croyances ancrées dans le surnaturel divin donc chrétien, a laissé totalement la place au regard horizontal, celui qui observe l’homme d’abord et tout ce qui peut contribuer à une meilleure connaissance de son bonheur, de sa sécurité, de son bien-être matériel, de sa vie relationnelle et de sa finalité plus matérialiste que transcendantale, même si les vieux oripeaux de l’ancienne Église — débris épars parsemés çà et là au gré du vent et des passions humaines —, font encore illusion sur quelques âmes pieuses ou en quête de spiritualité…
Ce qui me frappe d’emblée c’est l’extraordinaire puissance incantatoire du vocabulaire employé ! Les vieilles formules, dogmatisées ou non, ressortent instinctivement de nos mémoires embrumées, tels des grimoires magiques capables de remettre un peu de semblant d’ordre humanitaire et humanitariste dans nos pauvres cervelles choquées, sidérées, malmenées et confuses de tant de maux qu’elles ne mériteraient pas.
Ainsi, si le mot « messe » n’a pas perdu de son influence pour désigner un rite qui n’a pourtant plus grand chose à voir théologiquement avec ce mot, on le juge suffisamment rassembleur et expressif dans l’inconscient collectif pour aller jusqu’à appeler des musulmans à y participer !
Le rite nouveau et synaxial devient alors, non plus un sacerdoce par participation à un vrai Sacrifice rédempteur et propitiatoire, mais une sorte de « rassemblement sacré » capable à lui seul de recentrer nos contemporains, toutes religions confondues, dans une sorte de rituel-mémorial de communion à un sursaut d’humanisme sentimentalisé, caricaturant du même coup la véritable fraternité évangélique (et égalité !) dans le partage d’une même foi et d’un même sacrifice.

L’hommage rendu par la mairie communiste au Père Jacques Hamel dans l’union fraternelle de tous les Français…
Mieux encore, on voit resurgir, comme par magie, le qualificatif de « Saint Sacrifice » dans la bouche même de catholiques “tradi-sensibles” dont l’obscurcissement spirituel a contribué à occulter depuis des décades la véritable théologie catholique qui y est attachée et qui s’impose, de foi, à tout catholique conséquent. On pourrait bien sûr facilement en déduire, que cela démontre que les masses qui s’agrègent encore à la notion de christianisme, n’ont hélas, stricto sensu, plus rien de catholique, ou, pour reprendre une célèbre expression d’anciens cardinaux, s’en éloignent d’une manière tout à fait impressionnante dans l’ensemble comme dans le détail !
Ainsi la sidération de nature affective s’accompagne à l’évidence d’une paralysie idéologique consommée…
D’aucuns en appellent à des ruptures nécessaires, comme Maxence de l’Homme Nouveau. Fort bien ! Mais de quelles ruptures s’agit-il ? Notre « homme nouveau » voit dans cette rupture plutôt une sorte de retrouvaille avec des valeurs du passé : retrouver nos références à « la Croix, au péché, au combat spirituel, à la nécessité de la grâce et des sacrements, de l’enseignement doctrinal, de l’expiation et du sacrifice ».
Mais de qui se moque-t-on ? Les masses catholiques peuvent-elles encore avoir, après 50 ans de révolution conciliaire, la moindre notion de ce que sont concrètement, dans leur vie de tous les jours ,dans leur synaxe du dimanche, ces concepts hérités d’un autre âge et que les faux clercs s’évertuent à édulcorer, supprimer, combattre au gré du grand remplacement par une nouvelle église-secte marrane et syncrétique, en vue de la grande religion mondialiste qui rassemblera tous les cultes monothéistes pour enfin obtenir la « paix », prémices à une sorte de paradis sur terre où tous les “Bisounours” à la « connerie sirupeuse » s’aimeront et cohabiteront dans l’euphorie générale de la disparition de l’Infâme… On sait ce qu’il en est en réalité de ce Leurre prodigieux et infernal… Si c’est ça la rupture que nous propose Maxence, nos bons chrétiens vont droit dans le mur et leur sort sera encore pire que ce qu’ils imaginent ! C’est sans doute pour cela que Maxence, ne croyant qu’à moitié au genre de rupture qu’il nous propose, voit quasi prophétiquement les chrétiens comme de futurs « double-dhimmis », victimes à la fois de la sécularisation laïciste et républicaine et de l’autre de la soumission à un Islam conquérant.
L’esprit de sophisme préside également bien souvent à toutes ces analyses car lorsque Maxence nous rappelle que « la France est fondamentalement chrétienne. Dans ses racines, son histoire, sa culture, ses mœurs… » il ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota ! Pourquoi ? parce que personne n’ose dire que la France et surtout les français sont devenus des apostats de la foi catholique. Oui, cela blesse l’amour-propre de tout un peuple, de toute une nation. C’est faire fi, non seulement de la révolution “1789” dans l’Église depuis le conciliabule de Vatican d’Eux, mais aussi de la réalité et des faits. Notre société républicaine et démocratique est menée par l’orgueil et cet orgueil nous aveugle au point de ne même plus mesurer les maux qui nous assaillent depuis des lustres. Les fous d’Allah savent eux ce qu’il en est : ils ne nous traitent pas seulement de mécréants parce que nous ne sommes pas convertis à leur diabolique “religion”, mais parce qu’ils sont préternaturellement informés, pour les plus instruits d’entre eux, que nous avons collectivement rompu, pour l’immense majorité d’entre nous, et plus particulièrement les élites dirigeantes, non seulement avec les promesses de notre baptême mais aussi avec le Pacte de Reims et notre vocation divine. Satan réclame son dû, chaque jour que Dieu fasse, et le Très-Haut lui accorde ce qu’il réclame à la mesure de notre aveuglement et de notre entêtement…
Maxence a de belles paroles sur notre reconquête des valeurs chrétiennes mais son espérance devient folle car elle ne repose que sur un socle fait des recettes du passé sans prendre en compte la spécificité de l’état actuel de la chrétienté et de la nature réelle du châtiment qui s’exerce sur le monde et qui préfigure et devance l’expression imminente de la redoutable Justice de Dieu.
Rompre avec la philosophie des Lumières ? Que Maxence commence ! Mais incarne-t-il ce qui fait le cœur de la République et de la Révolution ? peut-on combattre la maçonnerie autrement que par des recettes d’Église qui sont intégralement et essentiellement surnaturelles ? Peut-on se débarrasser des dites « lumières » sans jeter aux orties la Gueuse qui en est comme la vestale sacrée ?
Mettre au rebut les (anti) « valeurs » républicaines ? Mais pour les remplacer par quoi ? par des valeurs qui ont cessé de faire battre le cœur des français depuis au moins deux siècles et qu’à présent la plupart ignorent ou conspuent comme constituant une sorte de « retour au Moyen-Âge » ?
« Seigneur, rassemble-nous dans la paix de ton amour »
Le “catholicisme” est-il à même de rendre aux français cet amour du bien commun et cette nostalgie de la vraie paix ? Je n’en crois rien ! Il suffit de lire les pitoyables déclarations des pantins mitrés que draine la secte conciliaire pour s’en convaincre aisément ! Ce faux catholicisme est le pire dissolvant social et spirituel qui soit ! Ce qu’il réussit à rassembler et à unir, l’est pour la plus grande gloire de son maître : le Prince de ce monde ! Car qui n’amasse pas avec LUI (= le Christ) disperse….. Aucune « nostalgie » (sic!) de paix, cette tranquillité de l’ordre (St Augustin) , ne pourra réussir à mobiliser nos contemporains valablement car il ne suffit pas d’avoir le « mal du pays », encore faut-il avoir les moyens d’y retourner !!!! Maxence se paye de mots mais ne nous paye en retour d’aucun remède vraiment catholique…
Le petit couplet politicien qui caractérise le discours de Maxence me fait penser à ces gens, plein de bonnes intentions, mais qui n’ont que des « yakafaucon » à la bouche, conscients qu’ils sont, sans trop se l’avouer, de leur impuissance intrinsèque.

Le président François Hollande et le ‘cardinal’ André Vingt-Trois, à l’issue de la ‘messe’ en hommage au père Jacques Hamel assassiné le 26 juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray
AFP/DOMINIQUE FAGET
Sa conclusion laissera sur leur faim tout catholique semper idem car les meilleures intentions et les plus géniales idées laissent dans la bouche de ces bons catholiques comme un relent amer de déni et d’ignorance des vrais remèdes qui n’appartiennent qu’à l’Église. Mais je doute qu’ils puissent un seul instant s’imaginer qu’Elle est éclipsée….
L’Abbé de Tanoüarn donne lui, dans un registre plus…personnalisé.
Il emploie sans vergogne non pas le substantif de « messe » mais n’hésite pas à qualifier la synaxe du vieux prêtre « de toutes ses fibres » de Saint Sacrifice. C’est logique : l’Abbé a rallié la secte après un relativement long séjour au paradis pragmatique de la fraternité sacerdotale !
Aristocrate jusqu’au bout des ongles et des circonvolutions cérébrales, notre Abbé nous dit sans rire que « cette petite messe du matin sent le terrorisme de proximité. » Allons bon ! Que veut nous dire l’Abbé ? Que c’est une affaire essentiellement locale et que parfois il y a des intimités sur lesquelles il faut jeter le voile pudique de la proximité…
Puis, en bon finaud rompu à la casuistique cléricale, nous apprenons, médusés, que le tueur n’était pas soumis à l’Évangile et que pour cette raison sa grille à lui transformait les victimes en coupables idéaux et prédestinés afin d’offrir à son dieu un sacrifice d’honneur car en quelque sorte instrumentalisé par une violence sacrée.
Et l’Abbé d’opposer un sacrifice « normal » à celui, bâtard, de la loi de l’Évangile, car étant le sacrifice de la divine victime, il est obligatoirement connoté comme un rite « perdant ». La force, la violence sacrée ne peut en effet que l’emporter sur la victimisation d’un coupable qui reconnait ainsi sa culpabilité… Pour un peu l’Abbé nous dirait presque que les tueurs de la violence sacrée ont redonné du sens au sacrifice abâtardi des chrétiens en état de victimisation ! Mettre Dieu du côté des victimes est en effet incompréhensible pour un musulman conséquent et fait de tout chrétien (catholique) un “looser” caractérisé.
Il aurait fallu rappeler que pour un mahométan le Christ n’est qu’un prophète mais en aucune façon le Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai Homme… Ce qui donne alors au Sacrifice Saint et Sans Tache une tout autre dimension ! Nos malheureux djihadistes en sont restés au sacrifice d’Abraham… L’Abbé veut en tirer une parabole, ce faisant en cela prophète de malheur en nous annonçant la victoire programmée de ceux qui tuent pour Allah, même s’il prédit aussi leur défaite finale. La question qui se pose alors c’est à qui devrons-nous cette défaite finale ? À Dieu et à Sa Justice (ce qui inclut Sa Vengeance et Sa Colère) ou à la vertu des hommes de notre temps qui auront su retrouver les vraies valeurs de l’Évangile ?

Omar Moubine, peintre amateur tourangeau, vient de se rendre à Saint-Étienne du Rouvray pour offrir un portait qu’il a peint du père Jacques Hamel.
Chers lecteurs, je ne voudrai pas passer à mon tour pour un prophète de malheur, mais je crois que la réponse à cette question se trouve dans la question elle-même !
C’est par cette petite pirouette que je vous souhaite bonne continuation et bonne lecture.
Pierre LEGRAND
[Philippe Maxence – L’Homme Nouveau] La mort du Père Hamel nous engage
SOURCE – Philippe Maxence – L’Homme Nouveau – 27 juillet 2016

À l’heure où s’ouvrent les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), un prêtre est mort en martyr. En France, dans la banlieue de Rouen, dans cette Normandie habituellement si paisible ! L’homme du Saint-Sacrifice de la messe a été immolé parce qu’il était configuré, avec la grâce de Dieu, à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. C’est en haine de la foi chrétienne que le Père Jacques Hamel a dû donner le suprême témoignage de sa vie, étant à la fois le prêtre et la victime, l’alter Christus, jusqu’au bout.
Le vrai vainqueur
Ce mardi 26 juillet 2016, fête des parents de la Vierge Marie, un prêtre, un humble prêtre, un vieux prêtre, a été assassiné au pied de l’autel parce qu’il était catholique et Français. Signe de contradiction, à l’image du divin maître, le Père Hamel est malgré tout le vrai vainqueur de cet acte de barbarie car il jouit désormais de la Vie Éternelle en Dieu et son action maintenant, à l’image de la sainte normande, Thérèse de Lisieux, patronne secondaire de la France, consistera à faire du bien sur une terre qui, plus que jamais, en a besoin.
La paralysie idéologique
Après le choc et l’émotion ressentis, il convient maintenant de regarder la situation en face. Devant la multiplication des actes terroristes, en France mais aussi dans le reste de l’Europe, on reste stupéfait et en colère devant les discours lénifiants que nous entendons le plus souvent et devant l’absence de mesures proportionnées à la guerre qui nous est faite.
Le gouvernement socialiste emploie certes le vocabulaire de la guerre, mais semble penser qu’il suffit de parler pour que les choses soient. C’est la paralysie idéologique ! Cette guerre, dont il n’a pas pris la mesure, il aurait fallu tout d’abord la nommer, la caractériser, pour déterminer les moyens proportionnés à mettre en œuvre afin de l’arrêter définitivement.
Faute de ce travail préalable, des jeunes apprentis terroristes peuvent tenter de se rendre en Syrie, être arrêtés, renvoyés vers la France, inculpés et finalement placés tranquillement par un juge en liberté surveillée, avec bracelet électronique, ce qui n’a nullement empêché l’un d’eux de se rendre ce mardi 26 juillet à l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray pour égorger le Père Jacques Hamel. Bien sûr, il faudrait que le juge responsable de cette liberté provisoire réponde de sa décision. Bien sûr, il faudrait que Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux, responsable de la nouvelle politique judiciaire qui voit dans le criminel la victime de la société, réponde des choix qu’elle a portés et défendus. Bien sûr, il faudrait que l’État français réagisse vite et bien face à une situation qui appelle plus d’actes et moins de discours.
Mais si nous voulons que l’acte de guerre perpétré en toute impunité à Saint-Étienne-du-Rouvray ne reste pas au niveau de la sidération et de l’émotion, il est urgent de passer par plusieurs ruptures absolument nécessaires.
Retrouver le vrai sens du christianisme
Et d’abord au sein du monde catholique. Un détournement de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église nous touche depuis cinq ou six décennies. Il tend à opposer dialectiquement le devoir de charité et de miséricorde aux exigences de la justice. Il réduit les catholiques à n’être que de gentils porte-voix d’une fraternité humaine qui a évacué la reconnaissance de la paternité divine et les exigences de la Croix. Pourquoi le Christ est-il mort ? Pour la célébration perpétuelle d’un Woodstock permanent ou pour vaincre le péché ? Le chrétien n’est-il qu’un hippie endimanché, qui a remplacé la drogue par l’encens et la musique des années soixante par les cantiques pieusards des années 2000 ?
Il y a urgence pour nous catholiques à retrouver le vrai sens de notre foi et l’aspect tragique de l’existence, à rompre définitivement avec hébétude optimiste qui nous convie à ânonner des généralités humanitaires sans référence à la Croix, au péché, au combat spirituel, à la nécessité de la grâce et des sacrements, de l’enseignement doctrinal, de l’expiation et du sacrifice. Faute de quoi, nous serons incapables d’apporter véritablement notre part au bien commun de notre pays, étant le plus souvent des double dhimmis : de la sécularisation laïciste et de l’islam conquérant.
Retrouver nos racines nationales
Nos adversaires islamiques le savent mieux que la plupart des Français : la France est fondamentalement chrétienne. Dans ses racines, son histoire, sa culture, ses mœurs… Même lorsqu’elle s’oppose au christianisme, elle rend un hommage indirect à ces fondements chrétiens qu’elle veut renier mais qu’elle rappelle ainsi sans cesse.
Quand Ernest Psichari, petit-fils de l’apostat Renan, partit en mission en Afrique du Nord, il découvrit cette réalité de l’identification profonde réalisée par le monde musulman entre le christianisme et la France. Ce fut le point de départ de sa conversion ! Si la France ne retrouve pas ses racines et ne renoue pas avec ses traditions, elle restera incapable de répondre à la guerre qui lui est faite. Celle-ci passe bien sûr par les armes, mais les armes ne sont qu’un moyen. Elles doivent être au service d’une civilisation et cette civilisation, dans son incarnation française, ne peut être que celle qui associe le pardon et la justice dans la recherche de la vraie paix.
À ce titre, nous devons rompre avec la philosophie des Lumières qui a introduit la rupture dramatique, concrétisée par la Révolution de 1789, qui empêche la France de remplir les exigences de sa vocation. Le salut ne peut être dans ses valeurs républicaines qui sont au mieux des vertus chrétiennes devenues folles puisqu’elles ont été séparées les unes des autres et du socle nourricier qui leur permettait d’exister. Cessons de vouloir associer l’inconciliable, le chaud avec le froid. Puisque nous devons nous battre, sachons pour quoi nous nous battons. Pour la libre consommation et les grèves ou pour une société chrétienne et véritablement humaine !
Primauté du bien commun
Il faut rompre enfin avec cet individualisme, élevé au rang de philosophie de notre société et de politique de nos gouvernants. Le bien commun, parce qu’il est un bien et parce qu’il est commun, est notre meilleur et plus grand bien. Il exige de nous sacrifice, dévouement, sens de la justice et exercice de la vertu de force. Il nous oblige, par piété naturelle et par devoir civique. La paix, dont nous avons tragiquement la nostalgie aujourd’hui, n’est en aucun cas cette caricature que nous a offerte la société de consommation jusqu’alors. La paix, selon saint Augustin, c’est la tranquillité de l’ordre, véritable bien commun. Faute de rendre au bien commun sa primauté, nous ne parviendrons jamais à retrouver la paix. Et cette reconnaissance de la primauté du bien commun est certainement le meilleur service que peut rendre le catholicisme à la France aujourd’hui.
Deux niveaux
Ces considérations très générales indiquent que l’action à mettre en place pour répondre à la guerre qui nous est faite se situe au moins à deux niveaux.
Le premier niveau est celui de la réaction immédiate d’ordre politique et militaire. Elle implique de bien désigner l’ennemi (pas des dérives psychiatriques mais l’islamisme) et ses alliés, de qualifier cette guerre et son environnement (dont la question de l’immigration) afin de prendre les moyens proportionnés et adaptés. Elle exige enfin, non seulement un état d’urgence, mais un État et une nation en guerre
Le deuxième niveau est un travail de fond et de véritable refondation politique de notre pays. On l’a signalé : les assassins de Saint-Étienne-du-Rouvray étaient jeunes, passés par les mailles du système scolaire et de toutes les politiques mises en place depuis des décennies. Rien ne les a empêchés de devenir des islamistes actifs. Tout, au contraire, dans ce système démocratique moderne, les a conduits à devenir des petits soldats d’Allah. Il faut donc non seulement mettre à la poubelle les réformes Najat Vallaud-Belkacem et Taubira, Hollande et Valls, mais rendre définitivement caduc ce qui les a rendus possible.
Un travail de longue haleine
Il s’agit là d’un travail de longue haleine et de longue portée. Il exige des moyens politiques pour lui donner toute son efficacité et toute son ampleur. Il implique par exemple, un retour à l’éducation classique, qui associe aux méthodes traditionnelles un enseignement conforme à l’esprit français et européen. Il implique encore, toujours à titre d’exemple, de rompre avec une vision honteuse de notre Histoire, portée par l’école, les médias et l’ensemble de nos élites. Il nécessite de rendre aux familles françaises leur place et leur honneur, de les encourager, de les soutenir plutôt que de mettre en place une politique hédoniste, fondée sur une rupture de l’ordre naturel. Il suppose un arrêt des politiques migratoires en redonnant toute sa place à la primauté du bien commun national. Il n’est certes pas question d’entrer dans le jeu de l’adversaire qui entend nous pousser à la spirale de l’affrontement et de la vengeance. Mais la réalisation de la justice exige l’exercice de la vertu de force qui permet de rendre possible le bien commun.
On pourrait multiplier à l’envie ces exemples. Ils ne sont là que pour indiquer que la réponse à la guerre qui nous est faite passe aussi par une réforme morale et politique profonde qui implique la rupture avec la philosophie et le système de la démocratie moderne dont les derniers événements montrent l’incapacité à assurer la paix et la sécurité.
27 juillet 2016
[Abbé de Tanouarn – Metablog] Le sacrifice du Matin
SOURCE – Abbé de Tanoüarn – Metablog – 26 juillet 2016

Le sacrifice du Matin
Le Père Jacques Hamel était un prêtre sans histoire, mais prêtre de toutes ses fibres. Ainsi la victime a-t-elle été choisie. C’est le prêtre qui était visé par les deux terroristes et le prêtre célébrant le saint Sacrifice de la messe, disant, matinal, sa messe quotidienne. Il ne s’agissait pas de tuer du chrétien : la messe dominicale aurait été le moment approprié pour cela. Il s’agissait d’atteindre, de toucher le sacerdoce catholique, en faisant du prêtre la victime. Il y a eu, d’après Sœur Danielle, celle qui a prévenu les secours, une sorte d’antiliturgie monstrueuse. Après une sorte de prêche en arabe, les deux hommes ont fait mettre le prêtre à genoux avant de l’égorger. Au couteau. Sœur Danielle n’a pas pu regarder, elle s’est échappée.
Qu’aurait-elle vu ? L’un des deux jeunes avait dix neuf ans. Il habitait la commune. Ni son nom ni celui de son complice n’ont encore été donnés ce 26 juillet au soir. Nous n’avons que son prénom Adel et une initiale : K. Et pourtant les policiers locaux le connaissaient. Peut-être le Père Jacques aussi le connaissait-il… Et c’est parce qu’il le connaissait, dans une sorte de quête de l’intimité dans le crime, que ce terroriste sans nom l’a égorgé. Cette affaire en tout cas est avant tout une affaire locale. Syrie ou pas, cette petite messe du matin sent le terrorisme de proximité.
Qu’est-ce que cet égorgement signifiait pour Adel K ?
Au bout de 2000 ans de christianisme, nous Occidentaux, nous ne comprenons pas ce geste parce que pour nous la Victime est toujours plus sainte que le bourreau. Lorsque Joseph de Maistre a écrit son Éloge du bourreau (après ses Éclaircissements sur les sacrifices) il avait conscience d’aller à l’encontre de l’idée reçue en christianisme qui est celle de la sainteté des victimes. Pourquoi les victimes sont-elles saintes ? Elles sont toutes, elles sont toujours des images du Christ crucifié. Mais le terroriste sans nom n’est pas un chrétien, il n’a pas reçu l’évangile, la bonne nouvelle de l’innocence des victimes.
Adel K vient d’un monde a-chrétien, d’un monde encore moralement archaïque, où les victimes sont toujours coupables, ne serait-ce que parce qu’elles sont des victimes. Il a voulu montrer au Père Jacques sa culpabilité et la Puissance d’Allah. Allah ouakbar s’est-il écrié. Allah est le plus grand, il est vainqueur. Dans ce sacrifice de mécréant, qu’il a commandé (voyez la sourate 9 du Coran) et donc en quelque sorte commandité, dans ce sacrifice réalisé en son honneur, Allah désigne le vaincu, celui dont le sang coule sous le couteau. Ce crime, pour les musulmans radicaux, est une sorte d’ordalie. Un jugement de Dieu, qui déclare la non-violence chrétienne périmée et sonne l’heure de la violence sacrée, au nom de l’islam.
L’islam (d’après les musulmans) est la dernière des religions, celle qui contient tout le message divin. Message simple : il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et la terre est donnée aux soumis à Allah. Message efficace, qui produit immanquablement une dialectique par rapport à tout ce sur quoi il se surimpose, que ce soit les cultes non Bibliques, ceux du temps de l’ignorance, que ce soit le culte juif, que ce soit aussi le culte chrétien, qui ose faire de Dieu une victime en Jésus Christ… Pour le Coran, Jésus n’a pas été victime, il n’a pas été crucifié, Allah ne l’a pas permis. Il est le plus fort. D’ailleurs, les chrétiens ont tort de se victimiser. N’ont-ils pas donné le terrain (en 2000) sur lequel a été bâtie la mosquée salafiste de Saint Etienne du Rouvray ? Bien fait pour eux ! Ce sont des loosers ! Des perdeurs professionnels, avec leur Dieu victime. Leur messe, sacrifice de la victime divine, est redevenue, grâce au jeune Adel K et au rituel qu’il a improvisé autour d’un couteau (il n’avait pas d’autre arme sur lui), un sacrifice « normal », le sacrifice des perdants.
Je suis sûr que dans notre monde déchristianisé beaucoup sont justement de l’avis d’Adel K. Oui, les chrétiens nous emm. avec leur sacrifice. Comment peuvent-ils mettre Dieu du côté des victimes ?
Eh bien ! Il me semble que le martyre du Père Jacques est une extraordinaire parabole sur l’histoire qui nous reste à vivre, sur la victoire programmée de ceux qui hurlent « Allah est le plus grand » et sur leur défaite finale. Ces gens confondent les martyrs et les tueurs. Mais leur « réalisme » est inhumain, il est monstrueux. L’Évangile apparaîtra plus que jamais comme la seule alternative à ce Pouvoir absolu des plus violents. « Heureux les doux car ils posséderont la terre ». Le Père Jacques est mort sans un mot, mais il prophétise la victoire du Bien, par la médiation de la souffrance acceptée, le vrai sacrifice, le sacrifice du matin, celui qui annonce un jour nouveau pour l’humanité, enfin prête à reconnaître son incurable violence, et prête à s’en remettre au Christ qui la sauve d’elle-même.
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