La pensée du jour :

Le suffrage universel, c’est toujours Barabbas libéré.

 


 

LES ÉLECTIONS DE 2017

Je ne veaute pas !

La croisade des 7000

les élections présidentielle et législatives

 

« Nous sommes en présence de deux doctrines : celle de l’Église, Tout pouvoir vient de Dieu et celle de la Révolution, Tout pouvoir vient du peuple ».

(…)

« — Quels moyens avons-nous, humainement, de sauver la religion et la France ?

« — Ceux que nous donne la Constitution.

« — Et quel moyen la Constitution nous donne-t-elle ?

« — Le suffrage universel seulement.

« C’est-à-dire, précisément ce qui perpétue et enracine au cœur de la France le PÉCHÉ MORTEL de la Révolution ».

 

La Souveraineté du peuple est une hérésieEn ces quelques lignes, M. l’abbé Charles Maignen, docteur en théologie, en 1892, dans La Souveraineté du peuple est une hérésie (118 pages, 12 € franco à Éditions ACRF, 50 avenue des Caillols, 13012 Marseille), livre que tous devraient lire avant de voter, nous résume tout.

 

 

Sous Néron il fallait brûler 2 grains d’encens.

Sous Baal, il fallait plier le genou.

Aujourd’hui, sous La Révolution, il faut voter.

 

Dans les trois cas l’acte parait insignifiant. Il n’a qu’un but : communier au système, admettre L’AUTORITÉ et nous faire soumettre à elle !

 

Soyons 7000 hommes qui, comme sous Baal (1), refuseront de se plier à cette fausse autorité, en ne votant pas pour la véritable raison.

 

 

Jeanne revient (2) ! Que 7000 hommes, en état de grâce, nous obtiennent son retour triomphal.

L'Anneau de Sainte Jeanne d’Arc

Anneau de Sainte Jeanne d’Arc au sein de la Chapelle du Puy du Fou

 

À toute époque les principes sont toujours les mêmes.

 

Voici deux expériences vécues en 1974 et 1986. Nihil novi sub sole.

 

* * *

 

une page d’histoire

 

L’auteur de ces lignes a été témoin d’un événement qui peut permettre à certains de réfléchir.

Un mois environ avant l’élection présidentielle de 1974 (mai), il avait été envoyé par Michel de Penfentenyo de La Cité Catholique, au PC d’un candidat à la présidence, Jean Royer. Cela s’était passé au congrès de Lausanne, où M. de Penfentenyo lui avait dit : « Louis-Hubert, vous qui habitez près de Tours, pouvez-vous consacrer 15 jours à aider Jean Royer dans son aventure ? Je prépare tout, arrivez le 15 avril ».

 

En effet, mon arrivée était annoncée. On m’intégra dans l’équipe d’une dizaine de personnes qui servait d’état-major à Jean Royer, l’Office (Cité Catholique) ayant alors avec lui des liens étroits et disposant de moyens de pression.

Dès le premier soir, comme chaque soir suivant, j’assistais à la réunion confidentielle pour faire le point de la journée avec Jean Royer. Je leur proposais alors un calcul que j’avais fait quelques jours plus tôt :

« Il ne faut que 18% des voix pour que Jean Royer soit élu. »

 

Chacun sait que ne restent pour le second tour des présidentielles que les deux candidats ayant obtenu le meilleur score au premier tour.

 

Comment se présentait ce premier tour ?

 

— 4 candidats importants : Giscard, Chaban, Royer, Mitterrand.

— 8 petits candidats dont Le Pen.

 

Je leur présentais donc ce calcul :

— Mitterrand plus les 8 petits candidats feront 50%.

Reste 50% à diviser en trois.

— Chaban-Delmas devrait faire 14% (électorat du RPF + 2%)

Reste 36%

Le premier qui fait 18% + 1 voix impose à l’autre de ne faire que 18% – 1 voix. C’est mathématique.

 

Étonnement de tous. Grand silence.

Trois semaines plus tard, la réalité me donnait raison :

Mitterrand et divers firent 49%, Chaban 15%, Royer + Giscard 36%.

 

Était-il impossible que Royer fasse 18% ?

 

Je prétends que non puisque en 1965, Lecanuet + Tixier contre De Gaulle et Mitterrand firent 21% dès le départ.

 

Que se passa-t-il alors ?

 

Tout de suite, un membre de l’assistance, sans qu’on le lui dise, envoyait un télex à une agence de presse, donnant le détail de ce calcul. Sans commentaires.

Alors que la campagne battait son plein depuis une quinzaine, on vit Giscard durcir ses interventions et changer de slogan en disant : « Votez Giscard, Votez utile ».

On vit 200 à 400 gauchistes suivre Royer de ville en ville, payés m’a-t-on dit, par le Ministère de l’Intérieur.

On vit les journalistes n’utiliser leurs magnétophones, ou ne parler et écrire que lorsque Royer parlait de l’avortement. La télévision ne prit que des angles en contre-plongée, le faisant passer pour Savonarole.

Surtout, les sondages commencèrent à matraquer l’opinion avec des 6% et 3% pour Royer.

 

Pourquoi la candidature Royer avait-elle été présentée ?

 

On savait la lutte du deuxième tour entre Giscard et Mitterrand très dure. En effet, Giscard ne l’emportait que de 400.000 voix. Il suffisait d’un déplacement de 200.000 voix pour que Mitterrand passe. On estimait que Royer, ministre et réputé dans sa région fixerait au second tour, quelques centaines de milliers de voix venant d’abstentionnistes ou d’électeurs tentés de voter contre la droite.

Lors de cette aventure, j’ai beaucoup appris sur l’utilisation et l’influence des sondages en particulier. Ayant l’occasion de m’entretenir avec un spécialiste, il me dit : « regardez d’abord qui sont les propriétaires des sociétés de sondage ». C’est en effet très instructif. Ces sociétés travaillent au millimètre, non pas sur les intentions de vote au jour le jour, mais sur la manière de faire évoluer l’électorat pour que le jour J (le 5 mai), tout se passe comme ils l’avaient souhaité.

Nous avions d’ailleurs chaque soir les sondages des Renseignements Généraux. Je ne sais quelles sont leurs méthodes de travail, mais il paraît que leurs calculs sont très sérieux et considérés comme tels dans le monde politique. Royer eut longtemps 12% (alors que le même jour les sondages annonçaient 3% ou 6%), puis petit à petit le % descendit pour arriver aux 3% prévus et décidés.

 

Voilà ce que j’ai vu et appris d’essentiel.

 

Pour moi, il ne fait aucun doute que tout cela est très organisé, que les gens sont aux ordres et que surtout personne ne peut réellement exister dans le monde politique sans un feu vert et la permission d’un pouvoir supérieur. Je l’ai terriblement ressenti pendant ces quinze jours. Ce pouvoir, je ne l’ai pas vu, et j’aurais tendance à le qualifier d’occulte.

Tous nos milieux catholiques traditionalistes avaient œuvré avec passion pour Royer, alors qu’en fait cet homme était de leur bord et à leurs ordres.

Dix ans après, on nous refait le même coup avec Le Pen.

Que cette expérience puisse servir à quelques-uns.

Le 5 mai 1974, je votais pour Royer. J’avais 31 ans. Je n’ai jamais plus revoté depuis. J’ai réfléchi, étudié et j’ai compris qu’un catholique ne peut et ne doit jamais voter dans de telles constitutions.

 

De Saint Hilaire (Louis-Hubert Remy), Bulletin…, juin 1984

 

* * *


 

 

LE VOTE EN DÉMOCRATIE

La démonCratie A BESOIN DE VOUS...

non — en démocratie un catholique
ne peut pas voter

 

« Quand le christianisme d’un pays se réduit aux proportions de la vie domestique, quand le christianisme n’est plus l’âme de la vie publique, de la puissance publique, des institutions publiques, alors N.S.J.C. traite ce pays comme Il est traité Lui-même. Il continue Sa grâce et Ses bienfaits aux individus qui Le servent, mais Il abandonne les institutions, les pouvoirs qui ne Le servent pas ; et les institutions, les pouvoirs, les rois, les races deviennent mobiles comme les sables du désert, comme les feuilles d’automne que chaque souffle de vent emporte ».

Cardinal Pie

 

Ça recommence. Trois mois avant chaque grande élection nous sommes envahis par le mot d’ordre : il faut voter massivement. Les arguments sont toujours les mêmes : le moindre mal, et il faut bien faire quelque chose.

 

Maintenant que nous ne sommes plus que quelques milliers et que rien ne peut être changé pour nous, réagissons enfin en catholiques : ne votons pas.
Si voter servait à quelque chose, il y a longtemps que ce serait interdit...

 

 

Le moindre mal

 

D’habitude, le seul mal que l’on nous présentait, était le communisme. Et l’on avait en partie raison car le communisme est horrible. Horrible en tout : pour les nations, les familles, les personnes. C’est la famine, la police, le martyre. Mais l’on ne nous disait pas tout encore.

Depuis, il y a un autre fléau aussi diabolique et qui nous envahit : c’est l’islam. Mais l’on ne nous dit pas tout encore.

Car il y en a un troisième : c’est la démocratie moderne dans laquelle nous vivons. C’est elle qui fait fonctionner les deux autres.

Que serait le communisme sans les milliards chaque jour pris sur notre travail que la ploutocratie lui distribue ? Que deviendrait-il sans notre blé, notre viande, nos brevets, nos ingénieurs, nos techniciens ?

Alors messieurs, un peu de pudeur. Non au communisme, mais non aussi à ceux qui le financent. Qui est le plus dangereux : le fusil, le tireur ou celui qui donne le fusil ?

Non au communisme, mais non aussi à ceux qui le financent

De même pour l’islam. Que serait Kadhafi sans ses ressources pétrolières ? Et qui lui fait fonctionner ses raffineries ? si ce n’est 3 000 techniciens américains. De même pour tout le monde islamique. Qui a mis en place Khomeiny ?

 

Alors assez d’hypocrisie.

Non au communisme, non à l’islam, mais surtout, NON à la démocratie moderne car sans elle les deux premiers maux n’existeraient pas. Ce n’est pas le moindre mal, c’est le fondateur de tous les maux.

 

La démocratie moderne

 

Sacrificc d'enfants à Baal/Moloch

SACRIFICE D’ENFANTS À BAAL/MOLOCH

La démocratie moderne, c’est le mensonge. C’est Baal. Comme Baal était le démon adoré par les Israélites infidèles, la démocratie moderne est le démon adoré depuis 200 ans par les catholiques apostats.

 

Car c’est une religion. Une religion identique à Baal. Elle hait Dieu, N.S.J.C. (en mettant toutes les autres religions sur le même plan que la seule religion divine) ; elle hait l’Église, les croyants (favorisant tout ce qui peut assurer la damnation du plus grand nombre : divorce, avortement, contraception, euthanasie, drogue, fausse éducation, etc…), ayant sa liturgie (procession des manifestations) ; ses grands prêtres, que sont les députés qui savent que pour avoir une investiture il faut déclarer son respect de la république, de la démocratie, du suffrage universel… (même Le Pen) (3) ; ses grandes cérémonies (les jours de vote) ; ses chaires (les médias) et même ses sacrifices (les guerres mondiales au nom de la démocratie : des millions de morts comme sous Baal) ; un credo (les droits de l’homme) ; une trinité (liberté, égalité, fraternité) ; une hostie (le bulletin de vote) ; un autel (les urnes) ; des chapelles (les loges) ; une cathédrale (l’Assemblée Nationale) ; des dogmes infaillibles (tolérances, révolution, suffrage universel, l’homme naturellement bon, le syncrétisme religieux).

 

La démocratie moderne c’est le mensonge, car ça n’existe pas. On vous demande de voter pour des députés que vous ne choisissez pas, qui ont peu de pouvoirs et qui sont aux ordres de ceux qui leur donnent l’investiture, c’est-à-dire les financiers. Le système parlementaire est monté de toute pièce pour donner l’impression que là est le pouvoir alors qu’il en est tout autrement.

Les députés votent un budget dont ils ne comprennent rien et des lois qu’ils n’ont pas créées. Tout est fait dans les clubs, les loges, les cercles, y compris celui des « hommes libres ». Tous sortent des mêmes écoles.

Dans ces groupuscules, les 30 000 cadres qui dirigent la France, sont formés, contrôlés et dirigés et ils savent que s’ils n’obéissent pas, ils sont renvoyés. Bientôt d’ailleurs avec l’informatique, il suffira de 3 000 cadres pour tout diriger ; les autres ne seront que des exécutants. La ploutocratie est le seul pouvoir ; les médias, l’informatique sont des moyens à ses ordres.

Voyez par exemple les élections européennes. Qu’ont fait en trois ans les députés dits de droite ? Rien, et ils ne feront jamais rien car ils n’ont aucun pouvoir.

Qu’a fait le député Romain Marie ? Rien. Comme il ne fera rien à l’Assemblée Nationale. Il a simplement fait du « cinéma » et amené les bons gosses de nos familles à « penser démocratie ». Car c’est ce qu’ils veulent. Pendant ce temps-là ils nous dirigent comme ils veulent, nous rendant tous les jours de moins en moins catholiques et français.

 

Alors que faut-il faire ?

 

Le seul acte socio-politique, je dis bien le SEUL (car il n’y en a pas d’autres que le Baal (4) moderne vous demande) c’est de VOTER. Hier il fallait plier le genou, aujourd’hui il faut voter. Alors NE VOTONS PAS (5).

Ces élections n’ont aucune importance par rapport aux grands problèmes actuels. Deux cents sociétés détiennent 80 % du pouvoir technologique et financier mondial. Ils font ce qu’ils veulent à l’échelon planétaire.

Le combat est surnaturel. À la négation absolue de la Révolution (haine de tout ordre créé par Dieu) et de son système politique apparent, la démocratie moderne, il faut une affirmation absolue : c’est le catholicisme intégral.

 

La Très Sainte Vierge Marie depuis 1917 dit ce qu’il faut faire : Prière et Pénitence. Le combat est surnaturel. Seule la prière nous protégera et non pas le vote, même pour M. Le Pen. Quant aux clercs qui nous y invitent, c’est malheureux pour eux, mais ils étalent leur incompétence. Ce n’est ni la première ni la dernière fois.
 
Soyons catholiques ! Ne plions pas le genou devant Baal ! N’adorons pas nos ridicules bulletins de vote, ni ceux des autres, en plaçant par eux la souveraineté dans la masse aveugle d’un peuple abêti par la révolution, abruti par la publicité, et aveuli par le bien-être matériel.Tournons-nous résolument vers Dieu, de qui seul vient le salut des nations. Fixons nos regards vers le nom de Jésus, hors duquel il n’est point de salut. Prions aux pieds de la Vierge Mère de Dieu, qui nous a annoncé que « finalement Son Cœur immaculé triomphera ».

 

En terminant son œuvre unique et remarquable sur la Révolution « Recherches historiques sur l’origine et la propagation du mal en Europe depuis la Renaissance jusqu’à nos jours » (1858, Gaume Frères, 12 tomes), Mgr Gaume termine en écrivant page 340 :

« Le fait contemporain qui domine tous les autres c’est le partage du monde en deux camps : une partie de la société devient ouvertement païenne, l’autre franchement catholique. Tout accélère ce double mouvement. Le jour où il n’y aura plus sur la terre que des païens et des chrétiens, il n’y aura plus que des persécuteurs et des martyrs. À qui restera la victoire ? Dieu le sait. Puisque le présent ne nous offre qu’un point d’appui chancelant, l’avenir doit être le vrai champ du combat. L’avenir plein d’espérance pour les uns, de terreur pour les autres, de mystère pour tous ; par les uns salué comme le triomphe absolu du bien, par les autres redouté comme le règne absolu du mal, par tous attendu avec anxiété, l’avenir sera ce que nous l’aurons fait. Quelles que soient les destinées du monde, l’éducation chrétienne que nous aurons donnée aux générations qui nous suivent ne sera pas sans fruits ; elle formera de NOBLES VAINQUEURS ou de NOBLES VICTIMES.

« Tel est le but de la tâche laborieuse que nous venons d’accomplir ; tels sont les motifs qui pressent tout homme préoccupé des grands intérêts qui se débattent aujourd’hui, de prendre part à cette lutte suprême du bien contre le mal, du paganisme contre le christianisme, et de ne rien négliger dans la position que Dieu lui a faite pour en assurer le succès : In his omnis homo miles ».

 

IN HIS OMNIS HOMO MILES

 

Il y aura de nobles victimes mais nous savons qu’à la fin « le Cœur immaculé de Notre Dame triomphera » et il y aura de nobles vainqueurs. Seuls seront vainqueurs ceux qui n’auront pas plié le genou devant Baal. Aujourd’hui, pour nous, ceux qui n’auront pas voté. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme. Craignez plus ceux qui peuvent tuer l’âme et le corps (Matt. X. 28).

 

De Saint Hilaire (Louis-Hubert REMY) Sous la Bannière, n° 3, janvier-février 1986

 

* * *

 

FAUT-IL VOTER ?


 

Depuis le 16 mars au soir, les passions sont quelque peu calmées ; et la réflexion est plus que jamais nécessaire. Aussi je tiens à répondre aux arguments, toujours les mêmes, entendus ou écrits après mon article paru dans le dernier numéro du présent bulletin, sous le titre : « Le vote en démocratie ».

 

A. – Le catéchisme oblige à voter

 

On entend tout et n’importe quoi. J’ai même été assailli physiquement tandis que l’on m’affirmait : « Le catéchisme du Concile de Trente et celui de Saint Pie X commandent de voter ». Vérifiez. Ni l’un ni l’autre n’en parlent. Sur les vingt catéchismes que j’ai consultés, il n’y en a que deux qui abordent le problème.

 

Le catéchisme des diocèses de France en parle à la question 355, en quatre lignes, dans l’édition d’après-guerre, en disant :

« Le devoir électoral oblige à voter pour des hommes capables, et si possibles bons chrétiens. C’est une faute de ne pas voter, car celui qui ne vote pas peut être cause que les mauvais candidats arrivent au pouvoir ».

Mais cette édition est (déjà en 1945-46) un condensé en 350 questions. Il est fort discutable par son imprécision sur de nombreux points, notamment celui-ci.

 

Nous conseillons plutôt celui d’avant-guerre, à l’usage des diocèses de France, en 607 questions. La question du vote y est ainsi évoquée aux questions 274, 275 et 276 :

274 — En quoi consiste le devoir électoral ?

Le devoir électoral consiste à voter pour des hommes capables de procurer le bien général et, si possible, bons chrétiens.

275 — Est-ce un péché de voter pour un ennemi de la religion, de la patrie et du bien général ?

Oui, c’est un péché de voter pour un ennemi de la religion, de la patrie et du bien général, car en votant pour lui, on participe volontairement au mal qu’il pourrait faire s’il était élu.

276 — Est-ce une faute de s’abstenir de voter ?

Oui, c’est une faute de s’abstenir de voter si, en s’abstenant, on peut être cause que les mauvais candidats triomphent et arrivent au pouvoir.

 

Arrêtons-nous pour réfléchir.

« Hommes capables » au minimum. Capables de quoi ? de légiférer, me répondrez-vous, puisqu’un député ne fait que cela : voter des lois. Croyez-vous une minute qu’un professeur de gymnastique soit compétent pour légiférer sur les problèmes agricoles, qu’un médecin soit compétent pour légiférer sur les problèmes financiers, etc… etc… d’autant plus qu’un député a très peu de temps pour étudier sérieusement des dossiers de plus en plus complexes.

Il s’adresse à des gens compétents, me direz-vous, pour se faire un jugement. Est-ce bien vrai ? Nous savons tous que dans chaque métier, il faut des années pour bien dominer son sujet ! Et vous croyez une minute qu’un exposé fait à un groupe en quelques quarts d’heures par des « experts » (?) permet de se faire un jugement. Si c’était vrai, beaucoup des erreurs actuelles n’existeraient pas. Erreurs sur la liberté, la morale, l’éducation, la famille, etc… Et vous-mêmes, êtes-vous capables de juger que cet homme, votre député, est capable ? Vous ne le connaissez en rien ! Vous en connaissez quelques discours, discours attrape-nigauds, qui n’ont rien à voir avec les réalités et qui ne seront jamais suivis d’effets.

 

Le second catéchisme qui aborde la question du vote est plus explicite. C’est l’excellent Spirago, Lethielleux 1903. Il y consacre 50 lignes précisant :

« qu’il faut voter pour des hommes expérimentés qui connaissent les besoins de leurs électeurs, qui ont la science et le talent requis pour leurs mandats, pour des hommes à conviction chrétienne, car celui qui en est dépourvu a rarement un caractère consciencieux ».

Il continue en précisant que :

« les catholiques ne peuvent jamais en conscience élire un homme qui n’est catholique que de nom… »

Il s’ensuit que les catholiques sont tenus de mettre le candidat en demeure de s’expliquer dans sa profession de foi sur l’école chrétienne, sur le mariage, sur le repos dominical, etc… (sur le divorce, sur la contraception, l’avortement aurait-il pu rajouter à notre époque).

« Si ses déclarations ne sont pas satisfaisantes ou qu’il ne donne que des réponses évasives, il faut le combattre pour ne pas assumer sa responsabilité au tribunal de Dieu ».

 

Alors, cher lecteur, nommez-moi un seul candidat lors de ces dernières élections qui soit vraiment catholique. Un seul candidat qui ait rappelé que Dieu a dit : « Il faut que Mon Christ règne ». Il n’y a malheureusement maintenant que des mauvais candidats.

 

Que Pie IX avait raison de préciser : « Il est, Français, une chose que je voudrais vous dire. Mais vous la dirais-je ? » Le Pontife s’interrompit comme pour réfléchir. Il reprenait : « Oui je vous le dirai : votre suffrage universel, Français, est un mensonge universel ». Et à l’époque il s’agissait d’élections législatives.

Relisez l’étude merveilleuse de Dom Benoît sur le Suffrage universel dans les Erreurs Modernes, tome 2, page 524 et suivantes (disponible aux Éditions Saint-Remi).

Votre suffrage universel, Français, est un mensonge universel...

 

B. – Saint Pie X a conseillé de voter…

 

C’est exact, mais il faut là encore réfléchir. C’était lors d’élections municipales, où il avait pris la tête de la réaction, choisi des candidats catholiques, enseigné, prié ; et il a gagné.

Oui, nous sommes d’accord. On peut voter s’il y a des candidats catholiques, et si les institutions le permettent. Saint Pie X a même conseillé de s’allier avec ceux du parti modéré. Mais à une condition (condition remplie dans son cas), que son candidat soit le chef et non le comparse des autres. De plus lors d’une élection municipale à cette époque (vers 1895), l’élu avait beaucoup de pouvoir. Quel est celui d’un député français en 1986 ? Qui a choisi le député ? Qui lui a donné l’investiture ? Il est quand même clair que dans les élus du Front National il n’y a pas un seul vrai traditionaliste. Il y a deux représentants de la secte Moon, mais les traditionalistes présents sur les listes, en aucun cas, n’étaient en position éligible. Ils ont même été évincés et évincés parce que catholiques. Et même s’il y en avait eu dix, que feraient-ils contre les 567 autres députés ?

 

C. – Vous laisserez passer le communisme…

 

Comment arrive le communisme ? En Europe il a pris le pouvoir deux fois : en 1917 en Russie, dans les autres pays après Yalta. À chaque fois avec des centaines de milliards de dollars des banquiers U.S. (voir à ce sujet le livre de Pierre de Villemarest), et par la violence. De même dans le reste du monde.

Jamais un parlement n’a été un rempart. Tout se décide à un autre niveau.

Le seul rempart a été la prière (en Autriche et en France en 1947 les pèlerinages avec la Vierge de Fatima et celle de Boulogne).

En aucun cas, de telles décisions ne se prennent au niveau d’un parlement. Le communisme est un châtiment de Dieu, et au lieu de passer des centaines d’heures à distribuer des tracts, à coller des affiches, à s’agiter, à s’exciter, on ferait mieux de prier et de prier publiquement. À Lyon il y a eu, pendant la campagne, une heure d’adoration. Il y avait 15 personnes.

Quand on voit cela, on peut dire avec certitude que « la Russie répandra ses erreurs ». Catholiques, vous ne comprenez donc rien ?

 

D.- Vous vous trompez d’ennemis

 

Lors d’une visite que fit Gougenot des Mousseaux à sainte Bernadette en 1870 après l’invasion allemande, elle déclara « n’avoir aucune frayeur des Prussiens et ne craindre que les mauvais catholiques ». Elle voit même des justiciers en la personne des envahisseurs.
 

« On dit, écrit-elle à son père en novembre, que l’ennemi s’approche de Nevers. Je me passerais bien de voir les Prussiens, mais je ne les crains pas : Dieu est partout, même au milieu des Prussiens. Je me souviens qu’étant toute petite, après un sermon de Monsieur le Curé, j’entendis des gens qui disaient : « Bah, il fait son métier ». Je crois aussi que les Prussiens font leur métier » (Monseigneur Trochu, Sainte Bernadette, page 427).

 

Relisez aussi le merveilleux passage de Monseigneur Delassus dans la Mission Posthume de sainte Jeanne d’Arc, pages 97 à 100. Méditez et vous comprendrez.

 

Conclusion

 

Pourquoi voter ? Pour sauver la France ? La France n’existe plus depuis 1789. Nous sommes occupés par des ennemis. Non, vous votez pour avoir un peu plus de temps à profiter d’une pseudo tranquillité, dans une société qui ne nous tue pas encore physiquement, mais qui tue nos âmes et celles de nos enfants. Vous votez pour des gens que vous ne connaissez pas, sur la foi de discours qui n’auront rien à voir avec ce qu’ils feront. Vous êtes victimes de ce système qui ne vit qu’au niveau des passions, qui vous trouble l’intelligence et l’âme et qui ne vous amènera que des désillusions.

En fait vous êtes des naturalistes. Vous demandez à un seul homme douteux de résoudre tous nos problèmes. Vous ne réfléchissez pas que c’est humainement impossible. Ne suivons qu’une Jeanne d’Arc envoyée de Dieu qui a tout son programme sur sa bannière. Ne suivons que ce programme.

Étendard de Jeanne d'Arc

Espérons que quelques-uns comprendront que si la France tombe toujours plus bas, c’est à cause des cascades de compromissions dans lesquelles nous plaçons continuellement de faux espoirs.

Prions nos saints de France qu’ils nous méritent le grand monarque si souvent promis, et dont nous avons maintenant tellement besoin.

 

De Saint Hilaire (Louis-Hubert REMY) Sous la Bannière, n° 4, mars-avril 1986

 

* * *

 

LE MOINDRE MAL

 

« Le moindre mal ? Nous en mourrons. Le moindre mal peut être le pire des maux.

« Le pire des maux c’est l’effacement, l’abdication, la complaisance pour les méchants. Il y a quelque chose de pire que le reniement déclaré, c’est l’abandon souriant de ses principes, c’est le lent glissement avec des airs de fidélité. « Je crains plus le poison que la hache » disait Windthorst (6) et moi aussi je crains l’empoisonnement pour les catholiques. Quand ils auront livré doucement ce qui fait leur force, leur sève, leur vie, ils seront les prisonniers du pouvoir, prisonniers honteux d’eux-mêmes, car, en sacrifiant leur liberté, ils n’auront pas gardé la dignité qui honore la défaite et prépare la revanche.

« Oserais-je prononcer un mot que beaucoup d’entre vous trouveront d’une singulière audace : Soyez intransigeant. À cette heure, votre intransigeance est votre sauvegarde. Je passe pour modéré. Eh bien ! laissez-moi vous dire que j’ai trop vécu dans la vie publique pour croire à l’efficacité des demi-mesures. On ne gagne rien par le silence, par les capitulations plus ou moins déguisées, par les habiletés dans lesquelles on finit toujours par s’embourber.

 

« On ne craint que les forts, on ne compte qu’avec ceux qui résistent. Quand les puissants trouvent en face d’eux des hommes résolus, ils sont plus prêts aux concessions que lorsqu’ils ont affaire à des timides ou à des courtisans. » (7)

 

« Quand ceux qui devraient être “les fils de lumière” conspirent avec “les fils des ténèbres”, ce ne sont pas les ténèbres qui deviennent moins épaisses, c’est la lumière qui vacille. De quelque côté qu’on regarde, le matériel et le moral, le positif et le négatif, le relatif et l’absolu, l’œuvre accomplie est détestable en soi. Ils ont été l’artisan du mal… Qu’est-ce que le mal ? L’opposé du bien. Prôner le moindre mal c’est aller à l’encontre du bien et accepter le mal en partie. Pour éviter le pire ? soit. Il y a en effet des degrés dans le mal. Mais quelle imprudence de croire qu’on s’en tiendra au premier échelon, qu’on ne descendra pas peu à peu toute la pente ? Si vous disiez : le moindre bien, moindre par rapport au bien complet, intégral, difficilement réalisable, on s’entendrait déjà mieux. L’aspiration au moindre bien serait susceptible de procurer une petite somme de bien. Borner ses désirs au moindre mal est une compromission avec le mal d’où ne peut jaillir aucun bien. » (8)

 

« Doit fatalement s’écrouler tout ce qui ne repose pas sur l’unique pierre angulaire, Jésus-Christ ».
(Pie XI dans Divini Redemptoris).

 

« Sans moi vous ne pouvez RIEN faire », (même pas un petit quelque chose : RIEN, dit notre Divin Maître).

 

« Il n’est pas permis pour éviter un mal (même plus grand) de recourir à des procédés désordonnés et illicites (même moins mauvais) »
(IIa IIae Q 110 art 3, ad 4 um. Somme Théologique, Saint Thomas).

 

« Le moindre mal, tout moindre qu’il soit, et alors même qu’on le compare à un plus grand, n’en reste pas moins un mal. Le plus ou le moins ne change pas l’espèce. C’est pourquoi il n’est jamais permis, ni de vouloir, ni de faire, ni de conseiller le moindre mal. » (9)

 

Ces réflexions devraient suffire à fixer pour toujours notre comportement. Mais puisqu’à l’occasion des prochaines élections nous allons réentendre de partout cet ultime argument, il est bon de réfléchir sur les conséquences de nos actes.

Un chrétien ne doit avoir qu’une seule ligne de conduite : connaître la volonté de Dieu en tout, et s’y soumettre.

Or que nous enseigne Notre Seigneur par ses saints, que nous enseigne l’histoire de ces deux cents dernières années ?

 

Une seule chose : IL VEUT RÉGNER.

« Ceux qui attendent et ceux qui redoutent le rétablissement de l’ordre chrétien dans le monde sont d’accord pour ne le juger possible et réalisable que par la France. » (10)

 

IL VEUT RÉGNER SUR LA FRANCE ET PAR LA FRANCE SUR LE MONDE

 

Notre Seigneur veut régner sur la France par un lieutenant = (tenant lieu). Par SON lieutenant, choisi par Lui, et non par la judéo-maçonnerie dans une fausse monarchie, ou par les fruits d’une élection fondée sur l’apostasie de la nation, consacrée dans l’actuelle constitution. Et Il le choisira par un miracle indiscutable, à la manière de Tolbiac ou à celle de Jeanne d’Arc.

 

L’Église de Notre Seigneur Jésus-Christ vit à l’exemple de son divin fondateur et maître. Pour prouver sa Divinité, Notre Seigneur dut ressusciter. Pour ressusciter il dût mourir avant.

 

Pour prouver à tous les humains que l’Église de Notre Seigneur Jésus-Christ est seule divine, elle doit ressusciter. Pour ressusciter elle doit avoir les apparences de la mort.

 

Restons fidèles à l’exemple de la Très Sainte Vierge Marie au moment de la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et d’une fidélité inflexible et sans tache à l’assurance de la Résurrection.

La Pieta

 

Il en est de même pour la France, fille aînée de l’Église. Elle doit mourir pour pouvoir ressusciter.

 

N’ayons donc aucun compromis avec les sirènes de l’ennemi. N’ayons aucune complaisance pour le slogan du moindre mal pour sauver une fausse paix, une fausse tranquillité.

 

Nous sommes si peu nombreux que notre nombre ne changera rien.

Soyons intransigeants. N’acceptons pas les règles du jeu politique imposées par l’ennemi. N’acceptons aucune faiblesse.
 

 

LE MOINDRE MAL EST TOUJOURS
UN MAL

 

De Saint Hilaire (Louis-Hubert REMY) Sous la Bannière, n° 15, janvier-février 1988

 

 

 

 

 

 


 

[1] 1 Rois 19:18 « Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, savoir tous ceux qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal, tous ceux dont la bouche ne l’a point baisé. »

 

[2] Écouter sur YouTube, Louis-Hubert REMY, la conférence Noël 2016, Jeanne revient, dans laquelle est raconté le rôle qu’il a joué dans l’épopée du retour de l’anneau de Jeanne et qu’elle revient pour « sauver la Patrie et sauver la Foi », comme l’a prophétisé Pie XII.

 

[3] M. Le Pen a présenté son programme dans un livre intitulé Pour la France. Il propose surtout de rendre la parole au peuple « c’est l’objectif central que s’est donné le Front National » p. 36, de redonner vie au parlement p. 139, d’élargir le droit de référendum p. 43, d’ouvrir la classe politique p. 42. II est un vrai démocrate moderne. Sans commentaires. Même si à côté il y a quelques bonnes idées (impossibles à réaliser donc sans risque pour le système), cela suffit. Ayons plus confiance en la Vierge Marie qu’en MM. Le Pen et Romain Marie.

 

[4] Détail intéressant raconté dans l’histoire du culte de Baal : « C’est pendant la monarchie de Juda que le culte de Baal eut le moins d’adorateurs parmi les enfants d’Israël » (Cf. Dictionnaire de la Bible – Vigouroux – Page 1319). C’est logique d’ailleurs car une monarchie vraiment au service de Dieu favorise le salut du plus grand nombre et lutte contre les ennemis de Dieu. Faisons d’ailleurs attention aux fausses monarchies qu’ils sont prêts à nous mettre en place pour nous calmer et nous tromper si besoin est.

 

[5] Et même le catéchisme qui précisait que l’on pouvait voter pour un candidat catholique ne peut s’appliquer car il n’y a pas un seul candidat catholique. J’en veux pour preuve qu’aucun n’a dans son programme l’abolition des plus grands fléaux modernes : le divorce et l’avortement. Depuis 1884 que ce malheur existe où sont les discours, les initiatives parlementaires pour cette suppression.

 

[6] Windthhorst chef du parti catholique contre Bismarck.

 

[7] Ce discours cité par Havard de la Montagne dans Histoire de la Démocratie Chrétienne de Lamennais à Georges Bidault, p. 117, a été prononcé par un ultra libéral, Jacques Piou, et ne manque pas de sel dans une telle bouche. Mais quel aveu !

 

[8] Même livre p. 244.

 

[9] P. 336-337-340 du remarquable livre : L’Église Catholique et le droit Commun, d’A. Roul, docteur en théologie et en philosophie. Il a tout un chapitre sur le moindre mal dont tout serait à citer.

 

[10] Cardinal Pie (VII, 517). Homélie pastorale au retour d’un voyage ad limina apostolorum (1873).