REMERCIEMENTS À TOUS

 

Je savais que j’avais des ennemis. Je prie pour eux.

Mais j’ai découvert à l’occasion du décès de mon épouse que j’avais beaucoup d’amis. Que ce soit par courrier, par emails, par téléphone, j’ai reçu tant de mots très charitables au meilleur sens du terme, m’assurant de leurs prières, de leurs condoléances, de leurs sentiments affectueux, de leur sympathie, me remerciant souvent de mes travaux et de mes combats, sachant combien tout était partagé avec mon épouse, et que donc étant dans l’impossibilité de répondre à chacun, je vous prie de trouver par ce message combien j’en suis réconforté et combien je vous en remercie.

Je remercie particulièrement Mgr Morello et vous fais suivre son sermon.

En union de combat et surtout de prières,

Louis-Hubert Remy.

 

Mgr Morello

Sermon Messe de Requiem de Madame Marie-Christine REMY

7 octobre 2017 en la fête de Notre-Dame du Rosaire (1)

 

« Unam petii a Domino, hanc requiram,

ut inhabitem in Domo Domini, omnibus diebus vitæ meæ. »

« J’ai demandé une chose au Seigneur, et cela je le chercherai,

que je puisse habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. »

Ps. XXVII, 4.

 

Mesdames, Messieurs, nous sommes face à l’éternité.

Avec toute la piété chrétienne, avec les sincères sentiments de nos cœurs, nous rendons les obsèques de la sainte Église à Madame Remy, nous accompagnons sa famille dans la douleur et dans la Foi sur l’éternité.

Nous restons ici, encore dans la durée passagère de la vie.

Madame, et tant d’autres avant elle, chaque jour et chaque nuit, ont poussé la barrière des choses qui passent pour entrer là où il n’y a que la joie ou la peine éternelles.

Il y en a, qui poussant la barrière sont restés ignorants pour toujours. Ayant ignoré volontairement Dieu, ayant toujours effacé le souvenir de Dieu, de sa loi et de son sacrifice pour nous, ils restent maintenant ignorants pour toujours.

Créés pour connaître et embrasser la Vérité ils sont toujours avec le père du mensonge. Ils le savent, mais ils ne pourront jamais voir Dieu.

D’autres, qui ont bien vécu, ou qui ont toujours cherché avec sincérité et la vérité et le bien, ont trouvé, une fois passée cette barrière, la Vérité infinie : le Bien sans bornes.

Ceux qui ont bien fini connaissent maintenant tout ce qui est sage de connaître, tous les mystères de la Foi avec clarté, eux, ils savent et ils ressentent tout ce qui nous reste caché et occulte dans les Sacrements, dans la Croix et la Passion, dans le Tabernacle.

Ceux qui sont toujours avec Dieu, savent plus de théologie que tous les théologiens de l’Histoire.

Le mystère de la mort, le mystère de la fin de cette courte carrière passagère où les hommes s’accrochent à ce qui passe comme si cela allait durer pour toujours, çà n’a pas de substance, c’est simplement le moment unique où finissent toutes les possibilités d’être bons ou mauvais.

C’est le moment où l’âme reste pour toujours et d’une manière définitive et immuable dans le bien et dans le mal, dans la joie la plus profonde et la plus sûre, ou dans le désespoir le plus complet, dans l’angoisse sans retour.

 

Mes frères, si nous voyons bien, ce n’est pas la mort qui intéresse, c’est plutôt la vie. La mort, la destinée éternelle, est simplement ce qu’a mérité notre vie. C’est la vie, la manière de vivre, ce que doit nous préoccuper.

C’est la sagesse divine qui regarde et considère nos actions, c’est Dieu qui avec son infinie vision voit toutes nos actions et qui les mesure pour savoir si elles sont d’accord avec ce qu’Il a pensé pour l’homme, avec ce qu’Il a voulu pour nous.

En définitive c’est la vie ce qui doit nous intéresser si notre manière de penser corresponde ou pas avec la divine sagesse ; si notre manière d’aimer suit la divine Vérité, si notre manière d’agir est en accord avec la loi divine.

C’est facile à comprendre. Nous avons été créés pour être les images de Dieu, comme disait saint Thomas d’Aquin : « l’homme est imago Dei, l’image de Dieu », et quand Dieu se penche sur la terre depuis le ciel Il compare, Il regarde, Il considère si ce que devait être Son image, s’il l’est ou pas. Là il n’y a pas de tromperie possible. On peut tromper tout le monde, sauf Dieu, sauf notre Ange Gardien témoin de nos actions.

C’est bien cela qui était clair pour nos aïeux, pour nos ancêtres quand le monde était encore chrétien. C’est pourquoi les cimetières entouraient nos églises, c’est pourquoi avant d’entrer à la messe on passait à côté des tombeaux, pas seulement pour le suffrage des défunts, mais aussi pour penser à la vie qui passe, au regard de Dieu qui considère nos actions, nos paroles, notre manière d’aimer.

C’est bien la différence entre ce monde incrédule et celui qui a fait chrétienne notre civilisation.

Nous ne devons pas croire simplement pour croire, nous devons croire pour vivre en accord avec cette Foi.

 

Qu’est-ce qu’est la Foi ? C’est bien un obsèque, une révérence de notre intelligence, de ce que nous avons de mieux et de plus de plus élevé en notre nature.

Disons, que nous faisons par la Foi une génuflexion complète de nous-mêmes devant Dieu pour dire « Credo ». Je crois que je dois remplir en moi-même l’idée divine par rapport à l’homme. Penser, vivre et aimer comme Dieu veut que nous pensions, que nous vivions, que nous aimions.

Ҫà c’est vivre en chrétien, çà permet de mourir en chrétien.

Cette Foi divine, ce grand héritage que nous avons reçu, ce partage avec nos aïeux est maintenant tout à fait combattu. Le monde d’aujourd’hui ne veut plus de cela, ce monde veut effacer cette Foi de la surface de la terre, même dans nos âmes.

Si ces ennemis n’arrivent pas à tromper notre Foi, ils cherchent au moins à nous détourner de la Foi nous détournant de la vie chrétienne pour la faire devenir mondaine, détourner notre manière d’agir par une conduite immorale, notre manière d’aimer nous faisant tomber dans les vices.

Il est d’une exigence totale de défendre la Foi catholique mais il est essentiel de penser, d’aimer et de vivre en accord à cette Foi. Sinon il y aura une belle profession de notre Foi et à la fois une image grossière, différente de ce que Dieu espère de nous.

 

Quand Notre Seigneur dans l’Évangile a vu venir saint Nathanaël ou saint Barthelemy, Il a dit de lui une louange unique dans l’Évangile : « Ecce vere Israelita in quo dolus non est » : « voici un vrai israélite dans lequel il n’y a pas de mensonge » (Jean, i, 47).

Chrétien, être chrétien, c’est l’opposé à pharisien. Cà c’est la manière d’être catholique.

Rien de plus chrétien que le Christ Lui-même, Lui qui est l’image vivante du Père éternel, et ceux qui L’ont vu disent de Lui : omnia bene fecit : Il a tout bien fait (Marc, vi, 37).

C’est l’infinie différence entre Lui et les pharisiens : « Il vivait ce qu’Il prêchait ». C’est logique, Il était la Vérité. Il est la Vérité, Il ne pouvait pas vivre autrement, sa vie était en infinie correspondance avec sa divine nature.

Revenons au principe : « unam petii a Domino » Il s’agit de vouloir avec une volonté immense, ferme, complète d’aller au ciel pour voir et aimer Dieu toute l’éternité. Pas possible sans la Foi, pas de vraie Foi sans les mœurs, si les œuvres n’accompagnent pas, si les vertus du Christ ne sont pas dans nos âmes.

Aujourd’hui c’est Notre-Dame du Rosaire, fête instituée avec le nom de Notre-Dame des Victoires (elle est bien dans le vitrail qui couronne cette chapelle), c’est le nom de la mission de notre petite congrégation en France.

Dans ce jour si catholique, prions pour l’âme de Madame Remy, accompagnons sa famille avec notre  oraison, et sortons-nous de la Sainte Messe, avec le Christ dans nos âmes grâce à la communion, avec l’âme agrandie, plus chrétiens que jamais.

Que le Christ puisse dire de nous par sa grâce : « Voilà il y a là des vrais chrétiens ».

 

Benedictio Dei omni potentis Patris et Filii et spiritus sanctus descendat super vos et maneat semper.

 

 

 

[1] Les soulignés sont de Mgr Morello.