
De la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ
à la Passion de l’Église
Louis-Hubert REMY
Malheur par qui le scandale arrive !
Ce n’est pas celui qui dénonce le scandale qui doit être repris
Mais celui qui fait le scandale
Première partie : la Passion de Jésus
En ces jours de la Semaine Sainte 2018, il est important d’élever nos âmes en méditant la Passion de notre doux Sauveur et de réfléchir sur nos péchés qui ont exigés un tel rachat.
Comment ne pas être bouleversés en contemplant ces 17 heures d’agonie, de souffrances, d’injures, de douleurs et de vertus.
Cette mort est ignominieuse, cruelle, méprisable, infamante, injuste, inique, honteuse, horrible, indigne.
On comprend que pour les incroyants elle n’est qu’un objet de scandale, de mépris, ce qui explique leur rejet. On comprend le rejet des Juifs : leur Messie en croix !
Comment un Dieu peut-il mourir ? Comment Celui qui n’a pas de commencement, celui qui n’a pas de fin, peut-il mourir ?
Comment le Créateur de toutes choses, peut-il subir de Ses créatures un tel sort ? Et sans aucun défenseur pendant ces 17 heures ?
Dieu le Père était là, tous les anges étaient là, Sa sainte Mère était là, mais personne n’intervint.
Ses apôtres avaient fui, tous ceux qui cinq jours avant, lui criait : Hosanna, se terraient.
Il était seul, abandonné !
Seule la Foi permet une approche de compréhension de ce Mystère de la Rédemption. Seule la Foi nous permet de comprendre que cette mort est le plus grand acte d’Amour de Dieu. Seule la Foi nous permet de comprendre ce qu’est l’Amour infini, l’Amour Fou du Père qui a aimé le monde jusqu’à lui donner Son Fils unique, du Fils, de la Sainte Trinité, de la Très Sainte Vierge Marie, envers toutes les créatures.
Seule cette mort, longuement méditée, peut faire de nous de vrais chrétiens, de vrais disciples de celui qui nous a enseigné et montré, par l’obéissance, par la gratitude, par le sacrifice, où étaient la Voie, la Vérité, la Vie.
Une telle mort n’est due qu’aux péchés : au péché originel d’abord et à tous les péchés mortels qui lui ont succédé. Ignobles péchés, monstrueux péchés, innombrables péchés, celui d’Ève, celui d’Adam, ceux des autres, les miens, ceux de vous lecteurs, nous avons tous mis à mort Notre-Seigneur. Chaque péché est d’une telle offense qu’il fallait un Dieu pour le racheter et que le Père nous pardonne.
Puisse Sa miséricorde (1) nous pardonner ! Puissions-nous par une vraie vie chrétienne ne plus retomber, racheter nos péchés, racheter ceux de nos prochains, pour L’adorer, Le remercier, Le louer éternellement.
Oui comprenons son grand commandement : « Si quelqu’un M’aime, il garde Mes commandements… (2)» (Jean, XIV, 23).
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En 2005, ayant eu le privilège d’assister chez Mel Gibson, avec lui, dans sa propriété de New-York, à la projection de son film sur La Passion, j’ai été bouleversé par ce film qui fait si bien vivre la Passion. Je vous conseille de le visionner pour mieux comprendre.
Mais en plus, lire l’ouvrage (3) des deux Mgrs Lémann, Valeur de l’Assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ ; qui en deux parties : Valeur des personnes, valeur morale surtout et Valeur des actes nous font découvrir en citant les biographies de la moitié des membres du Sanhédrin, combien, dégénérés, ambitieux, intrigants, ils étaient pleins de haine, de bassesse, d’immoralité, de vices ; ce qui les amena à faire 27 graves irrégularités dont chacune permettait d’annuler le procès.
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Méditons donc la Passion.
Notre-Seigneur est interrogé par quatre tribunaux.
Tout d’abord celui d’Anne. C’est lui qui avait envoyé la cohorte pour arrêter Jésus. Ils cherchaient à Le prendre pour Le juger et Le condamner, mais jusque-là Il leur échappait. Judas savait où Jésus se cachait pour prier. Seul Juif parmi les apôtres (4) il s’offrit à Le leur livrer. Les Pères de l’Église (5) disent qu’au lendemain des Rameaux, voyant que Jésus ne voulait pas prendre le pouvoir, Judas en fut tellement déçu qu’il apostasia. Surtout, il considérait Marie comme une insignifiante : Marie est un trésor caché, inaccessible aux orgueilleux. Judas dut aussi s’engager à embrasser Jésus pour ne pas le confondre avec son cousin germain, Jacques le Majeur qui lui ressemblait à s’y méprendre ; telle est la raison du baiser de Judas.
Au tribunal d’Anne, beau-père de Caïphe, interrogé sur Sa doctrine et Ses disciples, Jésus n’eut qu’une parole :
« Si J’ai mal parlé, montrez ce que J’ai dit de mal ; si J’ai bien parlé, pourquoi Me frappez-vous ? »
Envoyé au tribunal de Caïphe (6), grand-prêtre et juge légitime, représentant le Pouvoir Spirituel, Il se taisait ; sauf à la question :
« Je Vous adjure au nom du Dieu vivant de nous dire si Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu à jamais béni », il répondit :
« Vous l’avez dit, Je le suis. Et vous verrez bientôt le Fils de l’Homme assis à la droite de la majesté de Dieu, et venant sur les nuées du ciel ».
Au tribunal de Pilate, représentant du Pouvoir Temporel, Il se taisait, sauf à la question :
« Êtes-Vous le Roi des Juifs ? », Il répondit :
« Je le suis ».
Enfin devant cet Hérode, représentant du Pouvoir Mondain, Il se taisait.
Tous ces silences surprenants sont à méditer. Jésus, abandonné comme un agneau sans défense, parlera moins de trente minutes pendant ces 17 heures.
On retrouvera ce silence pendant la Révolution Française. Il faut lire le livre de l’abbé Cordier, Martyrs et bourreaux de 1793, qui souligne que malgré la sainteté d’un grand nombre de français, malgré les prières de tous, Dieu n’intervient pas, Dieu laisse faire. La Révolution Française est un châtiment mérité par les différents péchés des chefs spirituels et temporels.
Quatre fois Pilate dira qu’il est innocent. Hérode ne voulut pas le condamner à mort. Anne le renvoya à Caïphe qui fut le seul à exiger sa mort.
Et pendant ces 17 heures que de souffrances !
Nous adorons un juif crucifié
À genoux, prions et remercions-Le
Le voile du temple se déchire, la terre tremble, les pierres se fendent, les sépulcres s’ouvrent, le centurion (un gaulois) proclame : Cet homme était vraiment le Fils de Dieu, un soldat ouvre le cœur de Jésus, il en sort la dernière goutte de sang et de l’eau, le corps de Jésus est déposé de la croix, la Vierge Le reçoit dans ses bras, Joseph d’Arimathie chez Pilate demande le corps de Jésus, le met dans son tombeau, l’embaume, l’enveloppe dans un linceul blanc, les Juifs demandent de garder le tombeau. Le sépulcre se ferme. Il est gardé par une cohorte juive.
Marie retourne dans la cité maudite, rejoindre les disciples au Cénacle. Bien que proche de la maison de Caïphe, bien qu’ils soient nombreux et craignant les juifs (gros problèmes d’intendance et de poubelles), ils sont là en sécurité. Quand on est avec la Très Sainte Vierge Marie, on est en sûreté : Marie trésor de Sainteté et de Puissance.
En résumé, pendant 17 heures un agneau innocent est abandonné à des bourreaux, féroces, excités par Satan, menteurs, fourbes, perfides, obstinés, acharnés, haineux, méchants, ignobles, cruels, méprisants, insensibles, n’ayant plus rien d’humain, des brutes, et surtout insatiables, rien ni personne ne les arrête. Il fallait anéantir Jésus, Le rendre à jamais ridicule, ignoble, honteux, détruire ses fidèles, le faire oublier à jamais. Au soir du Vendredi Saint, à part Marie, plus personne ne croyait au Jésus-Messie. Ainsi finit la passion.
Mais 36 heures après, l’Agneau qui enlève les péchés du monde, reviendra vainqueur comme un Lion rugissant !
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[1] À ce propos rappelons que c’est Marie qui dans son Magnificat parle pour la première fois de Miséricorde. Jean-Baptiste n’en parlera pas. Et elle précise : Sa miséricorde s’étend de génération en génération sur ceux qui Le craignent, rappelant le psaume 127 : Heureux ceux qui craignent le Seigneur, et marchent dans ses voies. La crainte de Dieu est le premier don du Saint-Esprit. On est loin de la miséricorde conciliaire !
[2] Et donc il les étudie, s’examine, se confesse, se reprend, se sanctifie, par la prière, par les sacrements, par la grâce.
[3] http://www.a-c-r-f.com/documents/Mgrs_Augustin_et_Joseph_LEMANN-Valeur_Assemblee.pdf
[4] « Ne sont-ils pas tous Galiléens ? », Évangile de la Pentecôte.
[5] Cf. Méditations sur les Mystères de notre sainte Foi, du Vénérable Père Louis Dupont.
[6] Au lendemain de la Résurrection de Lazare, c’est lui qui dit : Vous n’y entendez rien, et vous ne songez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, afin que toute la nation ne périsse pas. Or il ne disait pas ceci de lui-même ; mais étant grand-prêtre cette année là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, et non pas pour la nation seulement, mais aussi pour rassembler et réunir les enfants de Dieu qui étaient dispersés. À partir de ce jour, ils songèrent donc à Le faire mourir (Jean, XI, 50-53).
[7] 30 deniers d’argent en 2018 valent environ 2.000 €. C’est encore le contrat que la mafia paie à un tueur pour tuer un homme sans protection.
[8] Sainte Gertrude, Révélations, livre 4, ch. 35, dit 5466 coups ; le P. Coster, Méditations 24 sur la Passion, dit 5400 : sainte Brigitte, 5480.
Il est bon de souligner que les soldats romains de la flagellation étaient des Gaulois (une soixantaine qui se relayaient). Lire, l’abbé Henry Bolo, Les Gauloises et les Gaulois à la Passion de Jésus. http://www.a-c-r-f.com/documents/Abbe_BOLO-Gaulois_Passion_Jesus.pdf
[9] Lire, Le bon larron, sa biographie par Mgr Gaume : http://www.a-c-r-f.com/documents/Mgr-Gaume_Bon-Larron_76p.pdf
et du même Mgr Gaume, Les biographies évangéliques.
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