NOËL 2018
Chers prêtres, religieux, séminaristes et fidèles,
Le cours naturel du temps nous ramène une fois encore à la Sainte Fête de Noël.
Tandis que nous sommes face à l’infinie grandeur de l’Enfant Jésus, né pour rendre gloire à Son Père et pour nous racheter, il est juste que j’adresse ces quelques lignes à tous ceux qui aident leur prochain à vivre et à mourir près de Dieu.
Vivre et mourir près de Dieu : telle est assurément la clé de l’existence humaine et aussi, en toute logique, celle de l’éternité future.
Tout ce que l’homme fait, pense et aime détermine sa vie à être près ou loin de Dieu et lui prépare une éternité bienheureuse ou désespérée.
Nous menons notre vie sacerdotale, religieuse ou chrétienne entourés d’une civilisation qui tombe en morceaux et qui, au lieu de rencontrer des saints et des héros capables de la sauver, trouve seulement devant elle des lâches et des paresseux ne pensant qu’à eux-mêmes.
L’arbre mauvais de la nouvelle messe et de toutes les réformes auxquelles nous avons assisté donne à présent ses fruits : abandon de la Foi ; immoralité répugnante ne se heurtant à aucun ennemi efficace dans l’Église officielle ; absurdité totale de ce qui se pense, s’écrit et se dit ; et aussi, naturellement, vie scandaleuse des âmes se disant consacrées. On ne pouvait s’attendre à rien d’autre.
Dans la structure officielle de l’Église, on voit des personnages présentant peu de ressemblance avec des pasteurs et une absence totale de densité. L’absence d’un Pasteur et de pasteurs est un phénomène universel et concret. Ne subsistent dans ce que nous appelons « la Tradition » que des groupes de taille variable, qu’il serait peu utile de nommer, puisque nous les connaissons tous et que nous savons en général ce qu’ils pensent.
Il se trouve forcément dans ces groupes des hommes généreux et courageux, mais ni la générosité, ni le courage ne confèrent évidemment la raison.
Tout ce panorama confus, toute cette réalité sans ordre conditionne, au moins de fait, le combat pour la Foi ; combat dans lequel règnent l’anarchie et l’autodétermination, car les intéressés peuvent être de bonne foi, mais aussi – parfois – simplement esclaves de leurs propres passions désordonnées.
Soit on ignore le droit sacré de la Sainte Église, soit on ne veut en considérer que les canons favorables ; tout le monde s’érige en docteur ; on obéit quand cela semble opportun ; on franchit toutes les bornes imaginables dans la critique orale et écrite, anéantissant au passage renoms et réputations ; les scandales de l’Église officielle et de certains membres de la Tradition servent non pas à dénigrer les coupables, mais à donner une image désastreuse du clergé proprement dit, défigurant la structure même de la Sainte Église aimée de Dieu et instituée par Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est Jésus-Christ lui-même qui désigna des Apôtres et des prêtres pour diriger, gouverner, enseigner et sanctifier ; donc, modifier cela, c’est attenter à la nature même de l’Église catholique.
Habitués au scandale qui nous entoure, les combattants – quand ils flétrissent l’immoralité – s’abaissent bien souvent à mentionner des détails de nature à offenser la pudeur chrétienne et s’éloignent considérablement ainsi de la délicatesse comme de la réserve qu’ont toujours conservées les Souverains Pontifes.
Mon intention n’est pas de dénigrer qui que ce soit ; elle est de souligner que chacun d’entre nous doit vivre et combattre en catholique. Il s’agit non seulement de faire, de dire et d’écrire le bien, mais aussi de le faire bien et de façon vertueuse.
En définitive, notre éternité sera telle qu’aura été notre vie. La vertu ne limite en rien le courage ; simplement, elle donne à ce courage une forme chrétienne. Il ne nous revient pas d’inventer une nouvelle Église ; faisons ce que l’Église a toujours fait et comme elle l’a toujours. Agir autrement n’est pas catholique.
Très sainte Fête de Noël à vous tous.
Que Dieu bénisse la vertu et les efforts des prêtres et des religieux, la générosité des séminaristes qui font don de leur vie à Dieu et à la Sainte Église, ainsi que la constance des fidèles.
Très-Sainte fête de Noël !
24 décembre 2018.
† Mons. Andrés Morello.
