
Un nouvel engouement pour le « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo

Les maisons d’édition du roman, devenu un “best-seller” depuis l’incendie de la cathédrale, se sont engagées à participer à la récolte de fonds avec les bénéfices des ventes.
Notre-Dame de Paris sauvera-t-il la cathédrale une fois de plus ? Le roman de Victor Hugo, paru en 1831, avait attiré l’attention des Français sur l’état de délabrement de l’édifice, provoquant une prise de conscience sur la nécessité de le restaurer. Depuis l’incendie du 15 avril, le livre est en tête des ventes sur Amazon et dans nombre de librairies françaises, et ce “best-seller” inattendu – les versions poche sont en rupture de stock – s’accompagne de promesses de dons de la part des éditeurs.
Impression d’exemplaires supplémentaires
Folio (groupe Madrigall) s’est ainsi engagé à reverser au fonds de souscription lancé par le chef de l’Etat l’intégralité des bénéfices des ventes du poche de Notre-Dame de Paris. L’éditeur a prévu un nouveau tirage de 30 000 exemplaires, avec un bandeau rouge imprimé sur la couverture pour signaler l’opération.
Guillaume Gallienne (de France Inter) lit Victor Hugo
Extrait de « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo
Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église…
« Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée.
Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. À mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir.
Au-dessus de la flamme, les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées, l’une toute noire, l’autre toute rouge, semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu’on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée.
Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre par cette flamme, par ce bruit, il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps passer sur le front ardent du bûcher comme une chauve-souris devant une chandelle ».
Étonnant !… non ??…