Page 1 de AVREF-Livre-Noir-FSSPX-12.05.2016

 

Il était annoncé depuis longtemps, Mediapart (voir article original dans le menu) s’en était procuré une version en avant-première, le voilà enfin !
Le LIVRE NOIR de la Fraternité Saint-Pie X est le fruit de plusieurs mois d’enquêtes et de recherches par l’association d’aide aux victimes des dérives de mouvements religieux (AVREF).

Que les parents qui ont des enfants dans les écoles et/ou les mouvements de jeunesse de la FSSPX lisent ce LIVRE NOIR et réalisent bien qu’ils confient leur progéniture à des gens sous l’autorité d’un leadership qui n’aura aucun scrupule à étouffer d’éventuels abus sexuels sur leurs têtes blondes, muter le coupable à un autre poste à proximité d’enfants et lui fournir une assistance juridique en cas de plainte, le tout avec l’assurance de leur religieux dévouement.

 

Dossier brûlant, à ne  diffuser que très prudemment et seulement aux personnes en mesure de comprendre.

 


 

Un cheval de Troie

 

 

Le Livre Noir de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

« Écartons de toute fonction sacrée les fauteurs de discordes »
Pie X – Encyclique Jucunda Sane

Mai 2016

LES ABUS DANS LA FSSPX

 

Au milieu des scandales d’abus qui secouent nombre de diocèses et de congrégations catholiques dans le monde, on pourrait penser que les dérives, pédophiles et autres, n’atteignent pas le monde traditionaliste. Certains préfèrent nier les faits. Peut-être plus pour très longtemps.

On lira ci-dessous les récits de plusieurs témoins et victimes des agissements de certains prêtres de la Fraternité sacerdotale St.-Pie X, que l’AVREF a recueillis. Quiconque découvre ces faits, souvent occultés volontairement par les supérieurs, conviendra que le paravent de respectabilité derrière lequel s’abritent ces traditionalistes est tombé.

 

Dans les pages qui suivent nous présentons des dossiers d’abus. Les abus ne sont pas toujours, comme on le croit souvent, d’ordre sexuel. Ils sont parfois d’ordre psychologique. Plus exactement, l’abus psychologique est premier : l’abuseur détourne à son profit l’autorité, disciplinaire ou morale, qui lui a été confiée, et emprisonne ainsi une victime dans des entraves invisibles mais bien réelles. Ensuite vient, dans certains cas, l’abus sexuel, qui se nourrit de ce climat d’emprise. C’est cela qui explique que, par exemple, des adolescents de plus de 15 ans aient pu subir des abus sexuels sans porter plainte pendant des années : physiquement ils sont bien portants, vigoureux et capables de se défendre mais psychologiquement ils sont faibles et entravés.

 

Dans plusieurs des cas présentés ci-dessous, le bourreau a soit été gracié par une autorité supérieure (voir en particulier les reproches adressés à Mgr Fellay dans la partie ad hoc), soit envoyé loin de ses victimes pour éviter la divulgation des faits.

Tous les témoignages publiés ici le sont sous couvert d’anonymat mais l’AVREF connaît les personnes concernées, a obtenu leur autorisation pour utiliser leurs récits et a vérifié soigneusement la véracité de leurs dires.

 

Les personnes suivantes ont accepté de témoigner :

  • A, au sujet de l’abbé Philippe Peignot
  • B, au sujet de l’ambiance générale dans la FSSPX
  • C, au sujet des mariages dans la FSSPX
  • D, au sujet de l’abbé Frédéric Abbet
  • — Selon la presse : Vincent Lambert, au sujet de l’abbé Ph. Peignot

 

À cela s’ajoute un récit d’abus au sujet de

  • l’abbé Christophe Roisnel

 

 

 

A – Témoignage au sujet de l’abbé Peignot et mise en cause de la gestion par les supérieurs de la Fraternité (victime connue de l’AVREF)

 

J’ai connu l’abbé Philippe Peignot (FSSPX) en août 1988 quand il arriva d’un poste en France au Prieuré du Christ-Roi à Bruxelles. J’avais alors 11 ans et j’étais sizainier chez les louveteaux du Groupe Saint-Michel de la FSSPX, dans laquelle mes parents avaient toujours été très impliqués. Il n’y avait à l’époque qu’un seul autre prêtre au prieuré, l’abbé Philippe François, prieur de Bruxelles et supérieur du district de Belgique.

 

D’emblée, l’abbé Peignot a pris en charge l’aumônerie du groupe Saint-Michel. Il donnait également des cours de catéchisme à un tout petit groupe d’enfants le samedi matin. Mes parents m’y avaient inscrit parce que j’étais scolarisé cette année-là à l’école de la paroisse de mon quarter – forcément « moderniste » – et ils craignaient qu’on ne m’y inculque pas de bonnes valeurs au cours de religion. Les quatre années précédentes c’était ma mère qui me donnait cours à domicile et j’étais content d’être enfin un peu socialisé et d’avoir des copains. Je faisais également du judo dans un club un ou deux soirs par semaine et ça me plaisait bien. Les réunions de louveteaux avaient lieu deux dimanches par mois après la grand-messe et duraient une bonne parte de la journée : je m’y plaisais bien dans l’ensemble. Mais l’abbé Peignot a gâché tout ça.

 

C’est aux cours de catéchisme que ses tentatives de séduction ont commencé. Le groupe était minuscule et il est arrivé plusieurs fois que je me retrouve seul avec lui. Il m’invitait souvent dans son bureau après les cours, parfois d’une façon autoritaire quand je l’avais chahuté. Il m’a prêté des ornements de messe à ma taille et même son kit de messe de voyage dans une petite valise, avec un calice, un ciboire et une patène. Mes parents ne s’en sont pas inquiétés et m’ont  seulement demandé de ne pas faire n’importe quoi et d’être respectueux quand je jouais à dire messe. À cette époque il m’appelait parfois « mon petit prêtre », ce que je n’aimais pas. Je lui ai vite rendu ses ornements et son kit de voyage.

 

Je me souviens aussi être allé dans son bureau en uniforme de louveteau, sans doute après une réunion. Il me faisait asseoir sur ses genoux. Au début, il se contentait de me faire jouer au toboggan sur sa soutane : il écartait les jambes de façon que je glisse en frottant contre son sexe. Je trouvais ça idiot. Il était très tactile et avait beaucoup de gestes d’affection faussement spontanée qui me déplaisaient beaucoup, comme des baisers à la limite des lèvres, en particulier quand j’étais sur ses genoux.

 

Puis il a commencé à me caresser le sexe en passant sa main dans mon caleçon par la ceinture ou bien en remontant le long de ma jambe quand je portais un short. Je me souviens que je me raidissais mais je n’opposais pas de résistance directe. Il faisait cela avec une sorte de faux naturel affectueux, comme on ferait une accolade ou une tape dans le dos à un ami. Je l’entends encore me dire : « ah, mon petit Simon ! » (1) en faisant ça, et ça me donne des frissons. Un jour, je suppose que mon malaise était particulièrement fort et qu’il aura peut-être pris peur parce qu’il s’est brièvement excusé d’avoir touché mon « embrayage », comme s’il avait fait ça par accident.

 

Je n’aimais pas l’abbé Peignot, je le trouvais bébête et rustaud, je trouvais ridicule sa voix de fausset. Ses baisers me dégoûtaient. Mais lui échapper n’était pas simple parce qu’il était une figure d’autorité à qui mes parents faisaient entièrement confiance.

 

La première fois que j’ai opposé une franche résistance à ses avances c’était dans le coin à dormir qui était séparé de son bureau par un simple rideau. Il m’avait fait venir là sous je ne sais quel prétexte et m’a plaqué sur le lit et a commencé à m’embrasser. Je me souviens m’être débattu et relevé mais pas m’être enfui du bureau.

 

L’événement le plus grave, certainement, a eu lieu dans sa voiture. Ce n’était pas seulement une tentative de viol, j’ai réellement craint pour ma vie. L’abbé Peignot desservait la chapelle de la FSSPX de Namur, qui connaissait des travaux importants à l’époque. Il avait convaincu mes parents de m’emmener là-bas sous un prétexte quelconque et eux n’avaient fait aucune difficulté : en effet, il jouissait de toute leur confiance et se faisait volontiers passer pour la bonne influence qui allait tempérer mon caractère et me faire accepter la discipline. Nous étions donc sur l’autoroute en direction de Namur et l’abbé Peignot venait de terminer une lecture du bréviaire. Il lui arrivait  souvent de lire au volant, alors pourtant qu’il était borgne. Soudain, il m’a saisi par la nuque et m’a poussé la tête vers son entre-jambes. Il a soulevé sa soutane et a voulu me forcer à lui faire une fellation. Il était déchaîné et faisait des mouvements de bassin. Il ne portait qu’un caleçon sous sa soutane, et j’ai touché son sexe en érection en me débattant. Il a encore essayé de me retenir quand, ayant réussi à me dégager, je me suis faufilé entre les sièges pour me réfugier à l’arrière de la voiture. Pendant cette tentative de viol, il ne contrôlait clairement plus la voiture, qui a fait plusieurs embardées. J’étais terrorisé et l’ai menacé de sauter de la voiture en marche s’il tentait quoi que ce soit.

 

De retour à la maison j’ai rapporté à mes parents, en termes pudiques, que l’abbé Peignot lisait au volant, que la voiture avait fait des embardées, que je m’étais retrouvé en contact avec son sexe et que donc je ne voulais plus l’accompagner à Namur. Ils ont accepté mais n’ont pas cherché à creuser ce qui s’était passé. Confronté à cette réalité 20 ans plus tard, mon père m’a d’ailleurs reproché de ne pas avoir été assez clair : un prêtre traditionaliste étant dans son esprit au-dessus de tout soupçon, il m’a dit avoir interprété à l’époque ce contact comme accidentel pendant l’embardée de la voiture.

 

Nous étions alors en 1989. J’étais devenu turbulent à l’école, violent au club de judo (dont j’ai finalement été expulsé), il m’arrivait de voler de l’alcool et de me saouler. Et l’abbé Peignot n’avait toujours aucune peine à passer auprès de mes parents pour le Saint-Bernard qui allait me sauver. Un jour où je m’étais disputé avec eux j’ai menacé de sauter du balcon du deuxième étage de la maison familiale. Ma mère est allée le lui rapporter et il m’a dit sur un air manipulateur que je « faisais de la peine à ma maman ». À cette époque, je cherchais à tout prix à quitter les louveteaux pour échapper à Peignot. Comme je savais que mes parents n’accepteraient jamais que je quitte le groupe, j’ai créé un incident public avec le nouveau chef de la meute, à qui j’ai jeté un pétard pendant un jeu. Comme j’étais sizainier c’était particulièrement inacceptable et il m’a renvoyé.

 

Mais Peignot n’avait pas encore dit son dernier mot. L’été approchait et il participait comme aumônier à un grand camp inter-scout en Vendée. Il est donc venu convaincre mes parents que j’avais l’âge de passer des louveteaux aux scouts et qu’il fallait qu’il m’emmène (seul, les scouts de Bruxelles ne participant pas à ce camp-là) apprendre la discipline au grand air. J’ai vivement protesté mais mes parents n’ont pas cédé.

J’ai gardé un mauvais souvenir de ce camp, où je ne connaissais personne. J’ai d’abord été intégré à une patrouille de Conflans-Sainte-Honorine, dont le chef était froid et austère. Un jour, l’abbé Peignot m’a convoqué dans sa tente pour me sermonner. Il a de nouveau essayé de me maîtriser et de m’embrasser de force. Je me suis débattu et suis sort de la tente en criant « maintenant c’est fini » ou quelque chose du genre. Pour une raison que j’ignore, il m’a alors fait rejoindre la patrouille de Croix, où l’ambiance était un peu plus détendue.

 

Quelques jours plus tard, autour du 20 juillet, Peignot m’a de nouveau agressé sexuellement. C’était pendant un jeu de nuit. Clairement, il m’épiait et me suivait dans le noir.

Tout d’un coup, il est arrivé par derrière et m’a soulevé du sol. Il m’a pris dans ses bras, m’a mis la main sur la bouche et s’est mis à courir. Je ne sais pas où il voulait m’emmener mais j’ai eu très peur. Comme il savait le faire, il a passé une main le long de ma cuisse par mon short et a commencé à me masturber. Je me suis débattu et lui ai donné un grand coup de coude dans le ventre. Il m’a lâché et je suis part en courant. Depuis lors, il n’a plus essayé de me toucher.

 

 

Notes de l’AVREF sur la gestion du cas Peignot par les autorités de la FSSPX

 

Simon a écrit dès 1991 à l’abbé F. Schmidberger (supérieur général 1982-1994) pour dénoncer l’abbé Peignot. L’abbé Schmidberger avait déjà été averti par d’autres victimes en France dès 1987-1988 et n’avait pas pris d’autres sanctions qu’une mutation vers la Belgique (sans même alerter le nouveau supérieur local). Il avait tout au plus sermonné oralement l’abbé Peignot, étant donné qu’il n’existe aucune trace écrite de sanction ni même de monition dans le dossier de Peignot sous le supériorat de Schmidberger. Il n’existe en effet que des échanges épistolaires postérieurs à la dénonciation de Simon, où l’abbé Schmidberger reproche à l’abbé Peignot de « savoir parfaitement les raisons qui [lui] ont fait quitter la France », d’avoir violé sa « promesse qu’il n’y ait plus d’incidents » et de nuire à la réputation de la Fraternité. En 1991, l’abbé Schmidberger laisse finalement l’abbé Peignot continuer l’aumônerie du groupe scout et les camps, et recommande simplement au supérieur local d’être vigilant. En 1993, il laisse encore l’abbé Peignot choisir sa nouvelle affectation à Conflans-Sainte-Honorine, où il sera en charge de l’aumônerie d’un important groupe scout jusqu’en 2002.

 

Mgr Fellay, supérieur général depuis 1994 et adepte également du système des mutations, ne trouve rien à redire. Pire, en l’an 2000 il a cassé une mesure prise par l’abbé Laurençon, alors supérieur du district de France, qui avait interdit définitivement à Peignot tout apostolat avec des jeunes. Ce faisant, Mgr Fellay est passé du statut de négligent à celui de complice actif, et cela devrait lui valoir une inculpation devant le tribunal ad hoc institué depuis lors par le pape François. Ce n’est qu’en 2002 que l’abbé de Cacqueray, supérieur du district de France, et Mgr Fellay, ont commencé à prendre des mesures significatives contre l’abbé Peignot. Du moins en théorie, puisqu’elles ont été mises en pratique de façon très déficiente et que l’abbé Peignot a continué à participer aux activités du groupe Juventas Christ. Par exemple, en 2005-2006 Peignot a pu prendre une année sabbatique, où il semble que personne ne savait où il était ! Combien de victimes en plus pendant cette année- là… ?

 

En 2009, excédé de ce qui ressemblait fort à un sabotage de la part des autorités de la FSSPX, Simon a déposé plainte à la CDF mais, aussi incroyable que cela paraisse, la CDF a donné mandat pour juger Peignot à… Mgr Fellay ! En d’autres termes, quand on est complice d’un abuseur pendant des années, il suffit de retourner sa veste pour recevoir mandat pour le juger. Sans commentaire. Comment croire encore à la justice ecclésiastique après une telle comédie ?

 

L’AVREF a pu consulter une copie du dépôt de plainte de cette victime contre l’abbé Peignot.

 

 

 

B – Témoignage d’une victime présumée de l’abbé Abbet

 

Jérôme (2) a 8 ans quand ses parents l’inscrivent dans l’école primaire bruxelloise de la Fraternité Saint-Pie X, dans la rue de la Concorde. Cette école, qui comprend également un dortoir, est directement reliée au bâtiment voisin, qui abrite le siège local bruxellois ainsi que le siège Benelux de la FSSPX. L’abbé Frédéric Abbet, un Valaisan, qui arrive comme subordonné à Bruxelles en 2006, a suivi un parcours tortueux en à peine deux ans de sacerdoce : d’abord nommé en Argentine, où il officiait dans l’école de l’Enfant Jésus à La Reja, dans la province de Buenos-Aires, il a été muté de toute urgence à Bogota (où la FSSPX possède également une école), puis est passé en quelques mois dans plusieurs postes sans aucun contact avec des enfants en Espagne et en France, avant d’être nommé par Mgr Fellay à Bruxelles.

Il faut dire qu’en 2005, Frédéric Abbet avait été accusé d’abus sexuels sur un des garçons du camp Saint-Joseph, que la FSSPX avait organisé du 11 au 30 juillet 2005 à Arolla (Valais). L’affaire, potentiellement explosive dans le « tradiland » valaisan, avait rapidement été étouffée : la FSSPX avait juré ses grands dieux que le prêtre Abbet ne serait plus jamais en contact avec des enfants et, sur cette promesse, les parents de la victime avaient accepté de ne pas déposer de plainte pénale. Pour faire bonne figure, un procès « canonique » interne avait été organisé, à l’issue  duquel  — manque de chance — le « tribunal » de la FSSPX avait acquitté l’accusé, « faute de preuves ».

 

Quand Mgr Fellay nomme l’abbé Abbet à Bruxelles en septembre 2006, il l’affecté au « prieuré du Christ-Roi » attenant à l’école, mais sans aucune fonction à cette école. Le supérieur général de la FSSPX demande simplement au supérieur bruxellois, l’abbé Wegner, d’éviter que l’abbé Abbet soit en contact avec les enfants. Vœu pieux et mission impossible parce que l’abbé Wegner, également supérieur du district du Benelux, passe la moitié de son temps hors de Bruxelles. Le soir, l’abbé Abbet rejoignait le dortoir en passant par les couloirs reliant les deux maisons.

 

Jérôme et d’autres enfants disent avoir eu à subir les assauts répétés de l’abbé Frédéric Abbet : attouchements, gestes provocateurs, fellations… Les enfants, et Jérôme en particulier, en parlent à leurs parents et témoignent.

 

Les parents de Jérôme et ceux de deux autres élèves portent plainte et un procès en pénal se tient à Bruxelles en 2014. À la surprise générale, l’abbé Abbet est acquitté pour insuffisance de preuves. Raison invoquée : comment croire à la parole d’enfants de 10 ans ? Ce sont même les enfants qu’on accuse de mensonge et d’affabulation !

 

Encore plus choquant : à chaque audience du procès Abbet, Mgr Fellay a envoyé à Bruxelles son secrétaire particulier, l’abbé Raphaël Granges, qui accompagne l’abbé Abbet jusqu’à l’entrée du palais de justice, puis s’éclipse. Pourquoi se cacher ainsi ? Oui, se cacher car quand l’abbé Granges vient à Bruxelles, il ne rencontre pas les familles des enfants victimes, il ne loge même pas au prieuré FSSPX, et il vient en civil. En revanche, il est en grande conversation avec l’abbé Abbet. Après cela, on dira sans doute que la maison générale de la FSSPX n’a rien à cacher.

 

abbé Raphaël Granges

Abbé Raphaël Granges

Si on résume, Mgr Fellay envoie en grand secret son bras droit à Bruxelles à chaque audience du procès, pour parler avec l’accusé Abbet et s’éclipser ensuite sous le déguisement de sa tenue civile (l’abbé Granges étant un personnage peu public et peu connu, il espérait vraisemblablement ne pas être identifié en venant sans soutane). Qui plus est, il est crucial de savoir que l’abbé Granges a exercé dans un cabinet d’avocats avant d’entrer au séminaire.

Et, par un curieux hasard, il est de Riddes, le village où se trouve Écône et, comme les Abbet et les Fellay, sa famille fait parte du « club » des familles traditionalistes du Bas-Valais. Avec cela, Mgr Fellay prétendra sans doute qu’il ne fournit pas d’aide juridique à l’abbé Abbet pour être acquitté ? Est-ce bien le même Fellay qui écrivait aux familles : « Nous voudrions mieux vous aider » ?…

 

Par ailleurs, il faut se pincer quand on voit qui est l’avocat de Frédéric Abbet : maître Kennes. C’est un  des  plus   grands   avocats   de  Belgique,  financièrement   inabordable  pour  toute  personne « normale ». Qui paie donc les honoraires de maître Kennes ? Mais surtout, il faut savoir que maître Kennes est  le n°2  du  cabinet  Uytendaele.  Marc Uytendaele  est  un  équivalent  belge  de  maître Vergès : probablement la plus grosse pointure de tous les avocats du royaume. Décidément, dans la FSSPX on ne lésine pas sur les moyens pour faire acquitter ses prêtres. Bien sûr, en parallèle, on se garde bien d’aider les familles à s’offrir un avocat du même format. Mais ça n’empêche pas les belles paroles adressées aux parents : « Nous voudrions mieux vous aider ». Ensuite, quel dommage, les parents ont perdu en première instance. C’est ainsi que les parents de deux autres victimes, écœurés, ont jeté l’éponge. Était-ce le but recherché ?

 

Au moment de la rédaction du présent Livre Noir, on attend un nouveau procès, puisque non seulement les parents de Jérôme mais aussi le procureur du roi ont fait appel. Souhaitons que justice soit enfin rendue et que Jérôme retrouve son honneur.

 

Cette section est reprise en grande parte du blog www.stop-pedos-trad.is, après vérification. L’AVREF a pu, en effet, obtenir confirmation de multiples faits au sujet de cette affaire grâce à la famille de la victime et d’autres personnes qui ont été en contact direct avec cette affaire.

 

 

B – Témoignage concernant le milieu FSSPX (personne connue de l’AVREF)

 

Ayant fréquenté en tant que fidèle la FSSPX pendant presque 20 années, voici comment j’ai vécu ce milieu. Ils exercent des pressions sur les personnes en les invitant à participer à des retraites spirituelles. Il n’y a rien de négatif à faire une retraite, sauf si on vous bombarde avec des recettes qui prétendent vous dicter comment il faut vivre. Or le péché est partout : à la plage quand il y a du monde ; dans les méthodes naturelles de contrôle des naissances, qui sont considérées comme contraceptives, donc équivalentes à la pilule ; donner à des œuvres qui ne font pas parte de la FSSPX est proscrit ; il ne faut pas mettre ses enfants dans des écoles qui ne sont pas dans le sillage FSSPX, ni assister à la messe « conciliaire » ; etc. etc.

De plus, tout ce que font l’Église et les hommes d’Église est passé au peigne fin : la plupart du temps, les prêtres/supérieurs de la FSSPX jugent leurs actes hérétiques, blasphématoires, modernistes …

Les fidèles exercent aussi un contrôle social les uns sur les autres. Les femmes sont « jugées » quand elles montrent un peu trop de chair…c’est-à-dire si la jupe est trop courte (juste au-dessus du genou, c’est déjà inciter le sexe masculin à la débauche) ou le décolleté un peu trop ouvert.

Pour survivre dans ce milieu, il ne reste donc quasi pas d’autre solution que de se couper du monde, de suivre exactement leurs préceptes et de s’y conformer.

Le plus choquant est encore cette affaire de pédophilie qui a eu lieu à l’internat de l’école FSSPX de Bruxelles en 2010-2011. Quand les enfants ont fait part de ce qui s’est passé, les parents des trois enfants concernés (deux familles) ont averti immédiatement le supérieur FSSPX de Belgique (l’abbé Benoît Wailliez) et j’ai moi-même été invité par les parents à participer à la réunion avec le supérieur. Le supérieur ne pouvait pas prendre de décision sans avoir reçu d’instructions du supérieur général (Mgr Bernard Fellay). Lors de cette réunion il nous a été promis que la FSSPX ferait tout pour que le coupable soit condamné et, au cas la justice pénale belge ne ferait pas son travail, ils réduiraient le coupable à l’état laïc ! Nous avons cru qu’ils étaient sincères, d’autant plus que la FSSPX ne cessait de réprouver les scandales sexuels dans « l’Église moderniste » !

La suite nous a bien démontré qu’ils n’ont rien fait pour aider les parents en leur procurant les éléments nécessaires (le prêtre accusé, le Suisse Frédéric Abbet, est un récidiviste, puisqu’il avait déjà été accusé pour des faits similaires en Valais). Au contraire, les responsables FSSPX ont tout fait pour que la justice belge n’ait pas suffisamment d’éléments pour le condamner.

Il est aussi « amusant » d’apprendre que, à la suite de cette affaire, les parents des victimes sont catalogués dans le milieu FSSPX comme des gens qu’il ne faut plus fréquenter parce que trop libéraux/modernistes.

 

 

 

D – Témoignage concernant les mariages FSSPX (personne connue de l’AVREF)

 

Mon mariage a révélé (et réveillé) des aspects particulièrement sectaires du milieu de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX). Voici mon témoignage à ce sujet.

 

Nota CatholicaPedia :
Hors sujet… à lire dans « AVREF Livre Noir FSSPX 12.05.2016.pdf »

 

 

 

E – Jean-François : viol par un membre de la FSSPX

 
(Jean-François (3))

Après son enfance en province, Jean-François est envoyé, l’année de ses 12 ans, à l’école Saint- Joseph des Carmes, un établissement de la Fraternité St.-Pie X près de Carcassonne. « Jean-François n’était pas très bien dans sa peau […], dit un de ses proches. Il semblait rongé de l’intérieur par ses vieux démons ».

 

En effet, lors d’une audience en 2014 au tribunal de *****, l’avocat de la famille, a fait état d’abus sexuels subis par Jean-François dans le milieu éducatif de la FSSPX.

 

Par ailleurs, la mère de Jean-François a protesté autrefois contre l’attitude de l’abbé Philippe Peignot. Ce prêtre était alors en poste dans la FSSPX à Bazeilles, en Champagne-Ardenne, et la mère de Jean- François l’a accusé d’avoir commis des actes de pédophilie sur deux de ses fils, dont celui dont il est ici question. Des lettres virulentes de cette mère de famille se trouveraient d’ailleurs dans les tiroirs de la FSSPX. Dix ans après les faits, elle se serait plainte auprès des supérieurs de cette Fraternité que l’abuseur de son fils s’occupait toujours de louveteaux et scouts à Conflans-Pontoise et ailleurs, par exemple à des camps. L’abbé Paul Aulagnier, supérieur FSSPX du district de France de 1976 à 1994, interrogé un jour sur ce sujet par une autre victime de l’abbé Philippe Peignot aurait répondu de façon pour le moins désinvolte au sujet de cette femme. Mais on peut se demander combien de victimes de l’abbé Peignot vivent encore rongées elles aussi de l’intérieur par de vieux démons.

 

Cette section est reprise en partie du blog www.stop-pedos-trad.is et également d’un quotidien connu, après vérification des faits.

L’AVREF a pu, en effet, obtenir confirmation de cette affaire de pédophilie jamais démentie évoquée en son temps dans des articles publiés dans des titres nationaux.

 

 

 

F – Abbé Christophe Roisnel, « viols et actes de barbarie »

 

Directeur de l’école Notre-Dame-de-la-Sablonnière à Goussonville (Yvelines), l’abbé Christophe Roisnel est accusé d’avoir violé à plusieurs reprises, en 2010 et 2011, trois des enseignantes de l’établissement et de leur avoir fait subir ce que le code pénal appelle « tortures » et « actes de barbarie ». Les faits allégués ont été estimés suffisamment graves pour qu’il soit placé en détention provisoire en attente du procès. Il faut dire qu’il risque la perpétuité.

 

Notons que, dès avant l’intervention du procureur de la république, « la Fraternité Saint-Pie X s’était déjà emparée du dossier en faisant comparaître le prêtre déviant lors d’un procès canonique » (Le Parisien, 9 avril 2014). Pas plus qu’à n’importe quelle organisation, on ne peut reprocher à la FSSPX les déviations de ses membres si elle prend les mesures nécessaires pour les prévenir ou  les réprimer. Mais justement, quel a été le résultat de ce procès canonique ? Comme le savent les traditionalistes des Yvelines, l’abbé Roisnel a « été mis à l’écart durant deux ans dans un couvent » (Le Parisien, idem), à savoir chez les capucins traditionalistes de Morgon, dans le Beaujolais. On reste interloqué devant la clémence de cette « peine » : deux ans de couvent pour quelqu’un qui, en droit pénal, risque la prison à perpétuité… Sans compter que, en ne prévenant pas les services judiciaires, les supérieurs (l’abbé de Cacqueray, alors supérieur de France, ainsi que Mgr Fellay) se sont visiblement rendus coupables de « non-dénonciation de crime », un délit passible de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (434-1 C. pén.). Qu’on prenne conscience qu’il s’agissait de la part de la FSSPX d’une tentative de  faire  échapper  l’abbé  Roisnel  à  la  justice pénale puisque, si les victimes n’avaient pas déposé plainte, il n’y aurait pas eu d’« affaire Roisnel ».

 

Par ailleurs, ces mises à l’écart sont une pratique courante dans le clergé, qui éloigne les auteurs pour un certain temps seulement. Sur ce point, la FSSPX fait donc exactement la même chose que les diocèses et congrégations, et elle replace ensuite souvent ces clercs déviants dans de nouveaux lieux, sans avertir le nouveau supérieur local des antécédents. Cela constitue ainsi une « invitation » à la récidive. Aveuglement volontaire ou simple inepte ? Le résultat est de toute façon grave, et encore plus quand il s’agit de prêtres pédophiles, comme on le voit dans d’autres dossiers du présent Livre Noir.

 

Cette section s’appuie sur de multiples publications de presse, notamment les suivantes :

 

htp://www.78actu.fr/un-pretre-de-la-fraternite-saint-pie-x-accuse-de-trois-viols_4681/

 

htp://www.leparisien.fr/yvelines-78/yvelines-un-pretre-integriste-mis-en-examen-pour-viol-09-04-   2014-3754841.php

 

htp://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2014/04/10/yvelines-un-pretre-integriste-   ecroue-pour-viols-sur-trois-enseignantes-456439.html

 

htp://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Les-seances-d-exorcisme-tournent-aux-viols-558974

 

htp://larotatve.info/enquete-sur-un-pretre.html

 

 

 

 

 

 

 

Livre Noir à télécharger ICI

 

 

 


 

Note du CatholicaPedia :

Il est évident qu’à l’AVREF, il ne sont pas conscient du problème de l’invalidité de la secte Conciliaire qui éclipse la sainte Église de Dieu depuis le 29 OCTOBRE 1963. Ils ne font donc aucune différence entre les deux entités qu’ils appellent « l’Église ».

Nous avons donc accentué et coloré les “lettres” et “Majuscules” blasphématoires pour l’Église de Dieu.

 

 

 

 


 

[1] Prénom d’emprunt

[2] Prénom d’emprunt

[3] Il s’agit d’un pseudonyme à la demande de la famille.