Une apparition à un très jeune évêque (Grégoire le Thaumaturge, vers 213-270)
SAINT GRÉGOIRE LE THAUMATURGE à entendu Marie dialoguer avec l’apôtre Jean
Une nuit que saint Grégoire méditait sur la doctrine de la foi, plein d’application et de sollicitude, apparaît à ses yeux un personnage humain ayant les traits d’un vieillard, vêtu avec une gravité religieuse ; la vertu brillait dans la grâce de son visage et dans tout son extérieur. Effrayé à cette vue, Grégoire se leva de son lit et demanda : « Qui êtes-vous et que voulez-vous ? »
L’inconnu calma le trouble de ses pensées en lui parlant doucement, dit qu’il lui apparaissait par ordre de Dieu pour éclaircir ses doutes en lui découvrant la vérité de la foi pieuse. Rassuré par ces paroles, Grégoire le regardait, partagé entre la joie et la frayeur. L’apparition étendit tout droit la main, comme pour lui montrer la direction opposée : tournant les yeux de ce côté, il vit un second personnage aux traits féminins, pleins d’une majesté surhumaine. De nouveau effrayé, il se détourna et baissa les yeux, interdit devant cette vision, ne pouvant en supporter l’éclat.
Et il entendit les deux personnages qui lui étaient apparus dialoguer sur le point qui l’occupait : par là, non seulement il acquit la vraie science de la foi, mais encore sut nommer les deux personnages qui s’adressaient l’un à l’autre en se désignant par leurs noms. Il entendit le personnage féminin exhorter l’évangéliste saint Jean à découvrir au jeune homme qu’il était, le mystère de la piété ; et il entendit Jean répondre qu’il était prêt à le faire pour la Mère de Dieu puisque tel était son bon plaisir.
Saint Grégoire s’empressa de mettre par écrit l’enseignement divin, d’en faire part à son Église, et de léguer à la postérité, comme héritage, la leçon venue du Ciel.
Apparition de Marie et Jean à Saint Grégoire Thaumaturge,
Rapportée par Saint Grégoire de Nysse
Saint Grégoire évêque à peine majeur
Après avoir été à l’école d’Origène durant cinq ans, de 234 à 238, Grégoire fut nommé évêque, alors qu’il était à peine majeur, à Néo-Césarée dont il fut le premier évêque. Il se sent démuni. C’est alors qu’est advenue cette apparition.
Le récit de saint Grégoire de Nysse,
au siècle suivant (1)
Plusieurs aspects de cette « vie de Grégoire le Thaumaturges » sont contestés, mais n’y a pas de raison sérieuse de soupçonner l’authenticité du récit de l’apparition, cohérent par le fond, malgré la difficulté de l’auteur à exprimer cette chose nouvelle. Rien ne laisse supposer que ce récit soit dépendant d’un modèle antérieur. Le récit est laborieux, il n’a rien de stéréotypé.
L’apparition éclaire saint Grégoire le Thaumaturge
Le voyant est très lucide, il « surgit de son lit », ses yeux « s’échauffèrent » ; il se remet en question, il tourne la tête selon l’ordre de saint Jean l’Évangéliste, etc.
Le jeune évêque a vu la Vierge, mais d’abord saint Jean l’Évangéliste. C’est Jean, le théologien par excellence, qui l’enseigne ; mais il l’a fait selon le désir et l’intercession de la Vierge.
La Mère du Seigneur est maternelle à toute détresse, mais elle n’agit pas par elle-même, elle fait agir son fils adoptif, saint Jean, qui lui a été légué au pied de la Croix (Jn 19, 25-26).
Grégoire le thaumaturge reçoit des lumières profondes qui vont lui permettre de réaliser sa grande œuvre spirituelle et doctrinale, et la mission épiscopale qui le dépassait.

Le chef-d’œuvre du Guerchin : La Vierge, Saint Jean l’évangéliste et Grégoire le Thaumaturge
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[1] Vie de Grégoire le Thaumaturge (PG, t. XVI, 893-958)
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