« Si je pouvais parcourir la campagne en prêchant la parole divine, disait le docte et pieux Cardinal Franzelin, le sujet favori de mes prédications serait la contrition parfaite. » La contrition parfaite est l’une des doctrines les plus méconnues chez les catholiques. Dans les années 20, Mgr de Ségur disait qu’il mourait 150 personnes par minute et que les 3/5 de ces morts étaient des morts imprévues. Combien sur ce nombre sont surpris par la disgrâce de Dieu. La plupart mourait sans l’assistance d’un prêtre et sans les derniers sacrements ! Que dire aujourd’hui !!! La contrition parfaite est « le grand moyen de salut » selon Alphonse de Liguori. Ce petit livret est la clé pour l’obtenir. Cette plaquette a reçu l’imprimatur du Vicaire Général J. Chanson le 15 Avril 1950.
Père Léon LEBEL S. J., LES PLUS BELLES PRIÈRES (1950) :
La contrition est l’acte par lequel l’âme se détourne du péché et se retourne vers Dieu pour lui demander pardon et pour implorer en même temps le secours de sa grâce afin de ne plus pécher à l’avenir.
Il y en a deux sortes : la contrition imparfaite et la contrition parfaite.
La contrition est imparfaite lorsque le motif de notre regret du péché est le mal que le péché nous cause à nous-mêmes : par exemple, la perte du droit au ciel et le châtiment de l’enfer auquel nous aurions été condamnés si la mort nous avait surpris en état de péché.
La contrition imparfaite suffit pour obtenir le pardon des péchés lorsqu’elle est accompagnée de la réception d’un des trois sacrements que Notre -Seigneur a institués pour la rémission des péchés : le Baptême, la Pénitence et l’Extrême-Onction.
La contrition est parfaite lorsque le motif de notre regret est le mal que le péché fait à Dieu : offense à sa majesté, à sa sainteté, révolte contre son autorité souveraine, mépris de son amour, souffrances de Notre -Seigneur, etc. Autrement dit, la contrition parfaite consiste à regretter le péché par un motif d’amour.
Et c’est précisément parce que la contrition est une des variétés de l’amour de Dieu, qu’elle obtient le pardon du péché sur-le-champ et avant même la réception du sacrement de Pénitence. Il faut cependant que cet acte contienne la résolution au moins implicite d’accuser ses péchés à sa prochaine confession.
Il est donc d’une souveraine importance de faire souvent des actes de contrition ou de charité parfaite, puisque ces actes ont la vertu d’assurer en nous l’état de grâce. En agissant de la sorte, on se conforme à l’esprit de l’Église qui tâche par tous les moyens d’inculquer dans l’âme des fidèles l’esprit de contrition. A cette fin elle consacre deux périodes de l’année — l’Avent et le Carême — à l’acquisition de cette vertu. En effet, la pénitence dont elle nous recommande la pratique au cours de ces deux périodes, c’est d’abord et surtout la pénitence intérieure, c’est-à-dire la contrition. On peut, pour des raisons valables, être exempté de la pénitence extérieure et du jeûne; mais personne n’est exempté de la pénitence intérieure, parce que nous sommes tous des pécheurs; et c’est l’intention de l’Église que nous répétions souvent des actes de contrition pendant ces temps consacrés à la pénitence afin d’en acquérir l’habitude pour le reste de l’année.
Quant aux formules, elles sont nombreuses et nous pouvons les varier à l’infini.
Nous possédons d’abord celle que nous avons apprise dès notre enfance et que notre langue a consacrée sous le titre d’Acte de contrition. C’est un acte de contrition parfaite, car tous les motifs de regret qu’il contient sont tirés de l’offense que le péché fait aux attributs de Dieu.
« Mon Dieu, j’ai un extrême regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît ; pardonnez-moi par les mérites de Jésus-Christ, mon Sauveur, je me propose – moyennant votre sainte grâce – de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »
Il y a aussi le Confiteor, qui est la formule de contrition officielle de l’Église. Dans un chapitre précédent, nous avons montré que cette prière est un petit chef-d’œuvre de contrition parfaite.
On peut encore se servir de formules plus courtes, sous la forme d’oraisons jaculatoires, afin de pouvoir les répéter plusieurs fois au cours de nos journées : « Mon Jésus, miséricorde! », c’est-à-dire: « pardonnez-moi mes péchés ! », ou mieux encore : « pardonnez-nous nos péchés ! » Il suffit, en effet, de faire l’acte de contrition au pluriel pour lui acquérir la valeur d’un acte de contrition parfaite, puisqu’il contient alors un acte de charité parfaite à l’égard du prochain. C’est ainsi d’ailleurs que Nôtre-Seigneur nous a enseigné à implorer la miséricorde de Dieu dans le bel acte de contrition qu’il a inclus dans le Pater : « Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »
Nous avons d’excellentes raisons de nous attacher à cette dernière formule.
D’abord, à cause de sa brièveté, nous pouvons très bien l’employer à la façon d’une oraison jaculatoire qui peut se répéter plusieurs fois chaque jour, même au milieu des occupations les plus absorbantes.
De plus, le fait qu’elle a été composée par le Fils de Dieu lui-même lui confère une valeur exceptionnelle bien propre à nous inspirer une confiance absolue en son efficacité pour nous-mêmes et pour les autres.
N’oublions pas enfin que chaque fois que nous implorons le pardon divin pour nos péchés personnels et pour ceux des autres, nous procurons à Dieu l’occasion d’exercer l’attribut qui, au dire de l’Église, est la caractéristique de sa divine perfection : Sa Miséricorde infinie.
La contrition parfaite par le R.P. Desurmont
Voilà un sujet dont on entend peu ou pas parler. Probablement à cause de cela, Dieu a mis entre mes mains un petit volume parlant exclusivement de la contrition parfaite. Dieu ne fait rien pour rien, alors je me suis dit que, peut-être, Dieu désire que je vous livre l’enseignement contenu dans ce petit livre. Écrit par le R.P. J.S. Garant (Rédemptoriste), le livre reçut l’imprimatur en septembre 1922 du Cardinal Bégin, archevêque de Québec. En 1924, on en était à la quatrième édition, avec plus de 21.000 exemplaires vendus et une traduction anglaise sous presse. Est-ce à dire qu’en un temps où l’on pouvait, somme toute, se confesser aisément, les gens sentaient le besoin d’entendre parler de cette vérité de la Foi si peu connue ? Que dire, alors, de nous qui vivons dans la privation complète des sacrements ?
L’auteur, dans son introduction, nous rappelle que, sans la pénitence, il n’y a pas de pardon possible pour nos fautes : « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous… » (Luc, XIII, v. 3). Cette pénitence s’exerce de deux façons : par le sacrement de pénitence ou par la contrition parfaite qui renferme au moins implicitement le désir de se confesser. Ces deux manières de faire pénitence remettent infaillible-ment le péché commis. C’est l’enseignement formel de l’Église et de ses Docteurs.
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