« Le silence même de Dieu doit être adoré car il a sa raison d’être qui nous échappe »

(Jean Vaquié – la bataille préliminaire)


CONFIANCECALMECONSTANCE         Sursum corda !  (L.H. Remy)


 

NOUS DEVONS FAIRE NOTRE LA PASSION DE L’ÉGLISE…

 

Les bons principes peuvent faire de nous des hommes de désir, en attendant de faire de nous des hommes de rencontre et au final des hommes d’éternité bienheureuse avec Dieu.

 

Par Pierre Legrand.

 

Chers amis lecteurs,

 

Je veux vous parler aujourd’hui d’un petit opuscule de 114 pages que Louis-Hubert REMY vient de faire paraître aux Éditions ACRF (50 avenue des Caillols – 13002 Marseille).

DE LA PASSION DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST À LA PASSION DE L’ÉGLISE

 

Je veux vous en parler, car outre que j’ai reçu mission de le faire, je souhaite vous en faire partager la substantifique moelle et par là même vous inciter à vous le procurer et donc le lire.

 

Pierre Hillard

Pierre Hillard

Dans sa belle préface, Pierre Hillard, nous livre une grande partie de l’état d’esprit qui doit présider à notre lecture. Lorsque l’on parle d’esprit, un catholique devrait instantanément avoir le bon réflexe, c’est-à-dire relier et mettre son propre esprit en adéquation avec la troisième personne de la Sainte Trinité, celle qui, précisément, est à même de nous faire don de ce bon esprit de Dieu, le seul qui puisse nous faire partager les joies ineffables de l’Esprit-Saint lorsqu’on est docile à ses « gémissements d’amour » pour les pauvres pécheurs que nous sommes. Car nous sommes tous infidèles, infidèles à la grâce, infidèles aux grâces reçues, rétifs aux commandements de Dieu et indignes de la défense de la vraie foi, par ignorance coupable, orgueil, autosatisfaction ou, plus grave encore, corruption intellectuelle.

 

Notre monde, dit moderne, a cru bon de s’adapter uniquement à l’homme dans une véritable obsession anthropocentrique. Et nous, nous avons le devoir urgent de nous adapter au Christ dans ce monde qui est devenu l’antipode de Son Esprit. Quadrature du cercle, donc…. Nous chercherions en vain, dans ce qui est devenu une véritable contre-Église — la secte conciliaire —, de bons exemples pour nous assurer cette adaptation salutaire… Nous n’en trouverons pas !

 

Car vous devez le savoir, amis lecteurs, que nous le voulions ou pas, nous sommes, oui chacun de nous, cause, origine et principe de notre salut. Si nos principes sont viciés, nous courons à la catastrophe, inéluctablement. Mais alors, comment s’adapter au Christ dans de telles déplorables conditions ? Les remèdes sont au nombre de trois : don, intimité et adoration.

 

Lorsque le modèle est extérieur à nous et nous dépasse infiniment, la seule manière de s’y adapter c’est de commencer à offrir notre propre personne à Celui qui nous a créés, même si cette offrande nous paraît misérable et dérisoire. Ce n’est pas à nous d’en juger, mais à Celui qui est mort pour nous sur la Croix d’infamie. Nous ne valons quelque chose que par ce Sacrifice ultime de l’Amour Incarné. De nous-même, nous ne valons absolument rien !

 

Ensuite, il va nous falloir nous efforcer de créer une sorte d’intimité personnelle avec Dieu. Toutes les recettes peuvent être bonnes si l’intention est droite et il y aura autant de recettes que de créatures ! Essayez et vous verrez : Notre-Seigneur en s’incarnant s’est rapproché de nous par son humanité sainte, même si la distance entre l’Homme-Dieu Créateur et la créature demeure infinie…

 

Si nous arrivons à faire don de notre personne dans une relative intimité avec Dieu, selon le degré de sainteté et les grâces reçues ET acceptées, alors nous pourrons enfin prétendre au culte d’adoration, de latrie comme disent les théologiens, qui sera agréé par Dieu le Père, qui règne dans les Cieux.

 

Sans culte d’adoration, nulle créature ne saurait prétendre pouvoir reproduire, même de loin, le modèle parfait qui nous est proposé dans l’adorable personne qu’est Notre-Seigneur Jésus-Christ !

 

Pourquoi ? parce que le Christ est rédempteur mais qu’il est avant toute chose le Fils Bien-Aimé de Dieu qui, en Lui, a mis toutes ses complaisances.

 

Alors comprenez-vous, on nous demande carrément de nous mesurer à l’infini ! Quel challenge ! C’est impossible à tenir si l’on n’a pas à ses côtés le Saint-Esprit, véritable porte-parole de la volonté sainte et parfaite de Dieu ! Et le Saint-Esprit Lui-même s’oblige à tenir compte du Calvaire, car la mesure de toute chose et tout particulièrement de notre salut, c’est la Croix !

 

Aimer le Christ, c’est à n’en pas douter, participer à Son Calvaire. Ô certes, à notre façon, qui est très imparfaite à cause du péché qui blesse notre nature à chacun de nos pas…

 

Personne n’est fait pour la Croix ! Ce supplice infernal ne peut se supporter que par un excès d’amour… En tant qu’homme il était disproportionné aux seules forces humaines, morales et spirituelles du Christ, comme il l’est encore davantage pour chacun d’entre nous ! Nous avons été créés pour la félicité éternelle et non pour le supplice raffiné de la Croix ! Seul le Christ, et l’intimité qu’Il entretient avec chacun de nous au plus profond de nos cœurs, est capable de nous donner ce sursaut d’amour, j’allais dire ce trop plein d’amour, pour supporter nos petites croix de tous les jours qui nous conforment, même de loin, à la Croix par excellence de Celui qui n’a pu être convaincu de péché !

 

L’anéantissement progressif de l’Église auquel nous assistons quasiment impuissants depuis au moins un demi-siècle, vient de ce que les hommes d’Église se sont détournés de la vérité et par conséquent n’ont plus voulu faire la Volonté de Dieu, et rien que la Volonté de Dieu. Et lorsque le Dieu Très saint donne des ordres ou édicte des règles, tous ceux qui n’obéissent pas ou passent leur temps et leur énergie à biaiser, sont lourdement châtiés. C’est ce qui est arrivé aux hommes d’Église, surtout depuis le funeste conciliabule du Vatican d’Eux, qui a donné naissance à cette contrefaçon d’Église que l’on nomme désormais, et à juste titre, la secte conciliaire…

 

Déstructuration des esprits, nous dit Pierre Hillard…. C’est exactement ça ! Ce qui entraine toutes sortes de châtiments, pas seulement matériels ou sociétaux, mais principalement intellectuels et spirituels : naturalisme forcené des « élites » dirigeantes, émancipation du caractère surnaturel des référents catholiques, aveuglement intellectuel irrémissible et inversion totale des vraies valeurs de civilisation… Bref ! Tout ce triste paquet-cadeau s’appelle un châtiment. Et tout ce qui s’attaque au principe de l’incarnation, à la Trinité et au sacerdoce, est voué à courte échéance à la mort clinique en attendant la mort spirituelle et la damnation si le péché contre l’Esprit est consommé.

 

Qui dit châtiment dit action directe de Dieu. Tout le monde, même parmi les catholiques, n’en est pas convaincu ! Car le péché de notre siècle c’est de tout ramener à l’Homme ! Et si l’homme pèche et en subit les conséquences, c’est de sa faute, ce qui veut dire en clair qu’il aurait le pouvoir par ses seules forces de remettre en ordre le désordre qu’il a institué ! Quel orgueil ! Quel refus de nous adapter à des choses plus hautes que nous parce que Dieu nous le demande… L’homme pécheur aime tant s’adapter à lui-même et à ses vues…qui ne sont pas celles de Dieu… Ainsi consomme-t-il ses châtiments et ses récompenses sur cette terre et ne sera plus en position d’attendre après son jugement particulier quelque douceur divine en résonance avec son acceptation de la Croix. Cette dernière ne fait plus recette, car l’homme s’est éloigné de Dieu pour mieux se rapprocher de lui-même dans une sorte d’auto-divinisation, qui cache encore bien trop souvent son nom.

 

Comment faire comprendre à l’homme de ce siècle que la Croix a un secret : elle mène à la douceur de Dieu par des chemins d’amertume, alors que le péché offre le chemin inverse !… Mais l’homme du XXIème siècle n’est plus capable de cela car son âme, sa volonté et son esprit ont été littéralement émasculés, dévirilisés ! Il nous faut remonter assez loin pour en mesurer toute l’ampleur et les funestes conséquences…

 

Le clergé n’a pas échappé bien sûr à cette dévirilisation générale et cela s’est vu dans ses mœurs et surtout dans ses dérives et apostasies intellectuelles tout au long des cinq siècles qui ont précédé le nôtre… Or les prêtres et les évêques sont les oints du Seigneur… À ce titre ils sont particulièrement haïs par celui qui a dit « Non serviam » et qui se tenait tout près du Trône de Dieu…

 

L’intellectuel et le sensible ont pris le pas chez tous ces consacrés et depuis le conciliabule, ils ont emporté toutes les défenses et fait sauter toutes le digues que la Sainte Église avait mis tant de siècles à établir pour le salut du plus grand nombre…en attaquant principalement le sacerdoce et la validité de ses rites d’ordination.

 

L’invalidité du sacerdoce et à terme sa disparition rend inutile le Sacrifice du Calvaire ! Plus de calvaire, plus de rédemption, plus de péchés et plus de salut dans un au-delà auquel presque plus personne ne croit !

 

Vivre du Christ et avec le Christ c’est se compromettre. Nous ne voulons plus nous compromettre mais user des choses de la vie comme si nous en étions les propriétaires perpétuels ! La notion même d’effort disparaît au profit de celle de jouissance immédiate ! Or celui qui jouit sans retenue des biens de ce monde, s’agrège au monde et ne fait plus partie du monde chrétien séparé par essence de ce monde pour lequel Notre-Seigneur n’a pas prié… Nul ne peut servir deux maîtres : le monde et Notre-Seigneur.

 

Si nous refusons d’être des sources de foi et d’obéissance, alors nous serons des longs fleuves tranquilles charriant  tous les immondices de ce monde. Une source d’eau vive se trouve la plupart du temps sur les sommets ou dans un endroit calme, pur, non pollué. Posons-nous alors la question de savoir où se situe notre source à nous ? Allons-nous laisser notre vie et notre destinée en état de pollution permanente et accepter de contaminer nos existences avec les débris et les ordures de ce temps ? Il nous serait alors temps de réagir avec violence et de prendre de bonnes résolutions ! Pas de bonnes résolutions sans la prière méditative, la pénitence proportionnée et cette fameuse recherche de l’intimité avec Dieu que j’évoquais plus haut. L’incompatibilité foncière de la chair et de l’esprit nous fait souffrir ? C’est normal ! Cette souffrance est bonne si elle nous arrache à l’attirance pour le péché, attirance qui est notre lot ordinaire à cause du péché originel. Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes : nous ne sommes pas saints parce que nous ne le voulons pas et surtout parce que nous ne nous en donnons pas les moyens ! Et quand bien même nous serions saints, nous pécherions encore sept fois par jour ! La Croix du Calvaire c’est l’humilité absolue ! Sans humilité nous sommes condamnés car Dieu hait les superbes qui se complaisent avec eux-mêmes et sont adeptes de la sentence du serpent « Eritis sicut deis » !

 

Le chrétien d’aujourd’hui a corrompu ses voies en s’adonnant au fast-food de son âme et de sa spiritualité : à force de fréquenter de tels lieux de « malbouffe », il a inversé totalement son goût pour le sacrifice et l’effort de la Croix. Il ne veut plus ressembler à Notre-Seigneur, mais il veut prendre Sa place en s’octroyant indûment les privilèges réservés à Sa divinité.

 

Nous ne serons pas purifiés tant que nous voudrons faire comme tout le monde ou presque !

 

Il nous faut d’urgence retrouver une spiritualité personnelle et beaucoup moins compter sur des spiritualités de bazar à consommer « sur place » ou même « à emporter » , en ces temps d’éclipse de la Sainte Église. Notre intériorité conditionnera la qualité de notre spiritualité et sa communication à autrui ! Mais qu’est-ce au juste l’intériorité pour un catholique ? C’est le travail, reconnu, identifié et accepté, de la grâce en nous. Mais à quoi va-t-on reconnaître que la grâce travaille en nous pour nous hisser vers le supérieur de Dieu ? Tout simplement parce qu’elle va nous suggérer fortement, en diverses situations, de nous compromettre pour Dieu ! Celui qui n’est pas capable de se compromettre, n’est pas digne de l’amour que Dieu lui porte de toute éternité.

 

En toutes choses il faut de la constance, de la sagesse et même de la modération. Se compromettre n’est pas obligatoirement équivalent à se mettre volontairement en danger. Chacun doit laisser l’Esprit Saint guider et apprécier son degré souhaitable de compromission. Dieu n’ignore pas nos faiblesses, nos craintes, nos peurs mais ce qu’Il veut c’est la droiture de nos intentions et de nos volontés. L’hypocrite n’aura pas part au royaume de Dieu !

 

Nous allons vivre, et de plus en plus, nous dit Louis-Hubert, des moments difficiles. En effet, plus le temps passe, plus l’homme s’éloigne de Dieu, L’oubli et, par voie de conséquences, corrompt ses voies. Personne n’y échappe à part quelques élus… La corruption du pseudo-clergé conciliaire est à son comble ! Et d’aucuns ont tendance à dire qu’on a encore rien vu ! L’homme sage doit s’attendre à tout et surtout au pire !

 

Il nous faut voir le doigt de Dieu dans tous les événements qui ont conduit à cette débâcle sans précédent. Les catastrophes ne sont que le doigt de Dieu qui se promène sur nos pages actuelles : le tour de Dieu arrivera aussi sûrement que les imprudences humaines produisent des relents nauséabonds et des spiritualités faussées. Sa Patience infinie accompagne nos pauvres libertés en veillant à ne pas les brusquer mais à attendre miséricordieusement les fruits pervers de nos mauvaises intentions. Lorsque cette vigie, qu’est le doigt de Dieu, considère que l’homme est plus anxieux de lui-même que de son Dieu et de Sa nature divine, alors Dieu intervient en rappelant à ses créatures qu’elles lui doivent tout, absolument tout.

 

Acceptons les mouvements intérieurs de l’Esprit Saint afin de n’être jamais en contradiction avec la parole du Verbe Incarné…qui a vaincu le monde !

 

C’est pour avoir renié ces mouvements intérieurs que le clergé catholique a apostasié la foi au dernier conciliabule. Ayant commis le péché contre la vérité connue, Dieu l’a abandonné à des passions humaines, charnelles et à une variété de comportements qui prouvent que Dieu n’était pas présent lors de toutes ces manifestations instables…

 

La vie moderne est une démonstration que plus rien ne vient de Dieu dans la manière dont chacun pense : chacun se fait sa petite idée, sa petite conception d’église et l’institution est devenue une variété de protestantisme conservant astucieusement des leurres si puissants qu’on la croirait catholique alors que toutes ses conséquences sont protestantes… Nous sommes bien loin du « Unam, sanctam, catholicam…»

 

Terribles sont les avertissements écrits par le doigt de Dieu ! Et toute la bonne foi du monde, essentiellement subjective, ne saurait remplacer la vraie foi objective du passé de l’Église, la seule qui puisse se rendre présent, grâce à l’Esprit Saint, à tous ceux qui vivent le temps présent.

 

Nous vivons le drame moderne d’un avilissement de la mentalité et de l’intelligence. Mais n’en doutons pas un instant : le Saint Esprit est à l’œuvre en secret dans les cœurs, dans les âmes et même dans les institutions humaines ! Il attend de nous une patience et une docilité surnaturelles, puisque le triomphe final nous est acquis d’avance ! Soyons de la race des convaincus qui ne mettent leur espoir qu’en Dieu et en Sa Très sainte Mère. Nous n’aurons plus peur de vivre la Passion en compagnie d’un Dieu si bon, si miséricordieux et si juste !

 

Achetez, lisez et faites lire le petit opuscule de LHR et demandez à Dieu la grâce de vivre les heures sombres qui s’annoncent avec la joie et la vraie liberté des enfants de Dieu.

 

Sursum corda ! 

Pierre Legrand.

 

SACRÉ-COEUR

« Voilà le Cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé ! »