Quand JEAN PAUL II avait sacrifié la Primauté de SAINT PIERRE
ISIDORO MATAMOROS
Publié le 9 février 2018
JEAN PAUL II AVAIT SACRIFIÉ LA PRIMAUTÉ DE SAINT PIERRE
EN FAVEUR D’UNE DOUBLE DÉCLARATION COMMUNE AVEC L’ÉGLISE BYZANTINE-HÉTÉRODOXE
Nous connaissons les très grands scandales commis par « Jean Paul Wojtyła ». Nous en étions tellement habitués que d’autres déclarations passèrent comme secondaires, par exemple celle où il avait trahi la primauté de saint Pierre en la mettant sur le même niveau que le patriarcat schismatique de Constantinople, tant elle ne semble même pas être choquante.
![]() |
![]() |
En la fête de saint André, 30 novembre 1979, l’hérésiarque Dimitri de Constantinople et Jean-Paul II ont annoncé ensemble dans le Phanar (le palais du patriarche) la création d’une commission mixte, qui devrait s’occuper des relations mutuelles. Jean Paul II est donc responsable des déclarations et publications de cette commission, créée avec son homologue de Constantinople. En juin 1987 cette commission déclarait à Bari entre autres éléments scandaleux le suivant :
« §53. On rappelle, enfin, que le Concile de Constantinople, célébré conjointement par les deux Églises en 879-880, a établi que chaque siège conserverait les anciennes coutumes de sa tradition, l’Église de Rome conservant les coutumes qui lui sont propres et l’Église de Constantinople les siennes, et également les trônes de l’Orient (cf. Mansi XVII, 489 b).
Cassano delle Murge (Bari), Oasi Santa Maria, le 16 juin 1987. »
[Notre commentaire : la référence Mansi XVII, 489 b est une plaisanterie grossière, puisque la grande collection historique des actes des conciles parle du synode photien comme « pseudosynodus » Mais pour la commission mixte c’est la preuve de l’authenticité historique].


Un peu plus tard, en 1988, cette fameuse commission mixte, réunie à Uusi Valamo en Finlande, précise :
« §52. Au cours de son histoire, l’Église en Orient et en Occident a connu des formes diverses d’exercice de la communion entre les évêques: par les échanges épistolaires, par les visites d’une Église à l’autre, mais principalement par la vie synodale ou conciliaire. …Cette hiérarchie ou taxis trouva bientôt son expression canonique formulée par les conciles, en particulier dans les canons qui furent reçus dans l’ensemble des Églises d’Orient et d’Occident. Ce sont en premier lieu les canons 6 et 7 du Ier Concile de Nicée (325), le canon 3 du Ier Concile de Constantinople (IIe Concile œcuménique, 381), le canon 28 de Chalcédoine (IVe Concile œcuménique, 451), comme aussi les canons 3, 4 et 5 de Sardique (343) et le premier canon du Concile de Sainte-Sophie (879-880).
Valamo (Finlande), 26 juin, 1988 »
Vous n’avez certainement jamais entendu parler d’un concile qui aurait eu lieu à la Hagia Sophia (IVe Concile de Constantinople), que l’église byzantine hétérodoxe appelle le VIIIè concile œcuménique et parle de son premier canon ? En effet, ce n’est pas un concile ! Ce synode fut condamné par le pape Jean VIII. Le VIIIe Concile Œcuménique pour l’Église catholique fut un synode sous le patriarche (869/70) qu’avait condamnait Photius, dix ans avant son synode photien, lui l’auteur du schisme par lequel l’église grecque se séparait de la papauté. Le synode organisé par Photius qui a réussi de remonter de nouveau au siège par ses ruses, condamna le synode légitime précédant. Depuis on parle du synode ignacien et du synode photien. Jean Paul II, par cette commission mixte, reconnaissait donc la légitimité du synode photien et la promulgation de son premier canon aussi. Ce canon mit le Saint-Siège au même niveau que le siège de Constantinople en laissant à Constantinople la primauté sur Antioche et Alexandrie.
La conduite que tint Jean VIII à l’égard de Photius, élevé pour la seconde fois au siège patriarcal de Constantinople, fut aussi grave que singulière. Photius avait été excommunié par le concile universel de 869. Pour réunir un nouveau concile universel qui pût le relever de la sentence, il avait besoin du concours, non seulement des trois patriarches d’Orient, mais aussi du Saint-Siège. Il était extrêmement difficile d’obtenir du Pape qu’il consentit à annuler un anathème qui avait été fulminé en faveur de la primauté du Saint-Siège.
Cependant Photius parvint à ce résultat, non seulement grâce à ses ruses et à son habileté, mais grâce aux circonstances, qui lui furent favorables. Dans l’embarras où le mettaient les Sarrasins et ses adversaires italiens, le Pape abandonné par les Carolingiens ne pouvait plus compter que sur le secours de l’empereur grec, dont le lieutenant combattait avec assez de bonheur les Musulmans dans la basse Italie. Il est possible aussi qu’on lui eût promis, en retour de sa condescendance, de lui abandonner l’Église bulgare dont la possession avait pendant quelque temps soulevé des discussions entre le Saint-Siège et les patriarches de Byzance.
Jean, qu’une ambassade spéciale était venue prier d’approuver la réinstallation de Photius et d’envoyer ses représentants au concile convoqué pour l’année suivante, adressa en août 879, à l’empereur grec et à ses fils, une lettre dans laquelle il disait qu’il était disposé à reconnaître Photius, à condition que le patriarche demande pardon, au cours d’un synode ; qu’après la mort de Photius on n’élèverait plus sur le siège patriarcal de Constantinople ni laïc, ni courtisan, mais seulement des membres du haut clergé de Constantinople, et que Photius renoncerait sans retard à toute prétention sur l’Église bulgare. Le Pape écrivit dans le même sens aux patriarches et au clergé de Constantinople et à tous les représentants des grands sièges d’Orient qui se trouvaient dans la capitale. Au commencement de novembre le concile de Constantinople ouvrit ses sessions, en présence des trois légats du Pape, d’autant de mandataires des trois grands sièges d’Orient et des trois cent quatre-vingts évêques grecs.
Les légats furent d’abord très gracieusement accueillis par Photius. Ils espéraient présider le concile et pouvoir, au nom de leur maître et seigneur diriger l’assemblée ; mais la situation se dessina bientôt tout différemment. Le métropolitain de Chalcédoine vint, dans l’intérêt de Photius, qui en sa qualité de soi-disant évêque œcuménique, s’était arrogé la présidence, soulever toutes sortes de griefs contre l’Église romaine, cause première, disait-il, des scandales et des divisions qui affligeaient l’Église grecque.
Dès lors les légats du Pape furent dans l’assemblée plutôt des accusés que des juges. En outre Photius eut l’audace de lire la lettre du Pape dans une traduction grecque qui était tellement infidèle que non seulement il avait omis tous les passages qui lui étaient défavorables, mais qu’il y avait substitué des phrases d’approbation et de louange. Les demandes des légats, qui ne comprenaient point parfaitement le grec, furent rejetées avec mépris et raillerie.
Dans la cinquième session ils souscrivirent néanmoins, avec les évêques grecs, tous les décrets du synode, ainsi qu’une formule qui renfermait, entre autres passages, cette proposition : « Nous condamnons et anathématisons le concile qui a été tenu dans cette ville, en 869, contre Photius. »
Le second décret surtout était important : il statuait que les ecclésiastiques d’Occident qui, excommuniés par le Pape Jean, se trouvaient en Orient, seraient traités par Photius comme des excommuniés, et qu’en revanche l’anathème prononcé par Photius contre un Oriental aurait force obligatoire pour le Pape. Ce décret, abstraction faite de toute autre considération, était préjudiciable au Pape en ce qu’il mettait sur la même ligne l’ambitieux Photius et le souverain Pontife. Enfin, dans la dernière session à laquelle les légats assistèrent, le concile mit le comble à l’humiliation qu’il infligeait au Saint-Siège en décrétant que quiconque oserait ajouter quelque chose (Filioque) au Symbole de Nicée ou de Constantinople serait frappé d’anathème.
Le Pape fut d’abord tellement abusé sur ce qui s’était passé au concile que, dans une lettre du mois d’août 880, il exprimait à l’empereur sa vive reconnaissance de ce qu’il avait renoncé aux provinces ecclésiastiques de la Bulgarie, en même temps qu’il confirmait, par cette lettre, les délibérations du concile, au cas où ses légats auraient suivi les instructions qui leur avaient été données.
Mais, lorsqu’il apprit plus exactement la manière dont s’étaient comportés ses légats, il envoya à Constantinople, pour y faire une enquête exacte sur ce qui s’était passé, le diacre de l’Église romaine Marin, qui après lui monta sur le Saint-Siège. Marin déclara tous les décrets du dernier synode nuls et non avenus et confirma le sixième concile universel. L’empereur, irrité de ce courage, fit jeter le légat dans les fers et ne le relâcha qu’au bout d’un mois de détention. Au retour de son légat Jean VIII monta sur le siège de Pierre, et, tenant le livre des Évangiles en main, il excommunia solennellement Photius. Jean ne vit pas la suite de ce conflit.
Cette conduite du Pape à l’égard de Photius lui a valu de vifs reproches de la part d’écrivains strictement catholiques. Baronius prétend même que la faiblesse du Pape donna lieu à la fable de la papesse Jeanne. Sans doute Jean se laissa tromper par les Grecs d’une manière étrange ; toutefois, pour juger avec équité, il ne faut pas perdre de vue les circonstances où il se trouva. En refusant de reconnaître Photius, le Pape aurait vraisemblablement amené un schisme ; du moins on assurait au Pape que, dans tout l’Orient, les patriarches, les métropolitains et les évêques considéraient la réinstallation de Photius comme l’unique moyen d’éviter la séparation. D’un autre côté le Pape devait, autant que possible, s’entendre avec l’empereur grec, qui seul, dans la crise du moment, pouvait venir au secours du Pape et garantir les États de l’Église contre les ennemis qui l’assaillaient de toutes parts, et notamment contre les Sarrasins. C’est pourquoi non seulement Pagi, le critique de Baronius, mais encore de Marca ont absous Jean VIII du reproche de honteuse faiblesse.
Il nous reste encore à dire un mot sur les rapports de Jean VIII avec Méthode, apôtre de Moravie. Les évêques allemands, qui s’attribuaient un droit sur les pays slaves limitrophes de l’Allemagne, considérant de mauvais œil les archevêques de Passau et de Salzbourg, Cyrille et Méthode, et leur suscitant toutes sortes d’embarras, les évêques grecs cherchèrent un appui à Rome et y conclurent une convention avec le Saint-Siège. Non seulement Adrien II nomma Méthode archevêque de Moravie, mais Jean VIII l’institua métropolitain de la Pannonie slave, que, dans une lettre à l’empereur d’Allemagne, de 874, ce Pape considérait comme propriété du Saint-Siège. Cependant quelques prélats allemands finirent par exciter la jalousie de Jean VIII contre Méthode. Ce métropolitain fut appelé à Rome en 879 pour se justifier des accusations portées contre lui, ce qu’il fit de la manière la plus complète. En 880 Méthode retourna en Moravie avec une lettre de recommandation du Pape au duc de Moravie Swatopluk.
Nous avons à peu près 330 Lettres de Jean VIII, qui sont pleines d’intérêt pour l’histoire du neuvième siècle. La lettre « contra Spiritus Sancti processionem a Filio et additionem particulae Filioque ad Symbolum », qu’on prétend que Jean écrivit à Photius, est fausse, ce qui résulte de ce fait seul que Photius, dans sa lettre au patriarche d’Aquilée, ou il cite les prétendus témoignages de deux Papes favorables à sa cause, ne parle pas de la lettre de Jean VIII. Personne ne parla jamais de cette lettre avant le XIVè siècle.
À notre époque d’Internet, “Wikipédia” nous vend le synode photien comme étant le VIIIe Concile œcuménique et prétend par exemple dans son article en allemand que les papes l’avaient reconnu jusqu’au temps de Grégoire VII. L’article en français sur le pape Jean VIII remplace « le synode ignacien » de 869/70 par « le synode photien » (879/80) avec ré-datation du deuxième vers la date du premier :
Surnommé le « recteur de l’Europe », il sut éviter un schisme avec l’Orient : lors du concile de Constantinople en 869, il reconnut la légitimité du Patriarcat de Photius [[1]]. Il accepta également de ne pas faire réciter le Credo avec le Filioque. Il réitéra l’autorisation donnée par Adrien II de la liturgie en langue slavonne et accorde au missionnaire Méthode, en Moravie, un certificat d’orthodoxie.
Il faut ajouter que le synode photien n’a même pas eu la reconnaissance universelle de tous les byzantins jusqu’à nous jours : [https://orthodoxwiki.org/Eighth_Ecumenical_Council] ; avant le XVè siècle on n’en trouve pas de mention en tant que concile œcuménique.
Mais le sujet semble être sensible dans les articles publiés par Wikipédia. Notre article en allemand sur le « forum de discussion Kreuzgang [en français : cloître] » a provoqué une intervention silencieuse du modérateur. Il a muté notre article dans un endroit réservé pour les lecteurs avec mot de passe, donc dans une zone non-publique. Le sujet touche donc à un point sensible.
Pour finir, laissez nous vous présentez, cher lecteur, les preuves de la primauté de saint Pierre dont nous parle la liturgie des soi-disant « orthodoxes » elle-même, comme par exemple les témoignages des fêtes des saints Pierre et Paul, la fête de saint Pierre aux liens, ainsi que les offices des saints papes, comme saint Martin : https://archive.org/stream/SPeterBishopOfRome#page/n387/mode/2up
Et n’oublions pas les témoignages des auteurs syriaques. Un d’eux nous transmet le canon VIII du concile de Nicée :
« The Tradition of the Syriac Church of Antioch : concerning the primacy and the prerogatives of St. Peter and of his successors the Roman pontiffs
by Benni, Cyril Benham, p. 95 » :


[1] http://www.orthodoxworld.ru/fr/texte/3/index.htm [lien de la source non fonctionnel car le site n’est plus actif ; mais retrouvé sur “Web Archive” : https://web.archive.org/web/20150216113648/http://www.orthodoxworld.ru/fr/texte/3/index.htm]
ÉtiquetéBaronius, Cassano delle Murge, Concile de Constantinople, Concile de Sainte-Sophie, Dimitri de Constantinople, Église bulgare, église byzantine hétérodoxe, église Conciliaire, Église grecque, hérésiarque, Isodoro Matamoros, Jean VIII, Karol Józef Wojtyla, Pape Jean, papesse Jeanne, patriarcat schismatique, patriarcat schismatique de Constantinople, Photius, primauté de saint Pierre, saint Pierre, Vatican II Escroquerie