(Démasquer l’église Moderniste de Vatican II)

Un plus gros morceau de fromage pour la souricière…

Le Vatican publie un document astucieux sur les mariages célébrés par la F$$PX

Le Vatican moderniste vient d’ajouter un plus gros morceau de fromage à la souricière qu’il tend sous les pas de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (F$$PX) : en ce 4 avril, il a fait un nouveau et grand pas en avant vers l’« intégration » complète de cette dernière selon le principe tant vanté de la « pleine communion » avec lui.

Dans une lettre datée du 27 mars, mais publiée aujourd’hui seulement [le 4 avril], la Commission Pontificale Ecclesia Dei fait savoir aux ordinaires locaux (les « évêques » diocésains) qu’il leur est permis d’accorder aux prêtres de la F$$PX officiant au sein de leurs diocèses respectifs la faculté de célébrer des mariages, sous réserve de certaines conditions stipulées par ailleurs.

On trouvera ci-après, dans sa traduction française, la version officielle en anglais du texte intégral de cette lettre, qui est signée du « Cardinal » Gerhard Ludwig Muller et de l’« Archevêque » Guido Pozzo et a reçu l’entière approbation de « Pape » François :

« Votre Éminence,

« Votre Excellence,

« Depuis un certain temps, ainsi que vous le savez, des réunions ont eu lieu et d’autres initiatives ont été prises en vue d’amener la Fraternité Saint-Pie X à la pleine communion. Dernièrement, le Saint Père a décidé, par exemple, d’accorder à tous les prêtres de cette Fraternité la faculté d’administrer validement aux fidèles le Sacrement de Pénitence (lettre Misericordia et misera, p. 12), de manière à assurer la validité et la licéité de ce Sacrement et à dissiper ainsi tous les doutes que les fidèles pourraient éprouver à cet égard.

« Dans la même perspective pastorale visant à rassurer la conscience des fidèles, et malgré la persistance objective de l’irrégularité canonique dans laquelle se trouve pour l’instant la Fraternité Saint-Pie X, le Saint Père, donnant suite à une proposition de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, a décidé d’autoriser les Ordinaires locaux à accorder la faculté de célébrer le mariage des fidèles qui suivent l’activité pastorale de la Fraternité, sous réserve des conditions ci-après.

« Dans la mesure du possible, l’Ordinaire local déléguera la faculté de prêter assistance à la célébration du mariage à un prêtre de son diocèse (ou, du moins, à un prêtre pleinement régulier), afin que celui-ci puisse recevoir le consentement des parties pendant le rite du mariage, suivi – conformément à la liturgie du Vetus ordo – de la célébration de la Messe, laquelle pourra être assurée par un prêtre de la Fraternité.

« Lorsque la formule ci-dessus n’est pas applicable, ou s’il ne se trouve dans le diocèse aucun prêtre à même de recevoir le consentement des parties, l’Ordinaire peut en accorder la faculté requise au prêtre de la Fraternité qui célèbre aussi la Sainte Messe, en le rappelant à son devoir d’adresser le plus tôt possible les documents pertinents à la Curie diocésaine.

« Certain que peuvent être levés ainsi le malaise de conscience des fidèles qui adhèrent à la Fraternité Saint-Pie X, de même que toute incertitude quant à la validité du sacrement de mariage ; certain également que peut être facilité de la sorte le processus conduisant à la pleine régularisation institutionnelle, ce Dicastère s’en remet à votre coopération.

« Le Souverain Pontife François, lors de l’audience accordée le 24 mars 2017 au Cardinal Président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, soussigné, a confirmé son approbation de la présente lettre et en a ordonné la publication.

« Rome, Offices de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 27 mars 2017.

Gehrard Card. L. Müller

Le Président

+ Guido Pozzo

Secrétaire titulaire, Archevêque de Bagnoregio »

« (Lettera della Pontificia Commissione “Ecclesia Dei” ai Presuli delle Conferenze Episcopali interessate circa la licenza per la Celebrazione di Matrimoni dei Fedeli della Fraternità San Pio X », Vatican.va, 4 avril 2017 ; soulignement ajouté [et accentuation de couleurs du Langage Truqué].) »

La Lettre publiée par le Vatican d’Eux

Voyons un peu ce qui est dit au juste ci-dessus. Pour bien l’analyser, il faut répondre à cinq questions : Que donne-t-on là ? À qui le donne-t-on ? Qui le donne ? À quelles fins le donne-t-on ? Quelles en seront les incidences concrètes ?

Que donne-t-on là ? L’autorisation d’accorder des facultés (en fait, la compétence requise) pour officier lors des mariages (c’est-à-dire pour être le témoin officiel de l’Église lors d’un mariage en recevant le consentement des époux et en les unissant dans les liens sacrés du mariage) aux prêtres de la Fraternité Saint-Pie X, à condition qu’aucun ‘prêtre’ de l’église [Secte] Conciliaire « ne puisse » le faire. S’il peut se trouver un ‘prêtre’ conciliaire pour s’acquitter de cette tâche, il doit officier au mariage, bien que la Messe elle-même puisse être célébrée par un prêtre de la F$$PX dans l’un et l’autre cas.

À qui le donne-t-on ? L’autorisation est accordée à l’ ‘évêque’ moderniste du diocèse local, non à la F$$PX. Rome donne aux « évêques » diocésains [des laïcs déguisés en Évêques] l’autorisation — et non pas l’instruction ! — de déléguer à des prêtres de la F$$PX la compétence d’officier dans des mariages. Cette distinction est importante à souligner, car on serait volontiers porté à la méconnaître. Par exemple, le titre figurant sur le site Internet « semi-tradi » OnePeterFive, « Rome accorde à la FSSPX la faculté de célébrer des mariages », est trompeur à cet égard. Contrairement à ce qu’elle a dit en 2015 au sujet des confessions (voir également ici), Rome n’accorde pas ici à la F$$PX la pleine latitude de célébrer des mariages. Au lieu de cela, le Vatican se borne à dire aux « évêques » conciliaires que dans des cas bien particuliers et s’ils le souhaitent, ils sont désormais autorisés à accorder cette faculté à des prêtres de la F$$PX.

Qui le donne ? Nul autre que M. Jorge Bergoglio lui-même, blasphémateur et apostat-en-chef de la secte moderniste, communément appelé par son nom de scène « le Pape François ». Bien que la lettre ait été écrite et signée par MM. Müller et Pozzo, elle n’en précise pas moins que « le Saint Père… a décidé » cela, non sans noter que François « a confirmé son approbation de la présente lettre et en a ordonné la publication ».

À quelles fins le donne-t-on ? Le document lui-même nous apprend les motifs de cette concession favorable à la F$$PX : 1. rassurer la conscience des fidèles de la F$$PX ; 2. lever leurs doutes quant à la validité de ces mariages (car le mariage, comme la confession, exige que le prêtre qui les entend et qui est leur témoin ait compétence pour ce faire) ; 3. faciliter le processus de « régularisation », c’est-à-dire contribuer un peu plus à incorporer la F$$PX au sein de l’église Moderniste. On pourrait parier son dernier fifrelin que c’est en vue du point 3 que tout cela a été fait, car les fidèles de la F$$PX se moquent pas mal de ce que Rome peut dire de la validité de leurs sacrements, et il va de soi que le Vatican moderniste est la dernière institution sur terre à se préoccuper de la validité ou de l’invalidité des sacrements, notion que le « Cardinal » Francesco Coccopalmiero a même remise en question dernièrement.

Quelles en seront les incidences concrètes ? La réponse à cette question est l’aspect le plus explosif de tout le problème, car c’est ici, justement, que les choses se corsent. Quelles conséquences cela aura-t-il pour la F$$PX et les « évêques » diocésains ? Si vous lisez attentivement la lettre de la Commission Ecclesia Dei, vous remarquerez sans doute qu’il y a là l’ouverture d’une porte en vue de permettre aux ‘prêtres’ conciliaires — dont presque aucun n’a été validement ordonné, désormais — de pénétrer dans les sanctuaires de la F$$PX, essentiellement « en échange » de la promesse moderniste d’un mariage valide et licite. Regardons cela d’un peu plus près.

On remarquera que le texte dit ceci : « Dans la mesure du possible, l’Ordinaire local déléguera la faculté de prêter assistance à la célébration du mariage à un ‘prêtre’ de son diocèse (ou, du moins, à un ‘prêtre’ pleinement régulier), afin que celui-ci puisse recevoir le consentement des parties pendant le rite du mariage, suivi – conformément à la liturgie du Vetus ordo – de la célébration de la Messe, laquelle pourra être assurée par un prêtre de la Fraternité. » (C’est nous qui soulignons.) Vous avez compris ? Si c’est « possible » (ce qui veut sans doute dire « si la F$$PX ne s’y oppose pas », car pour quelle autre raison cela ne serait-il pas « possible » ?), un « prêtre » conciliaire doit être le témoin de l’échange du consentement des époux, bien que la célébration de la Messe nuptiale proprement dite puisse « être assurée par un prêtre de la Fraternité » (la F$$PX).

Selon quel scénario un tel mariage pourrait-il avoir lieu ? Un couple de la F$$PX serait-il vraiment disposé à se marier dans une désagréable paroisse conciliaire, avant de faire venir un prêtre de la F$$PX pour célébrer la Messe sur l’« autel » conciliaire ? Sûrement pas. Ce qui se passera, c’est que le mariage aura lieu dans une chapelle de la F$$PX, bien sûr, qu’un « prêtre » conciliaire incardiné dans le diocèse — et ayant reçu à cette fin toutes « facultés » de son « évêque » — sera présent dans le sanctuaire et que ce « prêtre » — non le prêtre de la F$$PX — recevra le consentement, puis disparaîtra à l’arrière-plan tandis que le prêtre de la Fraternité entamera la Messe nuptiale. La présence dans le sanctuaire d’un prêtre de la Fraternité et d’un ‘clerc’ conciliaire intervenant brièvement : tel sera donc le prix à payer pour que le mariage soit célébré « régulièrement ». C’est pourquoi il faut vous y préparer : la porte vient d’être ouverte à l’introduction de ‘clercs’ conciliaires dans les sanctuaires de la Fraternité Saint-Pie X, sur le modèle du « partage des sanctuaires » avec les Protestants. La F$$PX est ainsi traitée comme n’importe quel hôte à la grande table œcuménique. Et ce n’est après tout que normal.

C’est uniquement si le scénario décrit ci-dessus est jugé « impossible » — ce qui, là encore, ne peut signifier que son rejet par la F$$PX dans un diocèse donné ou une paroisse donnée —, que l’« évêque » du diocèse local est autorisé à accorder à un prêtre de la Fraternité la faculté d’être témoin de la célébration de tel ou tel mariage. Bref, Rome n’envisage l’application de ce décret que dans une seule et unique optique : voir ses « prêtres » conciliaires s’introduire dans les chapelles de la Fraternité pour y bousiller être témoin des mariages de celle-ci.

Après tout, ce que veut la Fraternité, n’est-ce pas d’être en « pleine communion » avec le « Saint Père » ?