Autrefois, il y eut cette prédiction : « À Sion, l’on dit ; Mère ! Car un homme y est né. Et lui, le Très-Haut, il l’a fondée. » Ô toute-puissance du nouveau-né ! Ô magnificence de celui qui descend du ciel sur terre ! Encore porté dans le sein maternel, il est salué par Jean-Baptiste du sein de sa mère. On le présente au temple, et Siméon, ce vieillard chargé de renom, d’années, de mérites et d’honneurs, le reconnaît.

Tableau d’autel « Présentation de Jésus au Temple » (XIXe), Église Saints-Pierre-et-Paul de Hochfelden (Alsace)
Alors il le connut, alors il l’adora, alors il s’écria : « Maintenant, ô Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix, car mes yeux ont vu ton Salut. » Son départ de ce monde était différé pour qu’il puisse voir ici-bas celui qui a créé le monde (…).
Il lui avait été révélé par le Seigneur qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur. Le Christ naît et à l’heure de la vieillesse du monde, le désir du vieillard s’accomplit. Il vient à la rencontre de l’homme dans sa vieillesse, celui qui a trouvé le monde vieilli. Il ne voulait pas, cet homme, demeurer longtemps dans ce siècle, mais il désirait en ce siècle voir le Christ, il chantait avec le prophète : « Fais-nous voir, Seigneur, ton amour que nous soit donné ton Salut ! »
Pour que vous puissiez savoir quelle fut sa joie, il conclut en disant : « Maintenant, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix, car mes yeux ont vu ton Salut. »
Saint Augustin
Extrait d’un sermon sur la présentation de Jésus au Temple