Le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon (Orne) est le centre mondial de prière pour les défunts. Ce lieu de pèlerinage a pour vocation de prier pour les âmes du purgatoire et d’apporter réconfort aux personnes en deuil ou en souffrance. Chaque année, des milliers de pèlerins du monde entier viennent y confier leurs défunts à Notre-Dame Libératrice.

 

Il est clair que la raison de notre existence, c’est l’amour gratuit de Dieu. De plus, nous savons que si Dieu nous a rachetés du péché, c’est parce qu’Il nous aime et veut notre bonheur éternel. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » Jn 3, 16

 

Finalement, le but de la création de l’homme, c’est la vie éternelle qui consistera dans la connaissance et l’amour de Dieu, et donc un bonheur sans fin. C’est pourquoi, la raison d’être de ces quelques années que nous passons sur terre, c’est l’apprentissage de l’amour de Dieu, c’est de former notre degré de charité qui formera notre degré de béatitude.

 

Autrement dit, c’est maintenant, jour après jour, acte après acte, que nous formons la mesure dont nous serons comblés. Ainsi, à côté de nos péchés qui offensent Dieu, au purgatoire nous regretterons amèrement d’avoir perdu, par notre insouciance, des degrés de bonheur, de gloire, que nous ne pourrons pas retrouver.

 

Purifier notre âme, réparer nos péchés, au purgatoire nous le pourrons, mais augmenter notre degré de charité, nous ne le pourrons pas ! Que de larmes nous verserons alors, un peu comme les jeunes qui, par insouciance, n’ont pas fait d’efforts pour acquérir des diplômes et qui, maintenant, ont des salaires minimums, « si j’avais su… » mais c’est trop tard !

 

Au moment de notre mort, nous comprendrons ce que veut dire « Dieu est charité ». Comme le dit si bien sainte Thérèse : « Toutes les perfections divines rayonnent la charité, procèdent de la charité », que ce soit sa bonté, sa justice, sa puissance, sa sagesse, sa miséricorde. Avec la charité, nous sommes au cœur de la vie divine. Si dans l’Ancien Testament, Dieu se définit par ces mots : « Je suis celui qui est » — c’est-à-dire qui possède toutes les perfections à l’infini, tout l’être —, dans le Nouveau Testament, Dieu se définit par son Cœur : « Dieu est charité ! » 1 Jn 4, 8-16. Aussi, Dieu veut que ses enfants aient la même caractéristique et donc, plus on vit dans la charité, plus on est enfant de Dieu.

 

Le Sacré-Cœur est défini comme « une fournaise ardente  de charité ». C’est là le secret de toutes ses vertus, en particulier de son obéissance.

 

C’est donc là que doit être le motif de toutes nos actions, de nos paroles. On parle d’ailleurs de vie intérieure ; Dieu regarde les dispositions intérieures plus que les actions, et donc notre charité. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la reine des vertus.

 

Aimer, c’est se renoncer pour se donner avec joie à toute la volonté de Dieu. Aimer, c’est ne faire qu’un avec la volonté de Dieu, même quand cela nous coûte. Notre-Seigneur disait : « Je fais toujours ce qui lui plait. » C’est donc toute l’importance de l’obéissance. « Celui qui m’aime, c’est celui qui fait ma volonté », et cela consciemment.

 

Cette attitude réclame une foi vive. À travers tous les événements, les devoirs, les épreuves, voir Dieu qui nous donne l’occasion de l’aimer par-dessus tout : « le juste vit de la foi ».

 

Il est donc capital de se redire chaque jour, que le motif de nos actions, de nos paroles, doit être la charité ; que notre intention, que le regard de notre âme soit tourné vers le bon plaisir de Dieu, par amour. Ce qui est bien dommage, c’est que, chaque jour, nous accomplissons des choses bonnes, mais sans cette intention. Dès lors, notre cœur ne s’ouvre pas d’avantage.

 

Donnons quelques exemples pour nous aider.

  • Quand nous faisons notre devoir d’état, professionnel ou familial, il ne s’agit pas de regarder ce qui nous plaît ou ce qui nous coûte, mais bien plus la volonté de Dieu, et d’agir pour ce motif.
  • Quand nous pardonnons une injustice, une ingratitude, quand nous supportons les défauts du prochain, ce n’est pas seulement pour retrouver la paix, mais c’est surtout parce que le bon Dieu nous le demande, et nous agissons pour cette raison.
  • Quand nous gardons la patience dans les épreuves, les dérangements, les fatigues, ce n’est pas seulement pour ne pas nous plaindre et ne pas être à charge pour les autres, mais c’est surtout parce que cela est permis par le bon Dieu pour notre sanctification et que nous voulons prononcer notre fiat à toute sa volonté.
  • Quand nous combattons des tentations de colère,de médisance, de perte de temps sur Internet, de gourmandise ou de paresse, ce n’est pas seulement pour éviter des péchés, mais c’est surtout parce que c’est la volonté de Dieu.

 

Ainsi, acte après acte, notre amour de Dieu grandit, et nous nous préparons une belle éternité sans avoir accompli d’actions héroïques, mais en ayant profité des détails de la vie quotidienne.

 

Dieu regarde le cœur ; toute notre beauté est intérieure.

 

Que les saintes âmes du purgatoire nous aident à vivre toujours davantage dans la charité ! Demandons cela aussi à Notre-Dame, mère du Bel-Amour, en particulier à chaque communion où nous recevons la charité infinie.

 

Abbé Alain Delagneau, fondateur de la Confrérie pour la délivrance des âmes délaissées du purgatoire.
Prieuré Notre-Dame du Pontet. BP 4, 03110 Broût-Vernet.

 

Notre-Dame de Montligeon

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