La Fête de Noël

Le Sauveur qui vient de naître,

venez, nations, adorez-le et chantez le Christ-Roi né de la Vierge Marie (1).

La Nativité du Sauveur

Par Paul Fides

Origine liturgique de la fête

« Il faut remonter aux premiers siècles pour trouver l’origine de la fête de Noël « en raison de sa supériorité » (« propter excellentiam festi » Honorius III [pape de 1216 à 1227]). » (2)

 

Nous trouvons dans la notice que consacre le Liber Pontificalis (3) au neuvième pape, Saint Télesphore, un détail intéressant notre sujet et qui justifie cette assertion. La voici en son entier :

« Télesphore, Grec d’origine, avait d’abord mené une vie anachorétique. Il siégea onze ans, trois mois et vingt-deux jours, sous le règne d’Hadrien, depuis le consulat de Titianus et Gallicanus (127), jusqu’à celui de César et Albinus (138). Il ordonna d’observer un jeûne de sept semaines avant la Pâques et de célébrer la messe pendant la nuit de Noël, défendant pour tout le reste de l’année d’offrir le sacrifice avant l’heure de tierce, heure solennelle où commença la Passion de Notre-Seigneur. Enfin, il prescrivit de chanter, avant le sacrifice, l’hymne angélique Gloria in excelsis. Télesphore reçut la couronne du martyre. Il fut enseveli près du corps du bienheureux Pierre, au Vatican, le IV des nones de janvier. En trois ordinations faites au mois de décembre, il imposa les mains à douze prêtres et huit diacres. Le siège épiscopal demeura vacant quatre jours. » (4)

 

Le texte du Liber Pontificalis base son affirmation sur l’Épitre qu’adressa Saint Télesphore en 129 à tous les évêques de la catholicité (ad omnes universaliter Christi fideles) dans laquelle il est dit :

« Qu’on ait soin, dans la nuit de la Nativité du Sauveur, de célébrer des messes et d’y chanter solennellement l’hymne angélique. C’est en effet durant cette nuit qu’un ange le fit entendre pour la première fois aux bergers. L’Évangile, parole de vérité, nous l’enseigne : “En la même contrée se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs, veillant tour à tour à la garde de leurs troupeaux. Et voilà qu’un Ange du Seigneur se présenta devant eux, et une lumière divine les environna, et ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’Ange leur dit : Ne craignez point, car voici que je vous apporte la bonne nouvelle d’une grande joie pour tout le peuple ; c’est qu’il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ-Seigneur. Et ceci sera pour vous le signe : Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. Au même instant se joignit à l’ange une multitude de la milice céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté.” (5) Telle est la raison pour laquelle il faut chanter l’hymne des anges aux messes célébrées la nuit de la Nativité. » (6)

 

D’après ce décret du Souverain Siège qui établit la fête de Noël dans tout l’univers catholique, il apparaît que celle-ci n’était pas alors universellement célébrée. En effet, le Cardinal Schuster nous apprend que « la fête de Noël fut, au début, propre au siège apostolique. » (7)

 

Comment expliquer ce fait ? Saint Pierre pourrait-il être lui-même à l’origine de cette institution, puisque le siège apostolique étant garant de la Tradition, Saint Télesphore ne se serait permis en rien d’innover, d’autant qu’il fut contemporain des Apôtres ? Aucune preuve ne l’affirme explicitement, excepté un document qui a fait couler beaucoup d’encre et donner lieu à de nombreuses controverses en raison de la difficulté pour le dater : ce sont les Constitutions Apostoliques. Certains en font remonter l’origine à Saint Clément I, 3e pape (68-76) qui fut sacré évêque par Saint Pierre. Si cela était, ce serait un témoignage définitif dans la question qui nous occupe puisque Saint Clément reçu tout son enseignement des Apôtres eux-mêmes (8). Cependant il est certain que les Constitutions Apostoliques furent complétées durant la fin du IIe siècle ou au début du IIIe.

 

On lit dans ces Constitutions qu’il faut célébrer la fête de Noël le vingt-cinquième jour du neuvième mois (9) et la fête de l’Épiphanie, où fut manifestée la divinité de Notre Seigneur, le sixième du dixième mois (10). De plus, le jour de Noël, les serviteurs sont dégagés de leurs travaux ordinaires, « festo Natalis cessent ab opere » (11).

 

Ainsi de deux choses l’une : soit la fête fut instituée par Saint Pierre (mais les preuves manquent, bien que cela soit possible (12)), soit dès le début du IIIe siècle (au plus tard) elle était si bien établie et si vénérée que le jour en était chômé (13).

 

De plus, les liturgistes s’accordent à dire que la fête de la Purification de la Sainte Vierge est la plus ancienne des fêtes de celle-ci et qu’elle remonte à la plus haute antiquité dans l’Église Latine (14) : Benoit XIV incline même à penser qu’elle est d’institution apostolique. Pourquoi alors ne serait-ce pas aussi le cas pour Noël qui est une fête plus grande encore (elle fait partie des fêtes cardinales, c’est-à-dire que c’est une fête sur laquelle repose l’économie de l’Année chrétienne) et à laquelle la Purification est directement et intimement liée ? D’autre part, les catacombes témoignent de la dévotion précoce des chrétiens pour l’Annonciation. La plus ancienne représentation de ce passage évangélique se trouve dans la Catacombe de Priscille (cubiculum de l’Annonciation). Les experts la datent entre la fin du IIe siècle (15) et le deuxième quart du IIIe siècle (16). Or on peut établir un rapport entre les représentations dans les catacombes et la liturgie. Ainsi donc, si la Présentation est la première fête de la Sainte Vierge, elle serait d’institution antérieure à la fin du IIe siècle. Continuant à remonter la chaîne du temps, on arrive ainsi logiquement à une institution de la fête de Noël correspondant au décret de Saint Télesphore (17).

 

Puisque nous parlons des fêtes qui entourent celle de Noël, il est à remarquer que la fête de Saint Étienne était célébrée au 26 décembre depuis la plus haute antiquité. Les Constitutions Apostoliques la mentionnent (18) et Saint Grégoire de Nysse (19), Saint Astère d’Amasée et Saint Fulgence (20) le louent d’avoir mérité de figurer aux pieds du berceau de l’Enfant-Roi. De même, il semble que les Saints Innocents étaient déjà honoré du temps d’Origène (21) et de manière certaine sous Saint Augustin (22).

 

Prenons maintenant le cas de l’Égypte. Clément d’Alexandrie qui naquit vers 150 et fut la gloire du didascalée alexandrin, témoigne que de son temps il y avait « des historiens qui, poussant loin l’exactitude chronologique, ont indiqué non seulement l’année de la naissance du Seigneur, mais encore le jour. » (23) Or dans ce même passage, il fait l’énumération des empereurs romains et s’arrête à Commode qui le fut de 180 à 192. Donc ces historiens dont il est question, très probablement des égyptiens, travaillèrent avant 192, preuve que la fête de la Nativité était ou établie ou en cours d’établissement, ces travaux pouvant permettre de fixer avec précision le jour de la nouvelle fête en Égypte. On peut donc penser que la fête de Noël était instituée vers 192 en Égypte.

 

Deux autres témoignages nous montrent l’antiquité de cette solennité : celui de Saint Jean Chrysostome. Il nous dit dans sa 31e homélie (sur la Nativité du Seigneur) que « les fidèles de Rome […] n’ont point cessé de célébrer [cette fête] depuis l’époque la plus reculée. » (24) Et celui du Pape Pélage II (578-590) qui indique que la Préface de Noël a toujours été en usage dans l’église de Rome (25).

 

Cependant de nombreux critiques, méprisant la Lettre de Saint Télesphore, repoussent l’institution de la fête de Noël jusqu’au milieu du IVe siècle. La véritable raison du rejet de ce décret comme de la plupart de ceux des premiers papes, c’est le refus de la primauté de Pierre sur l’Église, car toutes ces lettres témoignent de l’autorité doctrinale et juridictionnelle incontestable et incontestée du Pape sur tout le monde chrétien : c’est le pape qui décide en matière liturgique, c’est le pape qui tranche les différends entre les évêques, c’est le pape qui confirme les Conciles, c’est le pape qui condamne définitivement les hérésies, et tout cela depuis Saint Pierre. Or ces faits historiques condamnent les protestants. Il ne leur reste alors plus que l’échappatoire de la négation des faits les plus évidents.

 

Ils affirment en effet qu’avant le IVe siècle il n’existe aucuns documents qui fassent mention de Noël. Cependant l’absence de documents ne constitue pas une preuve de l’inexistence de la fête. « Durant les trois cents première années de persécution, les archives de l’Église romaine avaient été soumises à l’incendie et à la dévastation en permanence par la main des bourreaux. Après la rapide période de paix qui suivit l’ère constantinienne, survinrent les barbares, lesquels saccagèrent trois et quatre fois Rome, et promenèrent le pillage sur toutes les contrées du monde romain. Il était donc absolument impossible d’espérer que les décrets des premiers papes eussent survécu à tant de désastres. Voilà pourquoi ils sont relativement plus rares. » (26) Et l’Abbé Darras d’ajouter : « Voilà pourquoi aussi nous avons si scrupuleusement insisté sur tous les débris de ces monuments précieux », ce que nous faisons modestement pour notre part vis-à-vis du décret de saint Télesphore.

 

Le Chronographe de 354 constitue donc pour nos hypercritiques la première source pour la fête de Noël. Ce document qui remonte à 336, mentionne à deux reprises le 25 décembre comme le dies natalis Christi, le jour de la naissance du Christ : « VIII kal. Ian. Natus Christis in Betleem Iudeæ : Le Christ est né le huitième jour des calendes de janvier à Bethléhem de Judée ». Cette affirmation laconique, sans justifications, laisse pourtant penser que la fête de Noël était déjà célébrée à la date du 25 décembre depuis longtemps.

 

Réfléchissons maintenant à l’inconséquence que serait cette apparition si tardive de la fête de Noël. Ne serait-ce pas une anomalie inexplicable dans la sagesse de l’Église ? Comment concevoir que le mystère si intimement lié à notre salut qu’est l’Incarnation, mystère sans lequel la Rédemption, notre Rédemption, n’eût pu se faire (27), mystère objet de notre foi, mystère qui ne se trouve jamais si bien magnifié qu’à Noël, comment n’eût-il pas fait l’objet d’un culte avant le milieu du IVe siècle ? Pourtant une préface pour la fête de Noël du sacramentaire léonien nous dit que « tout ce dont la foi chrétienne fait l’objet d’une célébration religieuse tire son origine de la solennité présente et se trouve contenu dans la grâce de son mystère » (28). Pourtant une oraison affirme qu’à Noël « nous célébrons le sacrifice au jour même où il a trouvé pour nous son origine première » (29). Pourtant l’Église, au canon de la Messe, appelle le jour de Noël un jour très sacré, diem sacratissimum, ce qu’elle ne fait que pour quatre autres fêtes (30). L’Église qui bénit celui qui vient au nom du Seigneur (31) n’aurait donc pas béni dès l’origine le jour auquel Il est venu ?

 

Comment penser que, pendant quatre siècles, l’Église n’aurait pas confessé ce mystère (32) ? Et de cette confession découle un enseignement pour tout le peuple chrétien. Comment donc, pendant quatre siècles, les chrétiens n’eussent-ils pas été guidés dans leur foi par la Liturgie sur ce sujet ? En effet, une des fonctions des fêtes de Notre-Seigneur, outre d’honorer dans son mystère, par la prière et la louange, celui que l’on célèbre, une des fonctions de ces fêtes, disons-nous, est d’instruire la foi des chrétiens au sujet de l’événement commémoré (33), et par là de fortifier leur espérance et d’augmenter leur charité, de sorte que l’événement accompli se réactualise parfaitement dans la vie de l’Église et des fidèles par la Liturgie (34).

 

Écoutons le pape Saint Léon le Grand, nous expliquer cette actualisation du mystère de Noël dans l’Église par la Liturgie.

« Pour que nous ne soyons pas troublés par les difficultés inhérentes à notre faiblesse, les paroles des Évangiles et des Prophètes viennent à notre secours ; elles nous enflamment et nous instruisent par leur lumière, à tel point que nous apprenons à considérer la Nativité du Seigneur, ce mystère du Verbe qui s’est fait chair (35), moins comme le souvenir d’un événement passé, que comme un fait qui se passe sous nos yeux. L’annonce que l’ange du Seigneur fit aux bergers qui veillaient, gardant leurs troupeaux, a retenti à nos oreilles (36) : nous sommes préposés aux brebis du Seigneur parce que nous conservons dans notre cœur les paroles divines ; c’est comme si aujourd’hui, en cette fête, il était dit de nouveau : Voici, je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple un sujet de grande joie : il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ et le Seigneur (37). Cette proclamation sublime s’accompagne du chant d’anges innombrables qui, pour mieux rendre honneur et témoignage à celui que célèbre toute l’armée du ciel, bénissent Dieu en disant : Gloire à Dieu dans les hauteurs, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté (38) ! » (39)

 

Saint Léon montre ensuite que, même si la piété personnelle des fidèles doit s’attacher à méditer et à pénétrer tout le sens de la fête de Noël, cette méditation est meilleure et plus profitable quand elle se fait par l’Église tout entière, unit dans une même foi et une même charité, en un même jour et partout sur la terre, car « la prière liturgique, du fait qu’elle est la prière publique de l’Épouse de Jésus-Christ, a une dignité supérieure à celle des prières privées » (40). Cette méditation est donc plus profitable parce que nous recevons des grâces particulières sur le mystère du jour par la prière publique et solennelle de l’Église qui agit comme médiatrice ; et elle est meilleure aussi parce que la fête redevient présente sous nos yeux par la puissance de la Liturgie : c’est comme si nous assistions réellement à l’événement historique.

« Les fidèles qui méditent sur les réalités divines, mes bien-aimés, pensent chaque jour et en tout temps, à la naissance de notre Seigneur et Sauveur du sein de la Vierge ; leur âme, mise en éveil, rend hommage à leur Créateur, soit par des gémissements et des supplications, soit par des transports de louange, soit enfin par l’offrande du sacrifice ; rien alors ne ranime davantage leur foi et n’attire plus souvent le regard de leur esprit que la pensée du Fils de Dieu, Dieu lui-même, engendré d’un Père qui lui est coéternel, et naissant cependant d’un enfantement humain. Pourtant cette même nativité, digne des adorations du ciel et de la terre, aucun jour ne nous la rappelle plus que celui-ci, alors que la lumière nouvelle apparaît jusque dans les éléments, et que nos sens eux-mêmes perçoivent l’éclat d’un si admirable mystère. Ce n’est pas seulement à notre mémoire, c’est en quelque sorte sous nos yeux que se passe l’entretien de l’ange Gabriel avec Marie étonnée, et sa conception par l’opération de l’Esprit-Saint, et sa foi aussi merveilleuse que l’Annonciation elle-même. C’est aujourd’hui que le Créateur du monde est né de la Vierge : lui qui a fait tous les êtres, il est devenu le Fils de celle qu’il a créée. Aujourd’hui le Fils de Dieu s’est montré revêtu de chair, et lui qui échappait aux regards de l’homme est devenu visible et même palpable. Aujourd’hui la parole des anges apprend aux bergers que le Sauveur est engendré dans la substance de notre corps et de notre âme. Aujourd’hui est proposée aux pasteurs qui ont la conduite des troupeaux du Seigneur une manière d’annoncer la bonne nouvelle en redisant, nous aussi, avec l’armée de la milice céleste : Gloire à Dieu dans les hauteurs, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté (41) ! » (42)

 

Ainsi « le mystère de la Nativité du Seigneur brille aujourd’hui à nos yeux d’un éclat plus vif » (43), ainsi l’actualisation du mystère de l’Incarnation en nous a besoin de passer par le culte public de l’Église et il ne serait donc pas concevable que celle-ci ait attendu quatre siècles pour cela, d’autant que « la naissance du Christ, c’est le commencement du peuple chrétien, et que le jour anniversaire de la tête est aussi celui du corps. » (44)

 

Ne serait-ce donc pas un unique et très singulier oubli de la part de l’Église, guidée infailliblement par son divin Époux ? Cependant qu’à Ravenne, entre la fin du IVe et le début du Ve siècle, il existait déjà pas moins de quarante oraisons seulement pour préparer le peuple à la fête de Noël (45).

 

Néanmoins, si l’on s’obstine à vouloir repousser le plus loin possible l’institution de la fête de Noël dans l’Église, c’est un fait incontestable que la Naissance du Sauveur était l’objet de la piété des premiers chrétiens. « Sur les murs des catacombes et dans les sarcophages les plus anciens, nous voyons représentées quelques-unes de ces scènes : l’ange qui annonce à Marie la naissance de Jésus, la Visitation, la naissance du Sauveur dans une étable ; surtout l’adoration des mages, plus fréquente qu’aucune autre peinture, et dans laquelle Marie tenant l’enfant divin sur ses genoux semble le présenter aux hommages des rois de l’Orient. Dans une autre fresque du cimetière de Priscille, qui par son style remonte à la plus ancienne époque de la peinture chrétienne, la fin du Ier siècle ou le commencement du IIe, Marie tient l’enfant Jésus sur son sein, tandis qu’un homme debout devant elle, peut-être le prophète Isaïe, montre l’étoile qui annonça la naissance du Sauveur. » (46) Un autre témoignage de la dévotion pour la Nativité est le Gloria qui prend pour base à ses merveilleux développements la formule utilisée par les Anges pour annoncer aux hommes la naissance de leur Sauveur. Or il est à remarquer que c’est encore le pape Saint Télesphore qui est à l’origine de son introduction dans la Messe. Ne pourrait-on pas y voir un lieu avec l’établissement de la fête de Noël ? Un dernier témoignage de la pitié populaire pour la fête de Noël est la consécration solennelle de la virginité de Marcellina, sœur de saint Ambroise, en présence du pape saint Libère et de plus de quatre mille personnes à la Noël 352 (47). Le choix de cette fête pour cette cérémonie montre que la dévotion pour la naissance de notre Sauveur était fermement établie non seulement dans le peuple mais aussi dans l’élite chrétienne.

 

Enfin il est une hypothèse qui, si elle s’avérait exacte, apporterait une solution définitivement à la question. Dans la primitive église (déjà sous saint Pierre), les ordinations avaient toujours lieu au samedi des Quatre-Temps de décembre (48). Y a-t-il en cela un lien avec la fête proche de Noël ? Si c’est le cas, l’antiquité de la fête serait infailliblement prouvée ; cependant nous n’avons en l’état aucun document : ni infirmant, ni confirmant.

 

Pour résumer, il est possible que la fête de Noël existait à Rome avant 129, date de la lettre de Saint Télesphore. Mais il est certain qu’à partir de cette date la Nativité était célébrée dans le reste du monde chrétien. La fête de Noël, de par son antiquité, témoigne donc que tout ce que nous connaissons aujourd’hui dans l’Église était déjà pratiquement institué dès les premiers siècles, et témoigne aussi de l’immuable grandeur de l’Église qui ne bouge pas d’un iota. Ainsi voyons-nous que « l’Église parle pour les siècles ; pour elle, point de vicissitudes ; sa voix est toujours la même. Dès son premier jour, elle sut tout dire à son divin Époux. » (49)

 

Il nous reste maintenant à savoir pourquoi l’Église a choisi le 25 décembre pour fêter Noël.

 

 

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