ISIDORO MATAMOROS

VATICAN II, UNE ÉNORME ESCROQUERIE

DE NOUVEAUX SACREMENTS POUR UNE NOUVELLE TRINITÉ

COMPATIBLE AVEC LE JUDAÏSME TALMUDIQUE ET LE NOACHISME ?

L’EXEMPLE DU BAPTÊME CONCILIAIRE EN LANGUE ANGLAISE.

 

Nullité et Invalidité intrinsèque du Baptême « NOVUS ORDO » en langue anglaise

d’après les textes de l’ICEL (International Comity for English in the Liturgy).

 

 

 

Extrait tiré de la bénédiction des eaux :

In the waters of the Jordan your Son was baptized by John and anointed with the Spirit. Your Son willed that water and blood should flow from his side as he hung upon the cross.

By the power of the Spirit give to the water of this font the grace of your Son (1).

 

Rubrique :

During the Easter season, if there is baptismal water which was consecrated at the Easter Vigil, the blessing and invocation of God over the water are nevertheless included (2), so that this theme of thanksgiving and petition may find a place in the baptism. The forms of this blessing and invocation are those found in nos. 223-224, with the variation indicated at the end of each text.

 

Application de la forme et de la matière pour conférer le baptême :

N., I baptize you in the name of the Father, (He immerses the child or pours water upon it.) and of the Son, He immerses the child or pours water upon it a second time and of the Holy Spirit.

He immerses the child or pours water upon it a third time (3).

 

Extrait tiré de l’onction :

As Christ was anointed Priest, Prophet, and King, so may you live always as a member of his body, sharing everlasting life (4).

 

Texte tiré du rite conclusif à la fin du baptême :

Dearly beloved, this child has been reborn in baptism. He (she) is now called the (5) child of God, for so indeed he (she) is. In confirmation he (she) will receive the fullness of God’s Spirit (6). In holy communion he (she) will share the banquet of Christ’s sacrifice (7), calling God his (her) Father in the midst of the Church. In the name of this child, in the Spirit of our common sonship (8), let us pray together in the words our Lord has given us:

 

Démonstration d’invalidité en deux articles, conformément à la forme de la Somme théologique : objections, « sed contra », développement, réponses aux objections, digression, post-scriptum.

 

Le premier article démontre l’invalidité d’un point de vue général et réfute trois objections mineures.

Le deuxième article traite de dix objections, qui pourraient aussi provenir des traditionalistes.

L’accusation principale consiste en ce que la nouvelle liturgie du Baptême s’inspire de la Christologie de l’Esprit post-moderniste (Spirit Christology), dans laquelle « Holy Ghost » est remplacé par « Holy Spirit » dans un tour de passe-passe.

La Christologie de l’Esprit n’est en réalité rien d’autre que l’ancienne hérésie du Monarchianisme (9) dynamique qui vient prendre la place de la Christologie du Logos du Magistère traditionnel de l’Église. Toutes citations ainsi que les références alléguées dans de documents, soit de saint Thomas d’Aquin, soit des Pères d’Église, ont été vérifiées dans la littérature primaire, dans la mesure où l’on peut considérer la Patrologie grecque de Migne comme primaire.

 

 

 

 

Article 1 : Invalidité du Baptême NOVUS ORDO de l’ICEL

 

Objection 1 : Il semble que le texte de la nouvelle liturgie du Baptême soit tout simplement valide, car le changement dans la manière de désigner le Saint-Esprit, de « Holy Ghost » à « Holy Spirit » (l’Esprit-Saint ?), n’a pas d’importance théologique. Les deux expressions sont équivalentes à tous égards, et apparaissent toutes deux dans la Sainte Écriture. L’expression qu’on utilise maintenant est simplement plus proche de la langue latine (Spiritus).

 

Objection 2 : En outre, dans les pays de la langue anglaise, le Sacrement du Baptême était dispensé en latin auparavant parmi les catholiques, parce qu’on utilisait alors la langue latine. C’est pourquoi on ne faisait usage ni de l’expression « Holy Spirit », ni de l’expression « Holy Ghost ». Seuls les Anglicans utilisaient autrefois « Holy Ghost », est c’est pour cette raison que ce terme a aussi gardé une connotation protestante.

 

Objection 3 : Le texte de la nouvelle liturgie du Baptême s’inspire en fait de la doctrine du magistère du Concile Vatican II sur le Saint-Esprit ; aussi met-il logiquement en avant, sur le plan liturgique, ses conceptions en matière de Christologie de l’Esprit (Spirit Christology), qui — et ceci ne doit absolument pas être passé sous silence — sont également mis en œuvre dans la forme sacramentelle de la consécration épiscopale du Novus Ordo de Paul VI, qui eut pour rédacteur Joseph Lécuyer (10), lequel inspirait étroitement sur cette question Annibale Bugnini (11), secrétaire Général du Consilium liturgique (12). C’était là, dans leur esprit, le moyen de compenser une hypertrophie de 1800 ans de Christologie du Logos (du Verbe), qui aurait été imposée depuis Justin le Martyr (13), et qui aurait compensé également le fait de n’avoir pas accordé une importance suffisante aux Évangiles synoptiques, et de ne s’en être que trop peu soucié.

 

Sed contra : Si ritus immutetur eo manifesto consilio, ut alius inducatur ab Ecclesia non receptus, utque id repellatur quod facit Ecclesia et quod ex institutione Christi ad naturam attinet sacramenti, tunc palam est, non solum necessarium intentionem deesse, sed intentionem immo haberi sacramento adversam et repugnantem (14) (Leo XIII : Bulla, Apostolicæ Curæ).

 

Respondeo dicendum, que la nullité de la nouvelle liturgie du Baptême selon les textes de l’ICEL en langue anglaise découle de deux motifs qui trouvent leur source dans un seul et même principe :

 

  • La Christologie de l’Esprit, ou Spirit Christology, en substitution de la Christologie du Logos traditionnelle, qui contraignit même en 2006 la Commission de la Foi de la Conférence des évêques allemands à une prise de position plutôt négative et à des recommandations pour les fidèles — ce qui cependant ne s’est avéré n’être qu’une défense de Nestoriens (15) aux prises avec des Monarchiens dynamiques —, et de même,
  • l’introduction de l’expression « Holy Spirit » au lieu de « Holy Ghost » dans le cadre d’un tour de passe-passe révolutionnaire, véritable stratégie de manipulation idéologique, centrée sur la terminologie, pour viser ainsi à un lavage de cerveau à la fois social, politique et religieux, selon le procédé décrit actuellement par l’expression à la mode de « Wordings » (16).

 

Son principe même réside en un réductionnisme qui cherche à réduire la nouvelle Alliance à l’Ancien Testament, mais un AT tel qu’il est promu par les faux-prophètes du noachisme (comme par exemple Elie Benamozegh, rabbin de Livourne en Italie).

 

Les nombreux représentants de cette Christologie de l’Esprit ont une organisation œcuménique, c’est-à-dire pan-religieuse, et leur hérésie perpétue essentiellement l’hérésie d’un Paul de Samosate (auteur souvent cité par Joseph Lécuyer), qui avait été déjà condamné au milieu du troisième siècle.

Elle présente également de grandes similitudes avec l’arianisme radical anoméen ( ou eunomien (17) ). La « Spirit Christology » est en effet d’une part accompagnée d’une nouvelle vision du Saint-Esprit, qui Le rabaisse essentiellement à un concept féminin de « vertu spirituelle » — donc un simple attribut de l’essence (ou de la nature) divine — et d’autre part d’une nouvelle fausse interprétation réductrice de la Messianité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui n’est plus considéré comme l’Incarnation du VERBE éternel.

La théorie sous-jacente en est bien plutôt que, par le baptême du Jourdain, ce serait en réalité le sacerdoce de saint Jean, lequel était membre de la famille sacerdotale d’Aaron, que Notre-Seigneur aurait reçu. Jésus, personne humaine créée, aurait ainsi été consacré « Aaronite d’honneur » messianique, et aurait été ainsi revêtu du même coup des « dynameis (18) », de la « vertu de Dieu », qui, selon l’« orthodoxie » de la Christologie de l’Esprit, n’est autre que le « Holy Spirit ».

Il aurait donc été alors, selon les termes de cette liturgie du Baptême en question, oint « Roi, Prêtre et Prophète ». Dès lors NSJC n’apparaîtrait plus, ni comme le souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance scellée dans son propre Sang (Épître aux Hébreux), ni comme prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédek, mais tout simplement comme un prêtre. Mais prêtre de quelle Alliance et de quel Testament ?

 

Le fait que ce « Holy Spirit » ne soit qu’un « God’s own Power » ou un « Power of God », nombre de sectes protestantes depuis le XIXème siècle nous en donnent l’assurance, ce qui nous fournit du même coup l’origine de ce tour de passe-passe. Le concept d’un tel Saint-Esprit ne réside plus dans la Révélation du Nouveau Testament, mais s’inspire de modèles issus de l’A.T., tels que rapportés par exemple dans Nombres 11.16-30. Comme l’ont expliqué les représentants de cette Christologie de l’Esprit, cette doctrine ouvre un dialogue avec le judaïsme. Le Christ reçoit ainsi, en tant qu’être purement humain, son statut de Messie au moment du baptême du Jourdain, et se voit alors sanctifié et éclairé à la manière d’un prophète de l’ancienne Alliance. L’intensité en est peut-être plus forte, mais la nature de l’action reste la même !

 

L’Incarnation du VERBE éternel, au moment du Fiat marial, en la Personne unique et incréée du Fils — l’Union hypostatique — est ainsi absolument niée et totalement évacuée !

 

Comment ces hérésies se manifestent-elles dans le Baptême de l’ICEL ? Pour cela on doit examiner quatre passages.

  • Dans la bénédiction de l’eau de la liturgie du Baptême, on fait bien référence, à la manière traditionnelle, au baptême du Jourdain, mais en ajoutant simplement que NSJC a reçu, à ce moment-là, l’onction avec (with) le “Spirit”. Cela constitue déjà en soi une raison suffisante pour rejeter ce rite, parce que le Sauveur n’a pas reçu le Saint-Esprit lors du baptême du Jourdain, mais au contraire L’a révélé.

 

  • Dans l’onction du néophyte, après réception du Baptême, la portée de l’onction du Christ dans le Jourdain est à nouveau soulignée : Jésus y a été oint « Roi, Prêtre et Prophète ». Dans ce contexte, on ne peut que se référer au point 1) en guise de réponse au point 2).

 

Il faudrait omettre déjà la bénédiction de l’eau, comme c’est déjà souvent le cas dans la liturgie espagnole du Baptême. Mais si les espagnols l’omettent, ce n’est malheureusement que par pure négligence. Dans la théologie traditionnelle, selon les Actes du Magistère et selon la doctrine des Pères de l’Église, cette onction de NSJC s’est produite au moment même de l’Incarnation lors du Fiat de la Mère de Dieu en réponse à l’Annonciation, lorsque la nature humaine du Sauveur fut assumée dans l’Être éternel incréé du Fils, sans que la nature humaine ait pu avoir un mode substantiel créé (modus substantialis creatus) qui lui fut propre. (19)

La conclusion de 1) et 2) ne laisse aucun doute : d’après le texte du Baptême de l’ICEL, c’est lors du baptême du Jourdain que Jésus aurait été oint Christ. Ceci est une négation manifeste de la Divinité de NSJC ! Une personne humaine nommée Jésus aurait été éclairée par le « Spirit ». On retrouve cela à quatre reprises, presque mot pour mot, dans la prétendue « Liturgie dite de Lima » du frère de Taizé Max Thurian.

  • Ce « Spirit » a été introduit sous des prétextes étymologiques dans le contexte d’un tour de passe-passe dans la pratique liturgique post-conciliaire, ainsi que dans la nouvelle forme du Baptême, où se verra nié purement et simplement tout ce que le Magistère de l’Église catholique relie à l’expression latine « Spiritus Sanctus ».

 

Le même procédé aura été mis en œuvre pour l’ordination NOVUS ORDO, quand on a introduit le mot « presbyter » au lieu du mot « priest », ce qui avait déclenché une réponse officielle par le Cardinal Medina-Estevez à destination de l’ICEL et des conférences des évêques anglophones. Mais cela seulement comme « argumentum ad hominem ». En bref nous avons en réalité à présent affaire à une nouvelle forme sacramentelle du Baptême révélant un tout autre Saint-Esprit.

  • En outre, à la fin de la bénédiction de l’eau, on brise la règle habituelle des Appropriations, qui s’exprime en l’occurrence ainsi : ex ipso (Père) et per ipsum (Fils) et in ipso (Saint-Esprit), ou aussi : ex ipso et cum ipso et in ipso ; (Rom 11.36 ; Augustinus De Trin. I.6.12 ; VI.10.12).

 

Par appropriations, nous comprenons la façon par laquelle certains attributs de Dieu ou certaines opérations divines, qui en réalité sont essentiellement communes aux trois Personnes, sont plutôt référées à une Personne en particulier selon certains critères. Les appropriations ne sont en réalité qu’un moyen destiné à nous permettre de mieux nous représenter les distinctions et les propriétés en Dieu.

 

Saint Léon le Grand (20) (Serm. de Pent 2.2) : « La Trinité, vu qu’elle est inséparablement une, ne pourrait jamais être comprise en tant que Trinité (par nous, du fait de notre faiblesse), si elle devait continuer à rester considérée comme inséparable ».

 

L’appropriation est donc une forme d’anthropomorphisme de la connaissance, licite dans certaines limites.

 

Ainsi pour fournir un exemple : Ex ipso (le Père) et per ipsum (le Fils) et in ipso (le Saint-Esprit) sunt omnia etc., signifie que le Père opère par le Fils dans le Saint-Esprit.

En effet, « Ex ipso » signifie la puissance active et la cause principale de Dieu, que l’on peut dire appartenir plutôt au Père : le premier principe, celui même de la Trinité !

« Per ipsum » indique la cause exemplaire, c’est-à-dire le Verbe, l’image d’origine de toutes choses et sa beauté (species est in imagine !), comme l’idée principe de la création, et que cette idée principe contient toutes les autres idées et toutes les images.

« In ipso » indique la finalité assurée par la bonté divine, laquelle gouverne et garde la création, visant ainsi plutôt le Saint-Esprit comme expression de la bonté en Dieu.

Nous disons donc du Père la principauté des principes, du Fils l’exemplarité dans la création, et du Saint-Esprit la finalité et sa bonté.

 

Aussi, dans le contexte du baptême ICEL, l’application de ces règles théologiques est-elle particulièrement éclairante sous un certain aspect.

 

By the power of the Spirit give to the water of this font the grace of your Son. — Par la vertu de l’Esprit etc. ….

 

Et cette « grâce » dans le « Christ » proviendrait de ce nouvel « Esprit-Saint ». Cette application inverse dès lors l’ordre de la succession habituelle des appropriations. Dans cette nouvelle liturgie, c’est maintenant en effet par cet « Esprit-Saint » que l’action de Dieu passe dans le Fils.

 

En effet, d’après J. P. II dont Johannes Dörmann (21) nous a expliqué la doctrine, nous savons que la finalité, c’est l’homme ! Donc le Fils est désormais « ex Patre Spirituque », comme nous l’enseigne « l’orthodoxie de la christologie de l’Esprit ». Et « l’huma » (22) adoptée dans le messie, lui-même adopté au Jourdain, est aussi « ex Patre Spirituque ».

Le Père nous adopte par « l’Esprit-Saint » dans le « Christ spirituel » et nous devenons ainsi une humanité spirituelle, en « pélé » vers le « point oméga » de Teilhard de Chardin, et chaque JMJ est une borne de plus.

 

Bien que ceci n’apparaisse que comme une simple faille à la règle courante des Appropriations, et qu’en tant que formulation cela pourrait sembler secondaire, il est à noter que les auteurs du Rite de l’ICEL ont recherché ici la cohérence. Dans le contexte d’une argumentation convergente, cela passe très bien dans le tableau d’ensemble, parce que, par exemple dans le texte allemand de la nouvelle liturgie du Baptême, la formulation est autre.

 

Lorsqu’on utilise « Holy Ghost » et « Holy Spirit » et que l’on compare leurs significations, il faut garder à l’esprit que, dans certains cas, les deux expressions peuvent se justifier.

Dans les langues allemande, latine, française, italienne, espagnole et portugaise il n’y a qu’une expression : Geist, spiritus, esprit, spirito, espíritu et espirito. En maltais, il y en a deux comme en anglais : « ir-riħ ta Alla », l’esprit de Dieu, celui qui planait dans la Genèse au-dessus des eaux, et « Ispirtu-s-Santu », expression véritablement hypostatique, lorsque l’on parle de la troisième Personne du Saint-Esprit dans le nouveau Testament.

Le catholique orthodoxe peut appliquer ces ambiguïtés parfois légitimement comme, sur un instrument de musique bien accordé, il peut s’intéresser à l’harmonie des cordes. On peut dire par exemple sans hésitation que « le Saint-Esprit guide l’Église dans l’Esprit Saint — the Holy Ghost guides the Catholic Church in the Holy Spirit ». On a ainsi clairement une expression hypostatique dans le premier cas et, dans le second cas, une expression plus essentielle qui, en quelque sorte indirectement, décrit l’hypostase du Saint-Esprit, ou les manifestations de sa Vertu. Cependant il est alors clair que l’anglais « Holy Ghost » signifie la Personne.

 

Lorsque l’« instrument » est désaccordé, de la cacophonie et des dissonances naissent alors une nouvelle signification d’où nous sommes obligés de comprendre que ces dissonances sont voulues.

À la fin, par une analyse sans préjugés du texte de la liturgie du Baptême, on doit constater que la Divinité de NSJC est absolument niée, et que l’Esprit-Saint est devenu un esprit différent, et que c’est bien la raison pour laquelle on écrit aussi maintenant « spirit » et non « ghost ».

Ce changement de forme ainsi que la « significatio ex adjunctis » nous obligent dès lors à conclure à l’invalidité du sacrement.

 

Réponse 1 : Dans le contexte d’un tour de passe-passe, les arguties étymologiques contre l’usage séculaire de l’expression anglo-saxonne « Holy Ghost » pour désigner la Personne du Saint-Esprit, en tant que formulation hypostatique, sont typiques de sectaires, et feraient honneur aux méthodes des activistes de la théorie du genre.

Ces derniers temps, de nouveaux « Wordings », comme on dit aujourd’hui, se font jour de la part de ces adeptes psychotiques du genre, qui construisent un glossaire socioculturel mondial, qui doit servir au lavage de cerveau de la population. On s’en va donc éradiquer tous les concepts traditionnels qui ne correspondent pas à l’un de ces « Wordings ».

Ils trouvent leurs précurseurs à l’époque de la Révolution Française, mais aussi chez les Témoins de Jéhovah et les Adventistes, qui prétendent « ad nauseam » que le Saint-Esprit serait la vertu de Dieu et rien de plus.

 

On peut maintenant faire son choix : soit le Saint-Esprit a été dégradé au rang d’un attribut de l’essence divine, soit un attribut de l’essence est devenu une Personne. Les deux propositions sont hérétiques, et la seconde a un petit goût de Joachim de Flore (23).

En anglais, « Holy Spirit » apparaît pour la première fois dans la traduction de la Bible de Wyclif, et seulement de manière parcimonieuse. Il en est de même dans la Bible King-James et dans la Bible catholique de Douai-Rheims. Certains usages innocents restent, dans certains cas, tout-à-fait permis, comme on l’a indiqué ci-dessus.

 

Cependant, parce qu’il ne s’agit pas ici d’une simple question d’étymologie, mais bien plutôt de la question du sens qu’un mot a tout simplement revêtu, par plusieurs détours, au cours de l’histoire, on doit constater que « Holy Ghost » désigne toujours une personne, à savoir la troisième Personne de la Très Sainte Trinité, et désigne donc une notion existentielle, subsistentielle et hypostatique, alors que « spirit » en anglais est toujours une notion essentielle qui se rapporte à la nature d’une chose.

Cette dernière expression met donc l’accent sur la nature du Saint-Esprit et sur ses manifestations et non sur la Personne. C’est donc très logiquement que les Anglo-Saxons priaient « in þǣm Naman þæs Fæder enti þæs Suna enti þæs Hæligan Gæstes », ce qui n’a pas changé après l’arrivée des Normands. Vouloir se rapprocher du Latin n’apparaît ici que comme un prétexte pour imposer sous le manteau un sens complètement différent.

 

Réponse 2 : Il n’est donc pas vrai qu’en Angleterre ‘catholique’, « Holy Ghost » n’ait jamais été utilisé pour le Baptême ! Ce terme a été utilisé dans le Baptême d’urgence fait par les laïcs, et l’on priait et chantait également « Holy Ghost » jusqu’au Concile. Le recueil des chansons populaires, qui s’adressait au « Holy Ghost », a fini par être jeté au rebut, et les chansons charismatiques ont adopté « Holy Spirit ».

Bien sûr, les Anglicans baptisaient en utilisant « Holy Ghost » et justement ce terme a été considéré comme valide à Rome. En fait les Anglicans ont procédé ainsi jusqu’à aujourd’hui, et, dans le même temps, ils ont exprimé la doctrine traditionnelle sur le Baptême du Christ de la manière suivante : « that Christ had consecrated the floods of Jordan for the washing away of sinnes » (24).

Mais la Church of England ne serait pas ce qu’elle est si elle n’avait pas aussi un rite baptismal en « accessible language », et celui-ci est presque identique aux textes de l’ICEL. On peut donc aujourd’hui choisir. Il en va de même pour la branche américaine de la Communauté Anglicane, « l’Église épiscopale ».

 

Réponse 3 : Si quelqu’un adopte la position du Concile, il adopte ainsi une position incompatible avec le Magistère traditionnel de l’Église, des Conciles, des papes et des Pères de l’Église, ainsi qu’avec la doctrine de la plus grande partie des Pères apologétiques, et d’abord et surtout en contradiction avec l’Évangile de saint Jean lui-même.

« Et le VERBE s’est fait chair » est en effet une phrase que les Christologues de l’Esprit n’aiment pas entendre. Comme principal responsable de la Christologie orthodoxe du Logos, les Christologues de l’Esprit incriminent saint Justin le martyr, ce qui marque une époque aux environs de 50 ans après la mort du dernier Apôtre.

C’est en effet une bien prestigieuse société œcuménique, qui aura ainsi déclaré la guerre à l’« hellénisation » du christianisme. On y trouve des professeurs soi-disant « catholiques » tels que Piet Schoonenberg et Weinandy ; des protestants évangéliques comme le professeur Moltmann ; le président – décédé entretemps – de la Fédération réformée d’Allemagne, le professeur Kraus ; des théologiens orthodoxes comme Evdokimov et Boulgakov etc.

 

Il existe une littérature abondante sur ce sujet, que l’on peut consulter sur Google Books. On y trouve même un ouvrage sur saint Irénée de Lyon (25), qui aborde la question de savoir si lui aussi ne pourrait pas être compté parmi les Christologues de l’Esprit. L’auteur de cet ouvrage — lui-même Christologue de l’esprit — finit par répondre par la négative, parce que les deux erreurs de saint Irénée (adv. haer. III. 9. 3 ; III. 18.3) sont trop isolées et que le Saint n’en a tiré aucune conclusion ni aucune théorie. Nous ne serons pas surpris de constater que Joseph Lécuyer a choisi précisément de se référer à ces deux seuls passages de cet auteur.

 

Quoiqu’il en soit, nos vaillants Christologues de l’Esprit ramènent leur interprétation sur l’Esprit-Saint au niveau de l’A.T. L’exposition de la Messianité se réduit ainsi à l’interprétation des Prophètes. L’histoire de l’Église est déclarée aberrante 100 ans avant le Concile de Nicée.

 

En fait c’est avec le judaïsme qu’il s’agit ici simplement de se réconcilier. Mais, dans une telle religion, ainsi « réconciliée » il n’existera plus aucun Baptême validement prononcé au nom de la Très Sainte Trinité.

 

Article II : contre les vaines tentatives de sauvetage de la part de certains traditionalistes

 

Objection 1 : Il est peut-être dommage que les nouveaux rites sacramentaux aient pu être introduits ; de même ce changement de terminologie de « Holy Ghost » à « Holy Spirit » ne sauraient en rien se justifier. Cependant on doit comprendre « Holy Spirit » à la manière dont le comprend l’Église catholique [secte marrane Conciliaire] depuis le Concile Vatican II, que l’auteur désigne comme Contre-Église. Puisqu’à compter de maintenant « Holy Spirit » est l’expression désignant l’Esprit-Saint dans la zone linguistique anglo-saxonne, on doit considérer l’intention de l’auteur de cette liturgie du baptême, même si les sectes hérétiques et les théologiens dévoyés du Concile donnent au terme « Holy Spirit » un contenu falsifié.

 

Objection 2 : Il peut être ambigu, dans la nouvelle liturgie du baptême (et pas seulement en anglais) de considérer que Jésus-Christ a été oint avec (with) l’Esprit-Saint lors du baptême du Jourdain, comme s’il avait été élevé à ce moment-là seulement à la messianité, et non au moment du Fiat marial de l’Annonciation de l’Ange à la Mère de Dieu. Mais il n’est pas obligatoire de l’interpréter comme cela. Les auteurs voulaient peut-être simplement dire qu’il y a eu deux onctions : une à l’Incarnation et une au moment du baptême du Jourdain, lorsque les Grâces accidentelles créées de NSJC et Sa Science (« scientia Christi » en latin) ont été perfectionnées en vue de Son statut de Messie.

 

Objection 3 : L’auteur doit certainement connaître, dans le Denzinger-Hünermann, tous les numéros (DH 3100-3102) dans lesquels on mentionne un vicaire apostolique d’Océanie, qui a posé au Saint-Office la question de la validité du Baptême d’un ministre méthodiste, qui aurait auparavant déclaré dans sa prédication qu’il baptisait, mais pas pour le rachat du péché originel. Le Saint-Office ne s’opposait pas à la validité de ce Baptême, en dépit de l’hérésie déclarée. Il est même probable que le méthodiste ait pu baptiser au nom de « Holy Spirit ».

 

Objection 4 : L’Église grecque-orthodoxe d’Amérique a utilisé l’expression « Holy Spirit » dans son Baptême et par ailleurs généralement dans l’invocation de la Trinité. Il en va de même pour les Coptes. Est-ce que tous les Sacrements donnés par ces schismatiques seraient à présent invalides ?

 

Objection 5 : Une négation ritualisée de la Divinité de Jésus-Christ dans le rite baptismal en question n’est pas une raison pour en déclarer l’invalidité. Les Nestoriens ont aussi une doctrine erronée sur le baptême du Jourdain, et leur baptême n’a pourtant pas été déclaré invalide par aucun pape. On devrait considérer le cas du rite baptismal des Nestoriens comme un précédent.

 

Objection 6 : Jésus-Christ a possédé et possède, pour instituer les sacrements, par la vertu de sa Divinité, la Potestas Auctoritatis, et aussi, en son humanité, la Potestas Excellentiae sive Ministerii principalis. À la question de savoir si ce dernier pouvoir pourrait être au moins transmis à de pures créatures comme potestas Ministerii sans le « principalis », saint Thomas répond par l’affirmative. De telles créatures pourraient instituer des sacrements au sens strict. Seulement ce pouvoir ne serait pas donné dans son perfectionnement, comme chez Jésus-Christ (III q.64 a.4 ad 3).

Si quelqu’un interprétait de manière erronée — et même avec malice — le rôle de Jésus-Christ dans l’institution des Sacrements, de sorte qu’il nierait Sa Divinité, le Sacrement resterait quand même valide au cas où cette dénégation n’apparaîtrait pas directement dans la forme sacramentelle.

 

Objection 7 : Le doute, qui amène l’auteur à conclure à l’invalidité de la nouvelle liturgie du Baptême des textes de l’ICEL, suppose que la bénédiction des eaux baptismales et l’onction du candidat seraient nécessaires à la dispensation valide. Mais ce n’est pas le cas ! C’est pourquoi cette liturgie du baptême est valide malgré les erreurs qu’on y a trouvé.

 

Objection 8 : L’Écriture-Sainte enseigne si clairement et si distinctement, dans les textes messianiques de l’ancien testament, ainsi que dans les Évangiles, les Actes des Apôtres et les Épîtres apostoliques, que Jésus-Christ a été oint du Saint-Esprit, que ce serait porter de l’eau à la rivière que de venir ici avec des citations superflues de l’Écriture. Il est regrettable de devoir attirer l’attention sur ce point.

 

Objection 9 : De nombreux ‘prêtres’ de l’église Conciliaire, qu’ils aient été validement ordonnés prêtres ou non, ne sont pas conscients de ces erreurs, et ils ne les considèrent pas comme véritables lors de l’administration du baptême. Par conséquent, elles n’ont pas d’importance. Les baptêmes restent donc également valides.

 

Objection 10 : L’auteur ne peut présenter aucun texte officiel comme preuve d’un tour de passe-passe présumé.

 

Objection 11 : L’Église a supplée : Le simple fait que l’officiant ignore de bonne foi les subtils pièges sémantiques non-catholiques introduits malicieusement dans les formulations liturgiques, et n’en aurait absolument pas conscience, à condition qu’il désirerait en toute honnêteté et bonne foi « faire ce que fait l’Église » sauverait par là-même la validité du sacrement.

 

Sed contra : Data est mihi omnis potestas in coelo et in terra. Euntes ergo docete omnes gentes baptizantes eos in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti (26). (Matth. 28.18).

 

Grégoire de Nazianze (27) : « On l’appelle Christ à cause de la Divinité, parce que c’est elle qui oint son humanité et qui la sanctifie, non par une manifestation de vertu, comme chez les autres personnes consacrées (28) (Orat. 30.21) ». Du contexte, il ressort que celui qui l’a oint est le VERBE éternel. « Lui (le Christ) est parfait non uniquement à cause de Sa Divinité, que rien ne peut dépasser en perfection, mais aussi à cause de son humanité, laquelle fut assumée comme ointe par la Divinité, et comme étant devenue une avec Ce qui l’a oint, et, je suis audacieux de le dire, comme égale à Dieu (ὃ homotheos) » (Orat. 45.13). Voir aussi Athanasius (c. Arius. Orat. IV. 36) ; Cyrill d’Alex. (In Ioh. IV.2, Migne PGR 73, col. 577B) ; (In Ioh. XI.9, PGR 74, col. 537C) ; (In Hebr. Frag., PGR 74, col. 1006C) ; Joh. de Damas. (De Fide Orth. III.3).

(D’ailleurs, comme petite note à part, saint Jean Damascène enseigne sur ce point la distinction réelle thomiste entre la nature et la personne, dont la doctrine a été rendu obligatoire par la Congrégation pour les Études sous Pie XI) ; August. In Ioh. Tract. 108.5 : « In quo (sc. Verbo) et ipse Filius hominis sanctificatus est ab initio creationis suae, quando Verbum factus est caro. Tunc ergo sanctificavit se in se, hoc est hominem se in Verbo se, quia unus Christus Verbum et homo, sanctificans hominem in Verbo ». Voir aussi (De Trin. XV.26.46).

 

Respondeo dicendum, qu’il est blasphématoire de prétendre que la Grâce du Christ dans le baptême du Jourdain, de quelque manière que ce soit, ait eu besoin d’un perfectionnement quel qu’il fût, que ce soit la grâce de sa Sainteté substantielle, la Grâce d’Union, ou que ce soit les Grâces de sa Sainteté accidentelle, la Grâce créée. En particulier, il est ici absurde de se référer à saint Jean Baptiste, puisqu’il disait lui-même qu’il baptisait par l’eau, mais qu’après lui viendrait quelqu’un qui baptiserait par le Saint-Esprit.

 

Un principe essentiel de l’institution ainsi que de la constitution des Sacrements de la nouvelle Alliance est la pleine Autorité et Souveraineté de son Fondateur et Créateur, que le Christ avait par lui-même, pour établir des signes absolument efficaces dans l’ordre du Salut donné. Pour cela, le Sauveur a agi de par son Pouvoir propre, et non de par un pouvoir qui lui aurait été donné ou délégué par une instance externe, comme pour Moïse. Le Christ a scellé l’Alliance dans son propre Sang et non comme un fondé de pouvoir ou un gouverneur.

 

Établir un Sacrement signifie lier la Grâce à ces signes sacrés. La cause principale pour l’établir ne peut être que Dieu, parce que la Grâce est son Œuvre propre et Lui seul dispose d’une autorité en la matière. On appelle ce pouvoir exclusivement divin la Potestas Auctoritatis. Lorsque des créatures participent à l’institution, c’est alors une Potestas Ministerii. En raison du caractère unique de l’Union hypostatique, le Pouvoir du Christ quant à son humanité s’appelle Potestas Excellentiae sive Ministerii principalis (III q 64 a. 1 et 3). Lorsque donc on dit que le Christ a institué les Sacrements, cela veut dire : comme Dieu, c’est par la Potestas Auctoritatis, et comme homme c’est par la Potestas Excellentiae, qu’il a fixé les signes extérieurs dont la mise en œuvre transmet la Grâce. La puissance divine en Jésus-Christ prime sur sa puissance en tant qu’homme, mais sa puissance en tant qu’homme dépasse toute autre puissance créée. Elle est la source des Sacrements.

 

La Potestas Excellentiae comprend d’après Thomas (III q. 64 a. 3) ce qui suit :

  • Dans les Sacrements, c’est la vertu de Sa Souffrance qui agit, ainsi que ses Mérites.
  • Ils s’accomplissent à l’invocation de son Nom.
  • Il a pu les instituer car ils opèrent par Sa Puissance et par la puissance de la vertu acquise de la « Gratia Capitis – la Grâce du Chef ».

 

On peut ainsi affirmer que, si l’on invoque le Nom de Jésus-Christ dans la dispensation des Sacrements en remettant en cause sa Potestas Auctoritatis et Excellentiae, le droit divin de l’ordre donné de la Rédemption est lui-même remis en question, sans lequel les Sacrements pourraient dès lors ne plus subsister.

Dans le cas de la liturgie du baptême d’après les textes de l’ICEL, il se trouve donc qu’en sus de la dénégation de la Divinité du Sauveur, on nie également la perfection de sa Grâce créée, laquelle est indispensable à la Gratia Capitis. La Gratia Capitis est en effet la cause formelle des Sacrements (car elle est étroitement liée aux mérites de NSJC), et donc le principe de la sanctification des membres du Corps mystique du Christ (III q. 8 a. 5 et 1), parce que, par la plénitude des Grâces, Jésus-Christ en est aussi le chef (caput) par les grâces créées, possédant en outre, de la plénitude qu’Il détient, le Droit souverain d’accorder les Grâces (doctrine classique dans les séminaires).

 

La Potestas Excellentiae Christi se trouve donc, primordiale dans l’Ordre du Salut — et il n’y en a pas d’autre —, étant directement liée à la plénitude de Grâces de la nature humaine, et elle découle de la Gratia Capitis. Pour expliquer ici brièvement la plénitude de Grâce du Sauveur, nous faisons suivre quelques sentences de doctrines dogmatiques, qu’on peut trouver dans les manuels de théologie dogmatique de l’époque pré-conciliaire pertinents à cet égard.

  • Les Pères expliquent l’Onction par le Saint-Esprit de l’Âme et de l’humanité du Christ, non comme un principe de sa Messianité, mais comme son résultat, en totale opposition avec la nouvelle liturgie du baptême : (Athanas. c. Arian. I.46 et suiv. ; Grégoire de Nysse adv. Apoll. 52 et suiv. ; August. De Trin. XV, 26, 46).
  • L’Union hypostatique comme grâce : l’Union hypostatique est une Grâce, au plein sens du terme, pour la nature humaine de Jésus-Christ, donc un Don gratuit de la Bonté divine (Sententia communis) (III q. 2 a. 11).
  • La Gratia Unionis est une grâce incréée (Sententia communis). — Bien que l’Union hypostatique ait un commencement dans le temps, le don, qui est accordé à la nature humaine, est celui de l’Être personnel incréée du Fils de Dieu. « Gratia Unionis est ipsum Esse personale, quod gratis divinitatis datur humanae naturae in persona Verbi » (29) (III q. 6 a. 6) à compléter avec (III q. 2 a. 7).
  • C’est une Grâce infinie, parce que précisément elle est l’Être personnel du Fils de Dieu. « Hanc gratiam constat esse infinitum secundum quod ipsa persona Verbi est infinita. » (30) (III q. 7 a. 11)
  • C’est une Grâce substantielle parce qu’elle ne véhicule pas seulement une dignité accidentelle ou la sainteté, mais parce qu’en elle le Logos divin Lui-même est accordé à la nature humaine en vue d’une Union personnelle (III q. 2 a. 6). Saint Thomas : « Unio in persona est unio ad esse — l’Union dans la Personne (divine) est l’Union au niveau de l’Être ».

 

Étant donnée la communication des idiomes, il est logique que la Sainteté du Fils de Dieu, comme tout autre Attribut divin, soit aussi « sub ratione suppositi » la Sainteté de la nature humaine du Christ. Par suite de la communication des idiomes, il est donc nécessaire, et il va quasiment de soi, que la nature humaine du Rédempteur fut en outre sanctifiée par la plénitude de toutes les Grâces créées, qui lui sont dévolues comme des Accidents (Thomas Comp. Theol. 222; III q.7 a. 13).

  • Le corps du Seigneur possède cette Sainteté substantielle par suite de l’Union hypostatique, en plus des dons accidentels (Denz. 123).
  • Les embellissements de Son Âme, le Sauveur devaient les posséder dans leur plus haute perfection, dans la mesure où elles étaient compatibles avec son statut, car son Âme est liée de la manière la plus intime avec la source de toutes les Grâces, et parce que toutes les Grâces devaient s’en déverser sur l’humanité (III q. 7 a. 1/2/5/9 ; In Sent. III d.13 q. 1 a. 1).
  • La Grâce créée du Christ est infinie en quelque sorte, et elle est achevée et complète dès le départ (Sententia communis). Le Sauveur n’avait donc besoin en aucune manière d’un perfectionnement de la Grâce lors de son baptême dans les eaux du Jourdain. Ce perfectionnement était, du reste, de toute façon impossible.
  • La Grâce créée du Christ est également la Grâce du Chef (Gratia Capitis). (Sententia communis) ; (III q. 8 a. 5).

 

D’après ce qui précède, c’est donc :

  • Une hérésie de déplacer le moment de l’élévation du Rédempteur à la Messianité lors de son baptême au Jourdain.
  • Une « Propositio valde temeraria » de considérer le baptême du Jourdain comme une augmentation de la Grâce créée.
  • Une « gravis Error in Fide » de considérer que le baptême du Jourdain aurait trait au perfectionnement de la Science du Sauveur pour ce qui est de son statut de Messie ou en tant que Fils de Dieu fait homme.

 

Les points 1, 2 et 3 constituent donc pour le moins une négation de la Potestas Excellentiae sive Ministerii principalis, parce que le Christ possédait et possède sans aucun doute ces pouvoirs pour établir les Sacrements. Mais étant donné que ce Pouvoir de Jésus-Christ concerne la constitution substantielle des Sacrements, on ne peut pas non plus la nier dans le culte ou la liturgie, sans rendre invalide le sacrement lui-même, à plus forte raison lorsque, dans cette forme nouvelle, on invoque un nouvel « Esprit-Saint », qui de « Holy Ghost » devient « Holy Spirit » par un tour de passe-passe pervers.

 

On appelle ainsi un « dieu », qui n’est plus le Dieu de la Révélation.

 

Réponse à l’objection 1 : Pour commencer, constatons que cette objection admet les origines non-catholiques de ce changement de terminologie. Mais pourquoi l’Église du Christ devrait-elle alors ici satisfaire les ennemis du Christ ?

Venons-en à l’objection même : l’église Conciliaire, — qui, soit dit en passant —, prétend que l’Église du Christ ne ferait que subsister (subsistit !) dans l’Église catholique, n’aurait-elle pas une nouvelle doctrine officielle de l’Esprit-Saint ? Dans le « Compendium du nouveau Catéchisme de l’Église catholique » n° 47, on affirme que le Saint-Esprit est un don ou un cadeau du Père au Fils.

Ainsi, le Fils devient un pur canal de transmission pour « l’Esprit-Saint ». Il faut le souligner : cette déclaration concerne la Trinité immanente, ou ce qu’il en reste.

C’est en contradiction avec le Credo du XIème Concile de Tolède, qui nie que le Saint-Esprit procède du Père vers le Fils. Si ce « Holy Spirit », comme on l’invoque depuis peu en langue anglaise, procédait du Père vers le Fils, un lien accidentel entre le Fils et le « Spirit » en serait le résultat. Or en Dieu, il n’y a aucun accident, car Dieu est immuable. Il s’agit donc d’une hérésie ! D’ailleurs, le Nouveau Catéchisme nous laisse entendre, à la fin de son n° 248, que la doctrine du filioque serait quantité négligeable : « Cette légitime complémentarité (le filioque ; note de l’auteur), si elle n’est pas durcie, n’affecte pas l’identité de la foi dans la réalité du même mystère confessé ».

 

Si l’on prétendait plutôt comprendre la chose de telle sorte que ce qu’on appelle « Spirit » aurait été communiqué en tant qu’une prétendue propriété de l’essence divine dans le contexte de la génération du Fils par le Père avec l’essence entière, duquel il ne se serait distingué que virtuellement. Mais, cette manière de voir demeurerait toujours parfaitement hérétique, parce que, dans la Trinité, les propriétés et les attributs de l’Être ne produisent pas des personnes, et ne peuvent donc être le sujet des processions internes divines. Nous avons déjà rappelé l’hérésie de Joachim de Flore à cet égard. Sa doctrine a été condamnée par le IVe Concile du Latran.

 

Une tentative d’explication alternative serait de mettre sur le même plan la spiration (spiratio) active et la spiration passive, mais la différence avec le premier cas resterait marginale. Une relation accidentelle entre le « Spirit » et le Fils en serait ici la conséquence (ce qui est impossible), outre le fait que la spiration active n’est en réalité ni plus ni moins que l’Unité du Père et du Fils dans la procession du Saint-Esprit (dogme du Concile de Lyon), dont ce dernier est la spiration passive (spiratio passiva). La spiration active (spiratio activa), la relation que le Père et le Fils ont en commun, de caractère numériquement unique, dans le cadre de la procession du Saint-Esprit, ne saurait donc être confondue avec la spiration passive, parce que sinon toute différenciation des Personnes disparaîtrait.

 

En conclusion, il résulte dans le cas contraire de tout cela une nouvelle doctrine sur le Saint-Esprit, qui devient l’Esprit-Saint, que l’on désigne maintenant en anglais par « Holy Spirit ». Une nouvelle forme du baptême correspond à ce nouveau titre et à cette nouvelle doctrine. Le baptême en langue vernaculaire a donc, tout au moins en anglais, un nouveau sens. Voilà pour ce qui concerne la description de la Trinité immanente, ou de ce qui reste d’elle !

 

Comment la Trinité économique se présente-t-elle ? Ici aussi, un document officiel existe : Jean-Paul II enseigne dans « Dominum et Vivificantem » que « l’Esprit-Saint » serait avant tout un don pour la « personne du serviteur de Dieu » (31) (§ 17). Ceci est directement hérétique et adoptioniste (32) parce que le pape Adrien I a interdit l’utilisation hypostatique de l’expression « Serviteur de Dieu ». Au § 16 du même document, J. P. II se révèle être un Christologue de l’Esprit à part entière. Sur ce sujet, nous vous renvoyons à notre digression, qui est annexée au présent article.

 

Quand exactement le serviteur aurait-il dû recevoir ce don de l’« esprit » ? Le nouveau rite du baptême nous répond : lors du baptême dans les eaux du Jourdain ! En outre, le n° 739 du nouveau catéchisme mondial formule une paraphrase de la forme « Novus Ordo » de la “consécration épiscopale” rédigée par Joseph Lécuyer : « Parce que l’Esprit Saint est l’Onction du Christ (33), c’est le Christ, la Tête du Corps, qui le répand dans ses membres pour les nourrir, les guérir, les organiser dans leurs fonctions mutuelles, les vivifier, les envoyer témoigner, les associer à son offrande au Père et à son intercession pour le monde entier. C’est par les sacrements de l’Église que le Christ communique aux membres de son Corps son Esprit Saint et Sanctificateur ». En ce sens, nous nous référons à notre « sed contra » de l’article précédent et à « Apostolicæ Curæ » de Léon XIII.

 

Réponse 2 : Nous avons réfuté déjà cette objection en grande partie dans le corps du présent article. L’objection admet aussi qu’il existe une tendance non-catholique dans le nouveau rite du Baptême, tendance qui n’est pas possible en vertu de l’infaillibilité du magistère ordinaire de la véritable Église de Jésus-Christ. Même si le rite du Baptême restait toujours valide, il ne saurait être considéré comme un rite de l’Église catholique. L’Église catholique romaine a défini, au Concile du Vatican [1er], l’infaillibilité du Magistère ordinaire (Denz. 1792) et l’a formulée juridiquement dans le CIC de 1917 (34).

Relativement à l’objection elle-même : le texte de la nouvelle liturgie du baptême ne suggère nullement qu’il soit question de deux Onctions distinctes, ce qui serait également absurde, comme nous l’avons déjà expliqué ci-dessus, en particulier en ce qui concerne la Grâce du Christ.

Relativement à la Science du Christ (scientia Christi) : l’Âme du Christ est, et fut toujours, dès le début, relativement omnisciente en ce sens, qu’elle posséderait la connaissance certaine de toutes choses passées, présentes et futures (Sententia certa).

Armes de Benoît XVI

Armes de Benoît XVI

 

Nos contradicteurs ont une image du Sauveur qui, il faut le souligner, se nourrit presque exclusivement des Synoptiques, selon la manière qu’ils ont de les interpréter ! Ce sont nos Christologues de l’Esprit, les Monarchiens dynamiques, les Ariens, en particulier ceux de la branche radicale, les Eunoméens, les Nestoriens ainsi que les Modernistes. Le dernier semble être organisé comme une secte de néo-priscilianisme, symbolisé par la coquille de saint Jacques dans les armes de Benoît XVI. (35) Leurs positions respectives se trouvent condamnées dans le décret « Lamentabili » de Pie X de l’année 1907. Mais déjà, saint Grégoire le Grand avait pris position dans Ep. X, 39, en faisant l’éloge du patriarche Euloge d’Alexandrie (36) pour sa lutte contre les monophysites Agnoïtes (37).

Le Saint-Office a jugé dangereuses pour la foi les erreurs des Modernistes au sujet de la  Science de Jésus-Christ sur sa dignité messianique (Acta S. Sedis 1918, 282).

 

Nos opposants mentionnent comme argument les fréquentes questions du Rédempteur. Mais Dieu Lui-aussi a demandé au Paradis : « Adam, où es-tu ? » C’est dans le même sens que les Pères de l’Église répondent à cette question : Athanas. c. Arian. III, §37 ; cp. 28, §50 ; Epiphanius de Salamis Ancorat. 38 (38) ; Johan. Chrysost. c. Anomeos hom. 9.1 ; Cyrille d’Alex. Thes. 22 (Migne PGR 75, col. 376 ff.) ; August. In Ioh. Tract. 49, 20.

 

C’est ainsi que l’accroissement du Savoir de Jésus-Christ, tel qu’il est mentionné dans l’Évangile, a été interprété par les Pères comme la révélation extérieure de son Intérieur. Ainsi Athan. c. arien. III, §52 et suiv. ; Cyrille d’Alex. : Thesaurus 28 ; Amphilochius d’Ikonium Frag. 8 (PGR 39, col. 105 a) ; Epiphan. Ancor. 40 ; August. De pecc. Mer. II, 38 ; Johan. Damscen. De Fide orthodox. III, 22.

À l’époque du Pape Saint Pie X déjà, on connaissait communément l’arnaque des Modernistes consistant à placer le temps de l’« illumination messianique » de Jésus lors de son baptême par saint Jean Baptiste.

 

Réponse 3 : Le pasteur méthodiste mentionné avait bien présenté ses erreurs lors de sa prédication, donc non en tant que ministre de son culte. Mais les hérésies qui sont célébrées dans le culte même pèsent beaucoup plus lourd, car le ministre apparaît alors comme l’Officiant (liturge), donc en tant qu’intermédiaire entre Dieu et l’homme. Mais ce n’était pas le cas ici. Il n’est absolument pas certain que ce pasteur eût par ailleurs dispensé le Baptême en utilisant l’expression « Holy Spirit » et non l’expression « Holy Ghost » : cela ne faisant pas partie de la question posée par le vicaire apostolique d’Océanie, conséquemment le Saint-Office ne s’est pas prononcé en la matière.

 

Réponse 4 : Jusqu’à présent on pouvait considérer comme valides les rites sacramentaux imprimant un Caractère de l’église Grecque-Hétérodoxe de même que l’Eucharistie, parce que leurs erreurs au sujet du Saint-Esprit et même de la Trinité n’étaient pas exprimées avec une évidente nécessité dans leurs rites sacramentaux. Mais malheureusement ils affirment fermement que chaque Personne unique de la Trinité, soit sur le plan immanent, soit économique, possède son opération propre, et que la doctrine des Latins sur les Relations était pour le moins du semi-sabellianisme. Ils voient dans l’Esprit-Saint l’opération de la vertu divine vitale personnifiée, sans aucune Appropriation au sens propre du terme. Mais dans ce cas-là, il s’agit de trois dieux !

L’église Orthodoxe Grecque d’Amérique a donc à présent décidé d’utiliser non pas l’expression « Holy Ghost », à leur goût trop marquée par la théologie latine des Relations, mais d’introduire « Holy Spirit », dans un sens essentialiste de vertu divine vitale personnifiée. Ainsi, ce serait l’essence qui serait dès lors le sujet de la Procession du Saint-Esprit. Cette église schismatique applique donc désormais son erreur trinitaire à une expression liturgique dans la forme sacramentelle même du Baptême, et par conséquent celui-ci devient évidemment invalide.

Il en va de même pour les Coptes. Que l’on compare les théories des théologiens coptes contemporains, comme Abraam Sleman (39), avec ce que nous écrivons.

 

Réponse 5 : L’objection relative au Baptême nestorien n’est pas stupide, car finalement les Nestoriens enseignent ces erreurs concernant le baptême au Jourdain de notre Sauveur. Mais ils n’expriment pas cette erreur dans leurs rites de baptême ! Une autre question serait de savoir s’ils dispensent aujourd’hui la forme du baptême en usage désormais dans les pays de la langue anglaise, comme ne craint pas de le faire l’église Orthodoxe Grecque d’Amérique, mais ce n’est pas la question ici. Pour ce cas, nous renvoyons le lecteur à la réponse 4. L’auteur a examiné spécifiquement le baptême des Nestoriens (40), dont les erreurs théologiques sur le baptême de Jésus-Christ au Jourdain n’apparaissent en aucune manière dans la liturgie du baptême. Nous disposons en effet d’un travail qui traite de façon critique plusieurs manuscrits, parmi lesquels le Codex Liturgicus Assemani (41).

 

Réponse 6 : Thomas parle de la possibilité d’un ordre du Salut hypothétique, dans lequel un fondateur de signes sacrés ne posséderait pas la Potestas Excellentiae sive Ministerii principalis, mais seulement, en tant qu’intermédiaire, la Potestas Ministerii.

Mais nous ne discutons pas ici d’ordres du salut hypothétiques, mais le Pouvoir du Christ Lui-même au titre de l’Ordre de la Rédemption donné dans les faits. Et cela c’est la Parole du Seigneur en Personne : « Data est mihi omnis potestas in coelo et in terra » (Matthieu 28, 18). C’est par ce pouvoir qu’Il a établi les Sacrements, et il n’existe aucune autorité prétendue, qu’Il ne posséderait pas. On pourra bien supposer tous les ordres naturels hypothétiques du monde, où les éclairs sphériques et les monopoles magnétiques seraient la règle, ainsi que l’ozone comme gaz de respiration nécessaire. Mais ici nous ne parlons pas d’hypothèses, mais bel et bien de la négation catégorique des pouvoirs réels de Jésus-Christ, qu’Il possède en raison de l’Union hypostatique elle-même.

 

Réponse 7 : Les prières mentionnées dans l’objection ne sont pas abordées dans la partie du traité qui concerne la nécessité d’une bénédiction des eaux pour le sacrement du Baptême, mais la question est celle des déclarations christologiques contenues dans ces textes, dans la mesure où elles reflètent la Christologie de l’Esprit et font apparaître le caractère hérétique de toute la liturgie du Baptême. Tout tourne donc ici autour de la Significatio ex adjunctis de ces textes, qui entourent la forme et aident à l’interpréter.

 

Réponse 8 : La doctrine des Pères de l’Église et la Scolastique, notamment saint Thomas, ainsi que le Magistère de l’Église catholique romaine rapportent ces références de l’Écriture, que l’objection 8 veut bien invoquer à propos de la Sainteté accidentelle de NSJC par les Grâces créées dans la nature humaine du Sauveur. Ceci a déjà été établi plus haut.

Ces Grâces accidentelles sont appropriées au Saint-Esprit d’après le magistère traditionnel. Ces Grâces sont le résultat, mais ne sont ni la source ni le principe, du souverain Sacerdoce du VERBE fait homme, par analogie avec le Filioque. Les Grâces créées du Christ procèdent « per analogiam » de sa Sainteté substantielle, à la manière dont le Saint-Esprit procède du Fils comme son principe. Ceci est nié au n° 47 du « Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique ». Aussi nous rappelons-nous que l’Onction substantielle du Christ est en réalité la Gratia Unionis.

Ni sa Grâce substantielle, ni sa Grâce accidentelle ne furent conférées au Christ lors du baptême par saint Jean dans le Jourdain. En outre Ses Grâces accidentelles n’ont eu nul besoin d’une augmentation quelconque comme nous l’avons déjà démontré ci-dessus.

A contrario la Christologie de l’Esprit, qui se fait jour dans la nouvelle liturgie du baptême, voit dans le baptême du Jourdain le moment de Sa quasi déification, de Son passage du statut de personne humaine au statut de personne divinement illuminée, demeurant néanmoins un pur homme, en tant que personne créée. En outre, l’Écriture-Sainte ne parle nulle part de Jésus comme ayant été oint avec (with) le Saint-Esprit.

 

Réponse 9 : Un ministre bien intentionné ne peut, par son ignorance, conférer la validité à un rite invalide. C’est en effet précisément au ministre qu’il revient d’assumer l’intention intrinsèque du rite, que le rite lui prescrit. Il est ministre, pas le promulgateur !

 

Réponse 10 : Un tour de passe-passe ne doit pas nécessairement apparaître du fait qu’une polémique a lieu de la part d’une puissance révolutionnaire contre une expression traditionnelle et établie. On peut tout aussi bien l’épurer et la faire disparaître, tout comme les régimes totalitaires font disparaître les gens.

En outre, une polémique se produit effectivement du côté officieux : des laïcs et des « Prêtres » de la Contre-Église constatent sur Internet, avec un hurlement de triomphe, que seuls les traditionalistes catholiques, les Anglicans attardés ayant conservé le rite ancien, ainsi que quelques rares groupes pentecôtistes, continuent aujourd’hui à utiliser l’expression « Holy Ghost ».

 

Réponse 11 : La validité d’un sacrement, c’est-à-dire le fait qu’il ait ou non produit réellement les effets surnaturels que sa forme signifie, relève de l’ontologie, puissance qui n’appartient qu’au Créateur et non à l’Église. La Sainte Église, du reste n’a qu’un simple pouvoir en faveur du Dépôt de la Foi et de l’administration des sacrements (voies ordinaires du Salut) dont la possession n’appartient en propre qu’à Notre Seigneur Jésus-Christ et à Lui seul, et non à Son Église. C’est pourquoi la Sainte Église n’aurait nullement le pouvoir de transformer un sacrement, ni d’en supprimer un seul, ni d’en ajouter un nouveau. De même et pour la même raison, la Sainte Église n’a nul pouvoir d’annuler l’effet spirituel d’un sacrement validement administré, ni de suppléer à l’absence de l’effet spirituel d’un sacrement invalide.

En outre, lors de l’administration d’un sacrement catholique, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui agit par le medium du liturge et qui produit les effets spirituels du sacrement par cela qu’Il assume en personne la pleine signification du rite exprimé, ce qui exclut qu’un rite sacramentel qui aurait été malicieusement modifié en vue d’exprimer ou de suggérer une intention non-catholique, puisse cependant demeurer valide.

 

 

Digression : Le sujet des processions divines immanentes (principium quod) n’est pas l’Essence mais la Personne (de fide).

Cette doctrine présentée par Pierre Lombard (42) (Sent. 1 d.5) fut érigée en dogme au IVème Concile du Latran, précisément en rempart contre les attaques de Joachim de Flore : « Illa res (sc. Substantia divina) non est generans, nec procedens, sed est Pater qui generat, et Filius qui gignitur, et Spiritus Sanctus qui procedit » (43) (Denz. 432).

À l’engendrement (génération active), à la filiation (génération passive) ainsi qu’à la spiration (passive), trois sujets sont nécessaires en Dieu. Par conséquent, la nature divine, qui est unique, ne peut pas être le sujet des processions. Dans le cas contraire, il faudrait accepter une séparation en trois entités (avec leur être propre et séparé), et les entités de la deuxième et de la troisième Personne seraient ab alio, et elles se tiendraient à l’extérieur de la divinité (ce que le n° 47 du « Compendium du Catéchisme de l’Église catholique » exprime clairement et lamentablement), parce que, si le Fils recevait le Saint-Esprit comme un « cadeau » (ou un « don »), ce serait un perfectionnement accidentel du Fils. Il serait alors composé de substance et d’accident et serait donc une créature.

 

 

Le principium quo des processions internes à Dieu est l’essence, c’est-à-dire la nature divine (Sententia communis).

 

« Chaque agent agit par sa forme — omne agens agit per suam formam » (I q.3 a.2). En conséquence de la simplicité de Dieu comme acte pur, la forme, par laquelle il agit, est alors son essence. C’est pourquoi en Dieu les Personnes procédantes et procédées exercent l’acte des Processions par l’essence divine. Dans le principium quo on peut distinguer le principium quo proximum (44) et le principium quo remotum (45).

Quant aux processions divines, le principium quo proximum est une vertu, qui est virtuellement distincte de l’essence divine, et dans laquelle les Personnes divines consomment immédiatement leurs processions. Dans le cas de l’Engendrement, c’est l’Intellect divin et dans le cas de la Spiration, c’est le Vouloir divin (voluntas divina).

 

Maintenant il semble qu’au sein de l’hérésie de la Christologie de l’esprit ce principium quo proximum soit apparemment identifié avec le nouveau concept de l’Esprit-Saint (sc. Holy Spirit) comme le font les Byzantins et les Coptes (Abraam Sleman). Les affirmations selon lesquelles le Fils serait « ex Patre Spirituque » ne sont pas à comprendre autrement.

Le n° 47 du « Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique » peut également être considéré ainsi, si l’on rejette la première interprétation hérétique grossière d’un perfectionnement accidentel du Fils.

Dans la seconde interprétation non moins hérétique, le Fils obtiendrait du Père le « Spirit » comme un cadeau, en ce sens que l’Essence du Père serait communiquée « sous le nom de Holy Spirit ». Une distinction claire entre essence et personne, ou entre les Personnes divines elles-mêmes, serait ainsi niée ; du point de vue du Fils et du Saint-Esprit, l’opposition des relations serait également effacée. La différence de Spiratio activa et Spiratio passiva aurait en outre disparu. Un tel « Spirit » serait en fait identique avec cet esprit de Dieu, qui, au début du livre de la Genèse (I, 2), planait au-dessus des eaux, devenant ainsi parfaitement compatible avec les conceptions contemporaines du noachisme et du judaïsme talmudique. Même si on peut accepter qu’un tel esprit existe, ce n’est pas le Saint-Esprit. Le premier est une vertu, ce dernier est une Personne divine !

 

Ainsi il n’y aurait plus non plus de Personne de Saint-Esprit dans le sens traditionnel. Tout cela explique le nouveau rite baptismal de l’ICEL et ses déclarations sur le baptême de Jésus-Christ au Jourdain, parce que ce qui se passe de façon immanente dans cette nouvelle « Trinité », devrait aussi, selon l’esprit de la soi-disant « Orthodoxie de petit manuel doctrinaire et sectaire » de la Spirit Christology, se produire « ad extra », dans les eaux de nos ruisselets romantiques de Terre Sainte. Toute la théologie des Relations divines intérieures est ainsi dissoute.

Mais, dans un sens réellement monothéiste, on ne peut parler des Personnes divines que comme des Relations, qui sont constituées à travers leur « esse ad aliquid ». Dans le cas contraire, la différence entre les Personnes ne pourrait résider dans quelque chose de relatif, mais dans quelque chose d’absolu. On aurait alors affaire à trois dieux, où l’essence de chacun serait individuée et rendue distincte par son propre actus essendi, et, dans le cadre d’une analogie avec la doctrine de saint Thomas sur les anges : chacun devrait, à part de l’être, avoir avec une nature différenciée, — hiérarchisée —, parce que la matière comme principe d’individuation serait absente, ce qui nous donnerait comme résultat un vrai Dieu et deux autres dieu-anges !

Dans ce choix entre la peste et le choléra seule l’hérésie de Sabellius (46) resterait (I q. 28 a.4 ; de pot q. 8 a. 1), si on voulait rester monothéiste, ou le sub-ordinationisme d’Arius !

 

Toutes les relations internes en Dieu, donc les trois Personnes divines elles aussi, sont réellement identiques à la Substance divine (De Fide pour ce qui est des Personnes, conclusio theologica quant à la spiration active).

 

Le dogme de la Simplicité métaphysique absolue exclut toute composition réelle, telle qu’elle pourrait se présenter dans la différenciation réelle entre substance et personne, ou entre substance et accident. La relation dans la Divinité n’est pas un accident, mais la substance divine elle-même (I q. 28 a. 2), et chaque Personne divine est de fait un seul avec la substance, et c’est la même chose (I q. 39 a. 1).

 

Une affirmation telle que celle du n° 47 du « Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique » est donc absurde, d’autant plus que le Saint-Esprit, selon la doctrine traditionnelle, n’est appelé “Don” que parce que le Père et le Fils en font ensemble le don aux âmes justifiées (I q. 38 a. 2). Le nom « Donum » donné au Saint-Esprit tire donc son origine de l’opération divine dans la Création.

 

Le magistère de l’église Conciliaire veut, dans sa fonction de squatteur, donner corps à l’hérésie « grecque-hétérodoxe » de Photius (47) de la procession de « l’Esprit-Saint », comprise de manière erronée du Père à travers le Fils.

On ne peut comprendre une telle chose correctement, qu’en disant que le Saint-Esprit procéderait du Père par le Fils, dans la mesure où le Fils est le principium formale, outre le fait qu’Il est, avec le Père, dans la spiration active — au caractère numériquement unique — le principium quod de la procession de la troisième Personne.

En outre, le Fils est le principium formale de la procession du Saint-Esprit, parce que le Logos, en tant qu’image du Père, produit Son image dans le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est donc “imago imaginis (48), comme Saint Thomas l’enseigne dans « contra err. Graec. ». Ou, comme Saint Athanase l’écrit : « Tout ce que possède l’Esprit, il le possède par le Logos » (C. Arian. III, 24).

 

* * *

 

Quelques remarques sur le baptême de Clovis, Fils aîné de l’Église

 

— Comme au Jourdain, la voix de Dieu se fit entendre, s’adressant au futur Fils aîné de la Sainte Église. Lors de la dernière exhortation de saint Remy à Clovis, la veille du baptême, on entendit : « La paix soit avec vous. C’est moi, ne craignez point ; persévérez dans mon amour ».

— L’archevêque Hincmar de Reims (845-882) dans sa Vita Remigii, qui mélange le récit de Grégoire de Tours et une ancienne hagiographie de saint Remy, aujourd’hui disparue, assure que lors du baptême, c’est le Saint-Esprit qui, ayant pris la forme d’une colombe, apporte le saint-chrême, une huile miraculeuse contenue dans une ampoule.

— L’armorial français montre Clovis arborant des fleurs de lys, symbole de pureté virginale représentée par la Vierge Marie. Un ange avait remis à un ermite de la forêt de Marly vivant aux environs d’une tour nommé Montjoie, un bouclier où figurent trois fleurs de lys, en référence à la sainte Trinité. L’ermite l’avait remis à Clotilde pour que celle-ci le donne au roi afin qu’il s’en serve durant la bataille à la place de ses armes ornées de trois croissants ou de trois crapauds, l’ange ayant assuré à l’ermite que le bouclier assure la victoire. Lorsque Clovis se bat contre son ennemi et le tue près de la tour Montjoie, celui-ci confesse la Trinité et fonde l’abbaye de Joyenval qui accueille alors le bouclier comme relique.

— Le pouvoir thaumaturgique attribué aux Rois de France de guérir les malades, en particulier ceux souffrant d’écrouelles, voit son origine remonter à Clovis, premier roi chrétien. En 1579, une publication d’Étienne Forcadel affirme qu’un écuyer de Clovis nommé Lanicet a fui la cour du roi pour cacher sa maladie. Clovis rêve alors qu’il touche son écuyer, provoquant ainsi sa guérison. Le lendemain, Clovis retrouve son écuyer et s’exécute : la guérison a lieu.

La guérison des écrouelles au lendemain du sacre, prouve à la nation que ce Roi est bien l’« Oint de Dieu ». C’est pourquoi au lendemain du sacre de Charles VII, le 18 juillet 1429, ce dernier guérit des écrouelles, manifestant à tous qu’il était bien le Roi de France choisi par Dieu. Et nous rappelons ici l’acclamation du roi Clovis et de ses trois milles guerriers : « Vive le Christ qui aime les Francs ! »

 

* * *

 

Dans l’église Grecque, l’hérésie des Hésychastes (Omphalopsychites, Palamites) était très répandue au XIVème siècle. Selon elle, il existe une réelle différence entre l’essence de Dieu et son opération. L’essence de Dieu demeurerait inconnaissable pour nous (l’ensoph cabaliste), mais son opération, l’« énergie divine », se présenterait à l’homme qui vit dans le silence de la prière (ησυχια), comme la lumière de la Transfiguration de Jésus sur le Tabor, et pouvait être vue par un œil corporel ; et cette lumière émise par Dieu, bien qu’incréée et divine, serait néanmoins moindre que l’essence divine — cette hérésie a comme conséquence l’acceptation d’une divinité supérieure et d’une divinité inférieure, et elle est en contradiction avec l’Infinité et la Simplicité de Dieu.

Le Palamisme connut entre-temps une renaissance et est devenu tout simplement la doctrine des Byzantins relative à la nature de Dieu. Il n’y aurait plus aucune véritable Trinité immanente, parce que tout ne se ferait et ne devrait rester qu’une révélation de nature économique, ou disons plutôt, para-économique, bel et bien dans le cadre des « énergies divines ». On ne pourrait donc pas dire que l’essence de Dieu serait nécessairement trine, ou que la nature de Dieu soit identique avec la Trinité tout court.

On ne le saurait pas ! Il n’y aurait d’un côté qu’un Dieu immanent et inconnu, et de l’autre sa manifestation « Trinitaire » à l’extérieur par ses énergies, c’est-à-dire, l’opération.

Par exemple, selon le théologien « orthodoxe » Paul Evdokimov (49), chaque Personne divine aurait une opération propre pour se différencier, et bien entendu aussi dans la liturgie. Dans son livre « La prière de l’Église d’Orient », il présente cette doctrine très répandue sous les Byzantins.

Quoi qu’il en soit, les énergies des trois Personnes ne permettent pas de tirer des conclusions quant à l’Essence de Dieu. Fondamentalement, c’est l’ancienne hérésie de Sabellius, bien que très légèrement modifiée.

 

La vraie « Religion œcuménique » serait ainsi l’adoration pan-religieuse, faisant abstraction de l’appartenance religieuse extérieure, d’une essence divine inconnue, ce qui correspondrait aussi, par exemple, à la spiritualité de Jean-Paul II. Les religions révélées seraient donc réservées aux croyants à l’état d’enfance spirituelle.

 

Le « Holy Spirit » des églises orthodoxes-grecques dans le monde de langue anglaise serait précisément une manifestation de son « Énergie » à l’égard de l’homme, mais on ne pourrait pas réellement adorer en lui l’essence divine. Parce qu’il serait la manifestation de son énergie, il transmettrait aussi celle-ci à Jésus au Jourdain, ce qui serait toutefois une étape claire vers la « Spirit Christology ».

 

Ici, on peut tirer un lien vers Philon d’Alexandrie (50), avec lequel nous revenons encore une fois au n° 47 du « Compendium du « nouveau catéchisme mondial », qui peut être consulté sur le site Internet du Vatican de la Contre-Église conciliaire.

Il est d’ailleurs faux de conclure que la doctrine chrétienne sur la Trinité pourrait être déduite de la religion de l’A.T. Nous verrons ce que Philon a à voir avec tout cela. On pouvait déjà remarquer, dans le passé, que la théologie juive en Palestine à l’époque de Jésus-Christ connaissait la « Memra », c’est-à-dire le discours, ou le « parler », le Verbe de Yahvé, et l’esprit-saint ; mais que seule, cette théologie était bien loin de considérer la Memra et l’esprit-saint comme des Personnes particulières. Elle a utilisé ces expressions comme une reformulation du Nom de Yahvé, car on cherchait, par la crainte du religieux et sacré, à éviter l’emploi autant que possible du Nom de Dieu. En outre, on ne trouve nulle part une formule confessionnelle, c’est-à-dire un credo, de Dieu, Memra et de l’esprit-saint.

On a fréquemment affirmé que la philosophie religieuse du Judaïsme hellénistique, à savoir celle de Philon d’Alexandrie, un contemporain de Jésus, aurait eu une influence sur l’origine de la doctrine de la Trinité. Philon parle du Logos comme du Fils aîné, ou d’un second Dieu, ainsi que des vertus (virtutes, dynameis) de Dieu dans des nombres différents. Mais le Logos de Philon diffère entièrement de celui de l’Évangile de saint Jean. Il n’est qu’un reflet imparfait, ou une ombre de Dieu et un instrument de Dieu dans la création de choses ; il n’est pas non plus une Personne, mais une propriété impersonnelle. Il en est de même pour les vertus de Dieu selon Philon.

 

On doit cependant constater que curieusement le « Fils » du N° 47 du Compendium est très proche de la philosophie de Philon. Il est en effet une entité qui est composée métaphysiquement de substance et d’accidents, qui est donc une créature, comme nous l’avons déjà vu, et qui avait besoin d’un perfectionnement à travers le don du Père ; ce don est depuis peu en langue anglaise une vertu qui se trouve être le « Spirit » que nous connaissons bien depuis quelque temps, et dont nous avons pu faire la connaissance dans la “consécration épiscopale” rédigée par Annibale Bugnini sous l’étroite inspiration de Joseph Lécuyer (lequel sera le présentateur officiel du Novus Ordo de Paul VI au Vatican le 18 juin 1968). Celui qui, parmi les nouveaux croyants de l’église Conciliaire, trouverait trop simple le déclassement de l’Esprit-Saint au niveau de l’A.T., pourrait donc trouver son « bonheur académique » et superficiel, en établissant un lien délectable entre Philon d’Alexandrie et le Compendium. En outre, le nouveau catéchisme lui-même nous instruit qu’il ne faut plus défendre la doctrine traditionnelle sur le filioque avec une « dureté rigide » (n° 248). Pour mettre tout cela en pratique comme nouveau chrétien à tendance pan-religieuse, on a même dès lors le droit de parler d’un « Fils de Dieu », qui pourrait s’intégrer à la religion noachide selon les conditions de Philon. Ce « Fils », simple « canal de transfert » pour le nouveau « Spirit », envoie ce dernier comme une « colle divine et métaphysique » à la « personne humaine » de Jésus lors du baptême dans les eaux du Jourdain, et ainsi serait réalisé le rapport entre les actions de saint Jean-Baptiste et le « Logos » du juif alexandrin.

 

CONCLUSION

 

En reprenant le premier « sed contra » : Léon XIII ne disait ni : « si forma immutetur », ni : « si substantia sacramenti immutetur », mais bien plutôt : « si ritus immutetur ». Il n’écrivait pas ici au sujet de changements volontaires au niveau de la forme, ni non plus de la substance sacramentelle, mais il visait ce qui appartient « ad naturam … sacramenti ».

La nature possède un sens plus large que la forme ou la substance sacramentelle. La nature comprend en effet matière, forme, substance, mais aussi des accidents au sens de propriétés. Ces propriétés sont représentées par le rite même, qui habille et embellit la forme.

 

L’introduction d’un sens volontairement différent ou contraire invalide donc tout le sacrement ; mais en outre, on doit aussi bel et bien constater un changement de la forme sacramentelle elle-même. Ce changement de terme concernant la Personne divine du Saint-Esprit, peut être aussi relevé en France, où l’application de « l’esprit-saint » est en inflation depuis les années cinquante. « L’Esprit-Saint » est une expression, dont l’article est quasiment fusionné avec le nom. Cela véhicule un message de l’indéfini. Le Saint-Esprit est indivisible, mais « l’Esprit-Saint » semble être une substance divisible à la portée de tous ; comme une chose portionnable qu’on déguste au point de dégustation spirituelle ; trivialité et banalité sont assurées ; à chacun sa dose de l’esprit-saint. Dans le « Précis de Théologie dogmatique » de Louis Ott, édité en France en 1955, on ne parle nulle part d’un « Esprit-Saint ». C’est pourquoi on « l’apprécie » tant dans le “clergé” actuel. Le mot anglais « spirit » transmet des significations identiques, tout comme « Heiliger Geist » en allemand, au lieu de « der Heilige Geist ».

 

 

Le Saint-Esprit, le Holy Ghost, est un Esprit élitiste, une Personne unique ontologique, qui n’est point envoyée au monde. Tout au contraire du Holy Spirit : par exemple dans le cadre de la nouvelle absolution du prétendu « sacrement de la réconciliation », dont ce dernier fait substitution du sacrement de la pénitence.

 

Lex orandi – lex credendi ! La Contre-Église adore son propre dieu, qui n’est point le nôtre, elle connaît sa propre économie sacramentelle dans ses « sacrements », qui sont institués de par son autorité. Ce dieu de la Contre-Église est l’anti-trinité, c’est-à-dire une fausse trinité qui se substitue à la véritable Trinité.

Et cela Jean XXIII l’avait déjà mis en place lorsqu’il avait pratiquement éradiqué le « Symbolum athanasianum » des offices de dimanche. On peut constater qu’il en est de même de la suppression de la préface de la Sainte Trinité du N.O.M. : cette substitution est désormais quasiment totale.

 

* * *

 

Cette pseudo-trinité de la Contre-Église à présent ressemble furieusement à celle de Philon d’Alexandrie : Dieu, memra, shekinah !

 

Dans ce nouveau système sacramentel, il n’y a plus de distinction entre grâce créée et incréée. C’est aujourd’hui par la « force-shekinah efféminée », nouvel esprit-saint que les âmes sont mues. Ce nouvel esprit-saint prend désormais possession de ceux qui sont mus, comme il eût dû prendre possession de Jésus de Nazareth, un Jésus à leur goût, lors de « l’événement Jourdain ». C’est une espèce de possession béate et trompeuse ! Et l’on connaît bien l’auteur en vérité de cette possession.

 

La Providence a voulu que l’auteur soit en train d’écrire ces dernières lignes le jour du XIIIe dimanche après la Pentecôte. Un dimanche providentiel, car l’épître de la messe de ce dimanche pourrait bien nous éclairer sur quelque chose d’important : saint Paul, dans son épître aux Galates, nous dit que l’A.T. fut ordonné par des anges comme intermédiaires entre Moïse et Dieu. « Mais », l’Apôtre insiste, « il n’y a point d’intermédiaire, là où il n’y a qu’Un seul ». Et Dieu est Seul, Unique et Un ! Ainsi Notre-Seigneur Jésus-Christ institua la Nouvelle Alliance par Lui-même, en SON propre sang, par SA propre autorité, par la force de SA Divinité ; bien que SON humanité fût opérée en tant que moyen, au niveau du sujet personnel, de la subsistance et du suppôt métaphysique, il n’y a qu’UN SEUL, le Verbe éternel de Dieu. Et le Verbe s’est fait Chair — et Verbum Caro factum est !

Ces hérésies anti-trinitaires conciliaires portent toutes la marque caractéristique de la haine de l’Incarnation du Verbe, haine dont les Pères apostoliques nous ont dénoncé l’auteur principal.

 

Elle manifeste tout particulièrement la volonté obstinée de « désincarner » la doctrine de la Sainte Église, dans le but, ainsi débarrassée de l’Incarnation du Verbe, de la rendre compatible et assimilable par le noachisme et le judaïsme talmudique actuel.

 

Aussi cette Contre-église, avec sa fausse trinité de « pan-en-théisme », de dieu, memra et shekinah, ne saurait plus dispenser de sacrements valides.

 

Au terme de cette courte note, il conviendrait en effet de procéder à un semblable inventaire pour examiner dans quelle mesure tous les autres sacrements catholiques auront été infectés par ces hérésies trinitaires volontaires de la nouvelle église issue de Vatican II(51)

Pour ce qui est en tous cas de la nouvelle “consécration épiscopale” conciliaire, nous savons hélas d’ores et déjà en toute certitude que tel est bien le cas, ainsi que cela a été clairement démontré publiquement par le CIRS (Comité International Rore-Sanctifica), en particulier dans sa Notitia IV, Spiritus Principalis (52).

 

Postscriptum

L’unique relation possible des Personnes divines est, et ne peut être que, celle d’une relation d’origine (I Cor.. 2, 11 sv., où « Spiritus Dei » et « Spiritus qui est ex Deo » sont « équi-apparentés, [aequiparantur] »).

Il est donc nécessaire que l’Esprit procède aussi du Fils. Si les adversaires osaient soulever l’objection, selon laquelle l’expression « Spiritus Filii » (Act. Ap. 17,7 ; Rom. 8,9 ; Gal. 4,6) ne signifierait rien d’autre que l’identité « in essentia », pourquoi dès lors ne pas parler d’un « Fils de l’Esprit » ? C’est bien ce à quoi Joseph Lécuyer en est arrivé !

 

Mais il demeure que « Spiritus Patris » signifie clairement la relation d’origine.

Et se trouverait-il quelqu’un qui oserait maintenant parler d’un « Père de l’Esprit » ?

 

Saint Grégoire de Nysse (53), de orat. Dom. 3 : « L’Esprit qui est ‘ex’ Dieu, est aussi ‘l’Esprit du Christ’ ; mais le Fils qui est ‘ex’ Dieu, nulle part ne fut appelé ‘le Fils de l’Esprit’. Cet ordre relatif ne doit être inversé nulle part, en sorte que (ce qui serait une folie) le Christ puisse être appelé le ‘Christ de l’Esprit’, au lieu d’appeler cet Esprit, ‘l’Esprit du Christ’ ». Cette citation est tirée de la Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi ; cp. I, ed. Diekamp, p. 5. Voir aussi à ce sujet August. De Trin. V,12,13.

 

Même si certains experts pensent que Franz Diekamp (54), aurait pu exploiter un ancien manuscrit, d’où un copiste médiéval aurait pu avoir mal compris un commentaire du texte d’origine, en le prenant pour le texte même, cet argument garde cependant toute sa valeur en raison de sa force logique. En outre, qui nous prouve que Migne n’aurait pas intégré un texte altéré par d’anciens schismatiques dans sa Patrologie grecque ? Cette « inversion trinitaire » que déplore saint Grégoire de Nysse était bel et bien le programme du soi-disant « cardinal » Hans-Urs von Balthasar dans son ouvrage « Theodramatik ». C’est même pour cela, qu’il fut nommé cardinal par « saint » Jean Paul II ! En fait, cette « inversion trinitaire » représente bel et bien l’infusion d’absinthe destinée à nuire à l’Épouse immaculée de NSJC, dont parle Léon XIII dans son exorcisme de 1884.

 

« L’inversion trinitaire », c’est en effet bel et bien le fondement même de la Contre-Église de Vatican II et de ses « contre-sacrements ».

 

C’est ainsi qu’aujourd’hui aurait été dissoute ce que saint Grégoire de Nazianze désigne sous l’expression « catena aurea et salvumfaciens – la chaîne d’or et rédemptrice » (Orat. 31,28).

Aussi voulons-nous couronner ce bref exposé par cette dernière citation de saint Grégoire de Nysse :

« De même que le Fils est conjoint au Père en tenant son principe ‘ex Patre (illo)’, sans être nullement postérieur au niveau de l’hypostase, ainsi le Saint-Esprit l’est par rapport au Fils ; car c’est uniquement sous la seule raison de l’enchaînement des principes (αιτια) que le Fils doit être compris comme prémisse à l’égard de l’hypostase de l’Esprit » (C. Eunom. I, n.691, ed. Jaeger ; = Migne PGR 45, col. 464C).

 

Or, si le Fils est principe du Saint-Esprit, comment donc pourrait-il être complété par un don de l’Esprit de la part du Père ?

« Tout ce que possède l’Esprit, Il le possède par le Logos » (St Athanase C. Arian. III, 24).

 

 


 

 

Annexe – Documentation

 

1) Page d’un évangile avec ‘« imprimatur » du diocèse’ de Boulogne en Italie qu’on a trouvé dans un hôtel à Lourdes. La contre-Église déclare par son « magistère ordinaire » que Jésus fût « consacré » messie au moment du baptême dans les eaux du Jourdain par saint Jean Baptiste.

 

Figure 1
Figure 2

 

 

2) Saint Athanase, c. arian. orat. III, 24, Migne, PGR. 26, col. 376

 

Figure 3

 

« Tout ce que possède l’Esprit, Il le possède par le Logos » — Αυτος γαρ, ωσπερ ειρητα ι, τω Πνευματι διδωσι, καια εχει πνευμα παρα του Λογου εχει.

 

Saint Athanase, c. arian. orat. IV, 36, Migne, PGR. 26 col. 524B

 

Figure 4

 

Το γαρ χρισμα εγω ο Λογος, — Ego enim Verbum sum unguentum (littéral. : « unctio », l’onction). Le Saint prête ici la parole à Dieu le Verbe contre Paul de Samosate ! Donc c’est le Verbe qui est l’Onction, qui fait le Christ. La présence du Saint-Esprit est la conséquence.

 

 

3) Cyril Thesaurus ass. 34 (PG 75, 585 A) confesse le « Filioque ».

 

Figure 5

 

Οτε τοινυν το Πνευμα το αγιου εκ ημιν γενομενον, συμμορφους αποδεικνυει Θεου, προεισι δε και εκ Πατρος και Υιου, προδηλον οτι της Θειας εστιν ουσιας, ουσιωδως εν αυτη και εξ αυτης προιον.  — procedat vero is (sc. Spiritum Sanctum) a (εκ = ex) Patre et Filio : etc.

 

 

4) Saint Athanase contredit à la fausse doctrine du n°47 du Compendium du nouveau catéchisme mondial de la contre-Église — « c. arian. orat. III, 24 » ; Migne, PGR 26, col. 374 B-C :

 

Figure 6

 

« Namque Filius non fit Spiritus particeps, [correction : la virgule est fausse dans le texte de Migne] ut sit in Patre, neque ipse Spiritum accipit, sed eum potius impertit. Nec enim Spiritus Verbum cum Patre conjungit, sed potius Spiritus hoc a Verbo accipit.ου γαρ και ο Υιος μετεχων εστ ι του, Πνευματος ινα δια τουτο και εν τ&#969 ; Πατρι, γενηται ουδε λαμδανων εστι το Πνευμα, α μαλλον αυτος τοις πασι τουτο χγει ; και ου το Πνευμα παρα του Λογου λαμδαανει. Le Fils n’est pas participant du Saint-Esprit pour qu’il soit dans le Père, ni reçoit-Il l’Esprit, mais plutôt Il Le donne aux autres. Ni fait l’Esprit joindre le Verbe au Père, mais c’est plutôt l’Esprit qui reçoit à partir du Verbe. »

 

 

5) N°47 du Compendium du catéchisme mondial :

Qui est l’Esprit Saint, que Jésus Christ nous a révélé ? — Il est la troisième Personne de la Sainte Trinité. Il est Dieu, uni au Père et au Fils, et égal à eux. Il « procède du Père » (Jn 15,26), qui, en tant que principe sans commencement, est l’origine de toute la vie trinitaire. Il procède aussi du Fils (Filioque), par le don éternel que le Père fait de lui au Fils. Envoyé par le Père et le Fils incarné, l’Esprit Saint conduit l’Église à la connaissance de « la Vérité tout entière » (Jn 16,13).

 

 

6) Précis de théologie dogmatique – Louis Ott, publié à Mulhouse, Tournai, Paris, 1955 :

 

Chapitre II : La question des preuves de l’existence de la Sainte Trinité dans l’Écriture et la Tradition ;

 

I. L’Ancien Testament, pages 85, 86

 

Comme la révélation de l’Ancien Testament n’est que l’ombre de la révélation du Nouveau Testament (Hébreux, X, I), il ne faut pas s’attendre à y trouver une claire indication, mais seulement une insinuation du mystère de la Sainte Trinité.

 

Figure 7

 

 

7) DÖRMANN Johannes – « The Trinitarian Trilogy, II-3 – (pp.86-139) – 2003 ANGELUS-PRESS. (English) » sur l’hérésie anti-trinitaire de Jean Paul II, représentée par la page 127 et 128 (55) :

 

Figure 8

 

 

Commentaire du Prof. J. Dörmann tiré de la page 128 :

 

Figure 9

 

 

 

 

 

 


 

[1] C’est dans les eaux du Jourdain que votre Fils a été baptisé par Jean et oint avec (with) le “Spirit”. {Commentaire : cette rédaction renforce l’impression que le dernier est passé comme une substance à part du Sauveur ! Négation explicite du Dogme du Filioque — voir n°47 du Compendium du nouveau catéchisme mondial, ainsi que le n°739 du même catéchisme. Dans le rituel dont nous nous occupons ici, on ne dit pas : « by the Spirit – de l’Esprit », ce qui pourrait déjà aussi ouvrir la porte au malentendu, mais bel et bien « avec » !} C’est Votre Fils qui a voulu que de l’eau et du sang s’écoule de son flanc alors qu’il pendait sur la croix. Par le pouvoir du “Spirit” accordez à l’eau de cette source la grâce de Votre Fils.

 

[2] La bénédiction des eaux devient inévitable, au moins selon les rubriques, bénédiction qui nous laisse savoir que NSJC a été oint avec (with) le « Spirit » ! Il faut donc prononcer dans chaque baptême ICEL à voix haute, que NSJC est arrivé aux flots du Jourdain sans le Saint-Esprit, lequel est compris comme « Holy Spirit » au lieu de « Holy Ghost » dans le cadre de ce rituel en question.

 

[3] N., je vous baptise au nom du Père (il plonge l’enfant ou répand de l’eau sur sa tête), et du Fils (il plonge l’enfant ou répand de l’eau sur sa tête une seconde fois), et du « Holy Spirit – l’Esprit Saint {commentaire : juste comme “l’Esprit Saint”, “Holy Spirit” est une expression, qui est devenue inflationnaire depuis les années 50. Par ex. : dans le fameux “Précis de Théologie Dogmatique” fait par Louis Ott, on ne le trouve nulle part, et qu’une fois dans le même précis en langue anglaise publié en 1954 par MERCIER PRESS !} » (il plonge l’enfant ou répand de l’eau sur sa tête une troisième fois).

 

[4] De même que le Christ a été oint Prêtre, Prophète et Roi, puissiez-vous de même vivre toujours comme un membre de son corps, en partageant la vie éternelle. {Commentaire : « De même », en anglais « as » ; c’est-à-dire, “nous”, les créatures sommes ointes comme le Christ, et LUI comme nous ! Cette univocité est un blasphème ! Voir saint Athan. c. arian. Orat. IV, 36 ; III, 24}.

 

[5] He is now called the child of God — « Il est maintenant appelé lenfant de Dieu » — On ne dit donc pas : « Il est maintenant considéré comme un enfant de Dieu ».

 

[6] Qui est cet Esprit de Dieu ? L’Esprit qui plana au dessus des eaux du premier chapitre de la Genèse, ou la Personne du Saint-Esprit ?

 

[7] Communion par laquelle le prétendu enfant de Dieu dans une filiation univoque avec le Fils de Dieu, au lieu d’une participation dans la filiation de NSJC, ne participe qu’au banquet du sacrifice du Christ, sans une véritable Communion sacramentelle : Formulation blasphématoire !

 

[8] In the Spirit of our common sonship — Dans l’Esprit de notre filiation commune : on fait encore mention d’une filiation qui ne peut être comprise que dans ce sens univoque, que nous sommes aussi fils de Dieu comme NSJC, et Lui comme nous. Le contexte intégral ne laisse aucun doute, vue la façon avec laquelle le rite ICEL la comprend.

 

[9] Le monarchianisme est une tendance théologique du christianisme ancien qui s’est répandue aux IIe et IIIe siècle à travers l’Empire romain plus particulièrement en Orient. Il représente alors une réaction conservatrice défendant l’essence monarchique de Dieu, habituelle au IIe siècle, contre les nouvelles spéculations théologiques sur le Logos, notamment issues de Justin de Naplouse, autrement dit, saint Justin le Martyr. Les personnalités les plus représentatives de cette mouvance sont Paul de Samosate et Sabellius. Le monarchianisme est originaire d’Asie Mineure et, avant que n’apparaisse la théologie du Logos, représente dans un premier temps une réaction contre les courants gnostiques du christianisme vers le milieu du IIe siècle, notamment les valentiniens. Le monarchianisme est la conception de Dieu que beaucoup de chrétiens de cette époque se font, mais un tel anthropomorphisme parmi le peuple chrétien simple et peu érudit de cette époque ne doit point nous étonner : « le logos éternel sortant de Dieu le Père révélé en Jésus-Christ et non une seconde personne divine préexistante ». Par la suite, dans le cadre du développement théologique du christianisme, et dans l’idée de maintenir l’unité divine — la monarchie —, le monarchisme fait des trois Personnes divines, différents modes ou aspects du Dieu unique plutôt que trois personnes distinctes. Selon ces conceptions de l’unité divine, les monarchianistes seront amenés à s’opposer à la doctrine orthodoxe de la Trinité au fur et à mesure de la formation de son dogme. Outre le modalisme — ou monarchianisme modaliste —, différents courants du christianisme relèvent de cette tendance comme le patripassianisme de Noët et Praxéas pour lesquels, par exemple, c’est le Père qui a souffert en Jésus ; ou encore l’adoptianisme — ou monarchianisme dynamique de Paul de Samosate qui affirme que Jésus n’était qu’un homme qui avait été adopté par Dieu lors de son baptême.

 

[10] Joseph Lécuyer (1912-1983) :

Théologien français, de 1945 à 1962, il est nommé au séminaire français de Rome, il y remplit pendant 17 ans les fonctions de directeur spirituel près des séminaristes. Il y enseigne la théologie en même temps à l’Institut Pontifical Regina Mundi et un cours de théologie patristique à l’Institut Jean XXIII de l’Université du Latran. De 1962 à 1967, le Père Lécuyer est Procureur de la Congrégation et de nombreux diocèses auprès du St-Siège. Désigné par Jean XXIII comme expert des Commissions pré-conciliaires, puis du Concile, le Père Lécuyer fit partie de la Commission Théologique, de la Commission du Clergé et du Peuple chrétien, et de la Commission des Séminaires et des Études. Il a en particulier collaboré avec le Père Congar à l’élaboration du « Décret sur la charge épiscopale des évêques dans l’Église ». Il est aussi Consulteur du Consilium pour la Réforme de la Liturgie, puis de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, de la Congrégation de l’Évangélisation des Peuples, et enfin de la Congrégation des Rites.

En 1968, Montini-Paul VI démet Mgr Lefebvre, pourtant élu en 1962 pour douze années, de sa fonction de Supérieur Général des Pères du Saint Esprit, pour la confier à Joseph Lécuyer. Et c’est à lui Joseph Lécuyer nouveau Supérieur des Père Spiritains, inspirateur éminent du bénédictin Dom Botte, (l’inventeur de la pseudo-tradition apostolique dite d’Hyppolite) au Consilium liturgique dont il est consultant, que reviendra l’honneur, le mardi 18 juin 1968, de présenter au monde en personne la Constitution Apostolique Pontificalis Romani de Montini-Paul VI qui refond la liturgie des Saint Ordres Catholiques, en salle de Presse du SaintSiège, en explicitant la Nota Praevia, texte officiel de présentation, explications et commentaires qui porte sa signature.

Il a écrit de très nombreux articles érudits de théologie, principalement au sujet des Sacrements et du Sacerdoce, dont en particulier : Abraham notre père, 1955, Prêtres du Christ. Du Sacrement de l’ordre, 1957, Le Sacerdoce dans le Mystère du Christ, 1957, Le Sacrifice de la Nouvelle Alliance, 1962, Le Sacrement de l’ordination – Recherche historique et théologique, 1983…

 

[11] Annibale Bugnini (1912-1982) :

• 1936, ordonné Lazariste. • 1947, commence ses études en sciences liturgiques • 1948, Secrétaire de la Commission pour la Réforme liturgique de Pie XII • 1949, Professeur de Liturgie à la Propaganda Fide du Vatican, • 1955, Professeur à l’Institut Pontifical de Musique Sacrée, • 1956, Consultant à la Sacrée Congrégation des Rites, • 1957, Professeur de Liturgie sacrée à l’Université du Latran • 1960, Secrétaire de la Commission Préparatoire sur la Liturgie pour le Concile Vatican II, Commission présidée par le Cardinal Gaétano Cicogiani (80 ans). • 1962, 13 janvier, le “schéma” Bugnini accepté par vote en séance plénière de la Commission Préparatoire sur la Liturgie • 1962, 11 Octobre, Ouverture du Concile Vatican II par Jean XXIII • 1962, Secrétaire de la Commission Liturgique du Concile Vatican II • 1962, Bugnini démis de ses fonctions par le Pape’ Roncalli-Jean XXIII, sur intervention du Cardinal Arcadio Larraona. • 1962, 7 décembre, le “schéma” Bugnini est adopté par un vote quasi unanime des “Pères conciliaires” et devient La Constitution dogmatique Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II sur la Liturgie Sacrée. • 1963, 23 avril, affiliation à la Franc-Maçonnerie italienne sous le nom de code de ‘Buan’ (Registre Maçonnique Italien divulgué en 1976). • 1964, le 29 février, le Pape’ Montini-Paul VI nomme Annibale Bugnini Secrétaire du Consilium Liturgique en cours de création (cf. ci-après) • 1964, 05 mars, Création du Consilium Liturgique (auquel participent des « observateurs » protestants), ou Commission pour la Mise en Œuvre de la Constitution Liturgique, prévue par la Constitution dogmatique Sacro Sanctum Concilium, première constitution dogmatique adoptée au concile Vatican II. • 1967, le 24 octobre, officie, en tant que Secrétaire du Consilium, le culte divin à la Chapelle Sixtine, selon le rituel expérimental de la Missa Normativa devant le Paul VI et ses cardinaux, lors du Synode des évêques. • Moins de la moitié des évêques du Synode approuvent la Missa Normativa • 1968, 18 juin, promulgation de la Constitution Apostolique Pontificalis Romani par Paul VI, réformant les Saints Ordres et dont le Bénédictin Dom Botte avait été, sous l’autorité d’Annibale Bugnini, le principal artisan. • 1969, 03 avril, promulgation par Paul VI de la Constitution Apostolique In cena Domini, instituant le Novus Ordo Missae, sur le modèle de la Missa Normativa dont Annibale Bugnini fut le rédacteur. • 1969, 8 mai, promulgation par Paul VI de la Constitution Apostolique Sacra Congregatio Rituum, créant la Congrégation pour le Culte Divin, englobant le Consilium. • 1969, nommé le 12 mai, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin • 1972, 7 janvier, ‘consacré’ ‘évêque’ par Paul VI selon le nouveau rituel du Pontificalis Romani, et nommé Archevêque titulaire de Dioclentiana..

 

Il faut souligner fortement que le vendredi 19 mars 1965, un an après l’institution du Consilium le 26 février 1964 dont il était le Secrétaire, le prêtre Lazariste franc-maçon Annibale Bugnini∴ (inscrit au Grand Orient dItalie sous les numéro et nom de code « Matricule 1365/75 – BUAN » depuis le 23 avril 1963), explicitait publiquement et officiellement l’intention « œcuménique », anti-catholique, anti-sacrificielle et anglicano-protestante des concepteurs des nouveaux rites liturgiques catholiques du Consilium Liturgique du Concile, par la déclaration suivante anti-catholique à l’Osservatore Romano, organe officiel du SaintSiège : « Nous devons dépouiller nos prières Catholiques et la Liturgie Catholique de tout ce qui pourrait représenter l’ombre d’une pierre d’achoppement pour nos frères séparés, c’est-à-dire pour les Protestants. »

http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-2014-01/Rore_Sanctifica_Tome3_Volume1.pdf, — voir pages 110 et suivantes

 

[12] 1964, 05 mars, Création du Consilium Liturgique (auquel participent des « observateurs » protestants), ou Commission pour la Mise en Œuvre de la Constitution Liturgique, prévue par la Constitution dogmatique Sacro-Sanctum Concilium, première constitution dogmatique adoptée au concile Vatican II.

 

[13] Justin de Naplouse ou Justin de Néapolis, né à Flavia Neapolis (actuelle Naplouse en Cisjordanie) vers le début du IIe siècle et mort (exécuté) à Rome vers 165, est un apologète et philosophe chrétien, auteur d’une œuvre rédigée en langue grecque, en grande partie perdue, à l’exception de deux Apologies et d’un Dialogue avec Tryphon, considérés comme des premiers jalons dans la séparation entre le christianisme et le judaïsme. Condamné pour avoir refusé de participer au culte des idoles il est exécuté par décapitation vers 165. Il est également connu comme Justin Martyr, ou encore Justin le Philosophe (premier philosophe chrétien), et est vénéré comme saint et martyr, il est fêté le 1er juin. Daniel Boyarin lui attribue la théorie de la succession apostolique. La constitution des Douze n’est pas une théorie mais naît avec les évangiles, puis celle d’une succession aux Apôtres avec les lettres de Paul et les autres lettres apostoliques (Timothée, Tite). La pratique épiscopale hiérarchique mise en place assez précocement et attestée déjà sous Ignace d’Antioche († entre 110 et 113), deuxième évêque d’Antioche en cette ville où les chrétiens reçurent leur nom (cf. Ac 11, 26), trouve l’apogée de son institutionnalisation lorsque Paul de Samosate (15e évêque d’Antioche) est condamné en 268 par le concile d’Antioche de 269 comme monarchianiste (pré-arien), et qu’il se voit déposé. Mais, soutenu par la reine de Palmyre Zénobie, il fallut attendre 272 et l’intervention peu ordinaire de l’empereur romain Aurélien, un païen qui s’appuie sur la primauté pétrinienne — ce qui est légitime à Rome doit l’être aussi à Antioche —, pour qu’il soit réellement déposé et remplacé par l’évêque légitime Timée, 17e évêque d’Antioche, après Domnus. Le rôle de Justin († vers 165), simple philosophe, peut-être un prêtre catholique, n’entre guère dans ces données encore que celui-ci appuie par son témoignage l’adhésion précoce des chrétiens du IIe siècle à l’institution appelée plus tard la succession apostolique ce qui sera l’apanage d’Irénée de Lyon († vers 202).

 

[14] Traduction : « Si le rite est modifié dans le dessein manifeste d’en introduire un autre non admis par l’Église et de rejeter celui dont elle se sert et qui, par l’institution du Christ, est attaché à la nature même du sacrement, alors, évidemment, non seulement l’intention nécessaire au sacrement fait défaut, mais il y a là une intention contraire et opposée au sacrement ».

 

[15] Le nestorianisme est une doctrine christologique affirmant que deux personnes, l’une divine, l’autre humaine, coexistent en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l’origine défendue par Nestorius (né vers 381 – mort en 451), patriarche de Constantinople (428-431). Son enseignement, reconnu hérétique, est condamné. Les Nestoriens rejettent les formulations dogmatiques issues du concile d’Éphèse et des conciles suivants. Le nestorianisme est une des formes historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde durant toute la fin de l’Antiquité et du Moyen Âge à partir de l’Église d’Orient. Des Églises liées à ce courant du christianisme oriental perdurent à l’est de l’Anatolie et au nord de la Mésopotamie (Turquie et Irak). Il y va de l’Église assyrienne et de son homologue unie à l’Église catholique : l’Église chaldéenne.

 

[16] Le processus de « wordings » signifie le règlement de glossaire ou de terminologie, imposé dans le cadre des relations publiques ainsi que la manipulation de pensées des masses populaires.

 

[17] Eunome ou Eunomius (latin : Eunomius Cyzicenus), mort vers 395, est une personnalité du christianisme ancien du IVe siècle, originaire de Cappadoce qui fut évêque de Cyzique. Il était tenant du courant anoméen de l’arianisme. Ses disciples sont nommés « Eunomiens ». Les débats et controverses autour de sa profession de foi et de ses enseignements — la « controverse eunomienne » — constituent la dernière phase de la crise arienne qui déchire le christianisme tout au long du IVe siècle. Eunome expose que l’essence de Dieu qui est d’être inengendré, est incommunicable par définition, mais ce que le Père a communiqué à son Fils, c’est son énergie, c’est-à-dire sa puissance créative, sa puissance d’action : ce qui fait du Fils l’intermédiaire entre Dieu et le monde créé. D’autre part, il y a néanmoins des divergences de sa doctrine de « l’Esprit Saint » en comparaison avec Paul de Samosate.

 

[18] Les forces divines.

 

[19] Le nouveau catéchisme mondial semble de confesser cette doctrine saine dans son n° 470, mais sans aucune confirmation que par le mode d’exister incréé du Verbe, toute sorte de mode d’exister créé humain est définitivement exclu. Cela laisse la porte ouverte au nestorianisme ! Mais il y a « qu’un seul Être du Christ — unum Esse tantum in Christo ! » En outre, le même document répète ferment dans son n° 438 que l’onction du Christ c’est l’Esprit au lieu de la Grâce d’Union ! Cette dernière est justement ce mode d’exister incréé en tant que Grâce, dont on parle. Le n° 438 fait appel à saint Irénée de Lyon (ad. Haer. III.18.3), mais il ne faut pas croire qu’à la fin du deuxième siècle la terminologie de l’Église fût toute faite. C’est l’unanimité de tous les Pères de l’Église qui fait un dogme. Si non, il faut l’approbation de l’Église pour une doctrine précise d’un certain Père, comme par ex. pour la doctrine de saint Augustin sur la Grâce. En revanche : faut-il croire à ce dérapage pénible de saint Basile le Grand, que la mort de NSJC ne fût point un sacrifice propitiatoire à Dieu le Père, mais plutôt une tentative réussie de tromper le démon du désert « Azazel » ? Selon cette histoire Lucifer aurait eu un droit avec un titre de propriété juste sur toutes les âmes. Comme il ne put rien trouver dans l’Âme du Sauveur au moment de Sa Mort, il fut obligé de se retirer et de lâcher toutes les âmes. Ainsi un épiphénomène de l’œuvre du Salut devint une cause finale prétendue pour la mort de notre Seigneur. La théorie fameuse tient son origine, — quel jeu de mot —, dans Origène, qui d’ailleurs fut responsable de maintes « originalités », pour ne pas dire plus ! On y trouve même un ouvrage sur saint Irénée de Lyon, qui aborde la question de savoir si lui aussi ne pourrait pas être compté parmi les Christologues de l’Esprit. L’auteur de cet ouvrage — lui-même Christologue de l’esprit — finit par répondre par la négative, parce que les deux erreurs de saint Irénée (adv. haer. III. 9. 3 ; III. 18.3) sont trop isolées et que le Saint n’en a tiré aucune conclusion ni aucune théorie. Nous ne serons pas surpris de constater que Joseph Lécuyer a choisi précisément de se référer à ces deux seuls passages de cet auteur. En plus, l’auteur de ce livre dont on parle ici, démontre clairement que saint Irénée applique le terme « esprit » au rapport de l’Essence divine ainsi qu’au Saint-Esprit. Même Dieu le Père et Dieu le Fils sont « esprit » pour le saint, vu leur nature divine, c’est qu’est juste d’ailleurs. (Anthony Briggman, Irenaeus of Lyons and the Theology of the Holy Spirit ; Oxford 2012) Conclusion : comme saint Iréné écrivit que le Sauveur fût oint par l’Esprit, cela ne veut point dire que l’onction est la Personne du Saint-Esprit, mais la Divinité plutôt ! La théorie de Lécuyer perd son support. Si quelqu’un voulait dire que c’est justement dans le temps actuel que « l’Église » fait approbation de cette théorie prétendue de saint Irénée, et quelle est mal comprise en plus, — comme nous venons d’expliquer —, il s’agit ici d’une matière qui est réglée depuis la condamnation de Théodore de Mopsueste au sixième siècle.

 

[20] Saint Léon Ier le Grand, pape de 440 à 461, et docteur de l’Église. Ses origines sont mal connues. Né en Toscane ou à Rome entre 390 et 400, fils d’un dénommé Quintianus, il est archidiacre de Rome sous le pontificat de Célestin Ier (422/432) puis de Sixte III (432/440) dont il est l’homme de confiance. À la mort de ce dernier, le 19 août 440, Léon est en Gaule à la demande de la cour de Ravenne afin d’arbitrer un conflit entre le patrice Aetius et le préfet du prétoire Albinus. Sa réputation et son influence sont si grandes qu’il est élu pape par le peuple romain pendant son absence en Gaule. Il rentre à Rome en septembre pour être sacré le 29 septembre. Il a pour conseiller saint Pierre Chrysologue. Les innombrables querelles sur la personne et la nature du Christ permettent à Léon Ier d’en imposer aux théologiens byzantins. Dans le Tome à Flavien, lettre publiée le 13 juin 449 et adressée au patriarche de Constantinople, il exprime de façon magistrale la doctrine de l’unicité de la personne du Christ subsistant en deux natures distinctes et réfute ainsi clairement le monophysisme. Théodose II convoque un concile à Éphèse en 449 mais Eutychès empêche les représentants du pape de prendre la parole (le brigandage d’Éphèse). Le triomphe d’Eutychès est de courte durée car, après la mort accidentelle de Théodose II, la nouvelle impératrice Pulchérie et son mari Marcien, favorables à l’orthodoxie, convoquent un nouveau concile à Chalcédoine (451). Léon Ier fait triompher son point de vue et, à la lecture de son Tome à Flavien, l’assemblée se lève, s’écriant : « C’est Pierre qui parle par la bouche de Léon ». L’action politique de Léon Ier n’est pas négligeable. L’épisode le plus célèbre est la rencontre avec Attila en 452 à Mantoue où le pape persuade le conquérant de faire demi-tour. Il est vrai que l’intervention de l’empereur Marcien sur les arrières des Huns n’est sans doute pas étrangère au retrait d’Attila, plus sans doute que le pouvoir de persuasion du pape. En 455 il lui est impossible d’empêcher le deuxième pillage de Rome par Genséric et ses Vandales. Mais il parvient quand même à négocier que la ville ne soit pas incendiée et qu’il n’y ait ni meurtres, ni viols, ni violences. Saint Léon meurt le 10 novembre 461. Il est enseveli sous le portique de la basilique vaticane. Il est, avec Grégoire Ier et Nicolas Ier (non officiel), le seul pape auquel aît été attribué le qualificatif de « grand ». Il est fêté le 10 novembre. Ses sermons, d’une grande simplicité, clairs, souvent assez courts, exposent les mystères du Christ, préconisent le jeûne et la générosité et prêchent le dogme de l’Incarnation tel qu’il est défini au concile de Chalcédoine. Certains expliquent aussi sa conception du rôle du souverain pontife comme l’héritier de l’autorité conférée par Jésus à Pierre. C’est pourquoi seul le siège apostolique, le siège de l’Apôtre, c’est-à-dire Rome, doit recevoir la mission de diriger l’Église universelle (catholique).

 

[21] Johannes Dörmann, L’étrange théologie de Jean-Paul II et l’esprit d’Assise du deuxième concile du Vatican à l’élection papale.

 

[22] « Huma », mot communiste très explicite : « Fête de l’huma ».

 

[23] Joachim de Flore (né vers 1130 à Celico, en Calabre, mort le 30 mars 1202) est un moine cistercien et un théologien catholique à qui le martyrologe de Cîteaux donne le nom de bienheureux. Sa division de l’histoire de l’humanité en trois âges entraîne la renaissance du millénarisme chrétien au Moyen Âge. Placé par Dante Alighieri dans son paradis à côté de Raban Maur et de saint Bonaventure, Joachim est le détenteur d’une « double réputation » qui le classe à la fois comme prophète et comme hérétique.

 

[24] En disant « que le Christ a consacré les flots du Jourdain pour le lavement des pêchés » Voir aussi le préface de la Fête de la Décollation de saint Jean Baptiste in aliquibus locis :  Et ut sacræ purificatiónis efféctum aquárum natúra concíperet, sanctificándis Iordánis fluéntis, ipsum baptísmo baptísmatis lavit auctórem.— Et pour que l’eau devienne capable de sanctifier, c’est dans les flots du Jourdain, désormais consacrés, qu’il baptisa l’auteur du baptême.

 

[25] Saint Irénée de Lyon (en latin Irenaeus Lugdunensis, en grec ancien Εἰρηναῖος Σμυρναῖος : Eirênaĩos « pacifique » Smyrnaĩos « de Smyrne ») est le deuxième évêque de Lyon au IIe siècle entre 177 et 202. Il est un des Pères de l’Église. Il est le premier occidental à réaliser une œuvre de théologien systématique. Défenseur de la véritable gnose contre les gnostique (car le principe de la véritable gnose est l’Incarnation du Fils de Dieu, du Verbe), il s’est illustré par sa dénonciation de l’idéologie dualiste et des sectes pseudo-gnostiques qui la professaient. Vénéré comme saint, il est fêté le 28 juin dans l’Église catholique et le 23 août dans l’église byzantine-hétérodoxe.

 

[26] Tout pouvoir me fut conféré au ciel et sur la terre. Allez-donc enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

 

[27] Grégoire de Nazianze (Γρηγόριος Ναζιανζηνός), ou « de Naziance », dit « le Jeune », ou encore Grégoire le Théologien, né en 329 en Cappadoce et mort en 390, est un théologien et un docteur de l’Église. Il fait partie avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse des « Pères cappadociens ». Lire la suite dans l’autre page : Issu d’une famille chrétienne, Grégoire fait ses études à Alexandrie puis à Athènes, où il rencontre Basile de Césarée, qui devient son ami. Il rentre à Nazianze, où il est ordonné prêtre par son père. Ordonné ensuite contre son gré évêque de Sasimes par Basile de Césarée, il ne peut s’établir dans cette cité et reste chez son père, devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l’Église. La richesse des écrits théologiques de Grégoire conduit très vite à sa reconnaissance dans toute la chrétienté. Ses œuvres sont traduites en latin, puis dans différentes langues. Il influence significativement la théologie de la Trinité tant des Pères grecs que des Pères latins. Il devient un Père de l’Église, puis est introduit dans le bréviaire comme Docteur de l’Église par saint Pie V en 1578. Ses reliques, transférées à Rome au VIIIe siècle pour éviter leur destruction lors de la querelle iconoclaste, ont été restituées en 2004 par l’antipape Jean-Paul II au patriarche Bartholomée Ier de Constantinople. Pour nous, une autre geste de trahison lamentable par la Contre-Église des squatteurs.

 

[28] Commentaire de l’auteur : comme les Christologues de l’Esprit l’imaginent.

 

[29] La Grâce de l’Union est l’Être personnel Lui-même, qui est donné en don divin à la nature humaine en la Personne du Verbe, en excluant toute sorte de mode d’exister créé {commentaire : Dogme du deuxième Concile de Constantinople contre Nestorius, Théodore de Mopsuestie et Théodoret de Cyrrhe. NSJC possède qu’UN SEUL ÊTRE — UNUM ESSE TANTUM IN CHRISTO !}

 

[30] Cette Grâce se révèle être infinie en cela que cette Personne du Verbe est elle-même infinie.

 

[31] Denz. 313 : S’il est donc Dieu véritable, celui qui fut né de la Vierge, comment peut-il être fils adoptif ou serviteur ? Car vous n’osez aucunement confesser Dieu comme serviteur ou comme fils adoptif ; et même si le prophète l’appela serviteur, ce n’est pas en raison de la condition de servitude mais en raison de l’obéissance de l’humilité par laquelle il devint pour le Père « obéissant jusqu’à la mort ». — Si ergo Deus verus est, qui de Virgine natus est, quomodo tunc potest adoptivus esse vel servus? Deum enim nequaquam audetis confiteri servum vel adoptivum: et si eum propheta servum nominasset, non tamen ex condicione servitutis, sed ex humilitatis obedientia, qua factus est Patri « oboediens usque ad mortem » (Phil 2.8).

 

[32] http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_18051986_dominum-et-vivificantem.html

 

[33] L’Onction de NSJC est en vérité la Grâce d’Union en tant que mode d’exister incréé évitant que la Nature humaine du Sauveur fût par un acte d’exister créé. Quelconque ratio theologica qui rapporte la messianité du Rédempteur vers un don de « l’Esprit Saint » est une hérésie !

 

[34] Concile du Vatican [1er] (XXe œcuménique), Session III, 24 avril 1870, Constitution « Dei Filius », chap. 3 sur la Foi ; Denz. 1792 : Porro fide divina et catholica ea omnia credenda sunt, quae in verbo Dei scripto vel tradito continentur et ab Ecclesia sive solemni judicio sive ordinario et universali magisterio tamquam divinitus revelata credenda proponuntur. Ajoutons qu’on doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, écrite ou transmise par la Tradition, et que l’Église propose à croire comme divinement révélé, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel.

 

[35] Depuis les découvertes de Georg Schepps dans des archives à Nuremberg en 1885, où se trouvent maintenant les plus anciens manuscrits de l’Évangile, on célèbre parmi les Modernistes allemands, l’ignoble hérétique Priscillien comme le premier « martyr de l’Inquisition espagnole ». Priscillien fut exécuté en 385 environ, et les disciples de Schepps prétendent jusqu’à nos jours, qu’à Saint-Jacques de Compostelle ce sont les ossements de Priscillien qui se trouvent dans la tombe à la place de l’Apôtre.

 

[36] Euloge Ier fut patriarche melkite d’Alexandrie de 580/581 à 607/608. Il fut l’un des correspondants du pape Grégoire le Grand : dans le registre des lettres de ce pape, douze lui sont adressées, dont neuf à lui seul. Grégoire le Grand avait pour lui estime et sympathie, et lui faisait volontiers des confidences. Il est considéré comme un saint tant par l’Église latine, qui le fête le 13 septembre, que par l’Église grecque, qui l’honore les 13 février et 13 juin.

 

[37] Agnoïtes ou Agnoètes (du grec Άγνοηταί, mot dérivé du verbe άγνοέω, « ignorer ») est le nom donné à différents courants du christianisme qui contestent de telle ou telle façon l’omniscience, soit de Dieu le Père, soit de Jésus-Christ (comme Fils distinct du Père, ou pendant sa vie terrestre). L’insistance sur les limites de la nature humaine en Jésus-Christ est en principe caractéristique du nestorianisme, et d’autre part de l’adoptianisme. Mais un courant d’« Agnoètes » apparut paradoxalement au VIe siècle parmi les monophysites, fondé par le diacre Thémistios d’Alexandrie, disciple de Sévère d’Antioche, peu après la mort de ce dernier : il enseignait que l’âme humaine du Christ, mais non sa divinité, était comme la nôtre en toutes choses, y compris dans la limitation de la connaissance (Pseudo-Léonce de Byzance, De sectis, X, 3). Cette doctrine fut combattue par l’Église copte, notamment par le patriarche Damien d’Alexandrie. Les tenants du concile de Chalcédoine, admettant la distinction en Jésus-Christ d’une nature divine parfaite et d’une nature humaine dépendante de la première, n’en rejetèrent pas moins la position des Agnoètes, qui furent réfutés et anathématisés par les patriarches Euloge Ier d’Alexandrie (dans un traité qui fait l’objet du codex 230 de la Bibliothèque de Photius) et Sophrone de Jérusalem. Le pape Grégoire Ier les condamna aussi en se fondant sur le traité du patriarche Euloge.

 

[38] Lien : https://archive.org/details/epiphanius01epip

 

[39] « Juste comme la vie procède de la racine d’arbre dans ses branches, de même « l’Esprit Saint » procède du Père dans le Fils. (Page 20) » — C’est l’antithèse face au Credo du onzième Concile de Tolède : (Denz. 277, 12) « Car il ne procède pas du Père vers le Fils ni ne procède du Fils pour sanctifier les créatures, mais il apparaît bien comme ayant procédé à la fois de l’un et de l’autre, parce qu’il est reconnu comme la charité ou la sainteté de tous deux. » :    http://www.copticchurch.net/topics/theology/the_Meaning_of_the_Holy_Trinity_fr_abraam_sleman.pdf

 

[40] https://archive.org/stream/MN5168ucmf_0/MN5168ucmf_0_djvu.txt

 

[41] Joseph-Simon Assemani (يوسف بن سمعان السمعاني Youssouf ibn Siman as-Simani, Josephus Simonius Assemanus) né le 27 août 1687 à Hasroun au Liban et mort le 13 janvier 1768 à Rome, est un ecclésiastique et savant orientaliste. Né dans une famille maronite de la région du Mont-Liban, il entre au collège maronite de Rome en 1703 pour devenir prêtre. Brillant, il publie trois ouvrages sur la grammaire et la liturgie syriaques. Il est remarqué par le pape Clément XIV qui lui confie la charge, à la Bibliothèque vaticane, d’étudier et de faire le catalogue de manuscrits anciens du christianisme primitif, rapportés d’Égypte par son frère Élias en 1707. En 1710, Joseph Assemani est nommé scriptor orientalis, il est donc chargé de l’étude et de la transcription des manuscrits orientaux, traducteur de l’arabe et du syriaque, et de plus conseiller de la congrégation chargée des rites orientaux. En 1711, il reçoit la permission du pape de passer du rite maronite au rite latin. Il effectue pour la Bibliothèque vaticane deux voyages en Orient, en 1715-1717 et en 1735-1738, notamment en Égypte et en Syrie, pour collecter des manuscrits, qui ont formé le noyau de la collection de manuscrits orientaux du Vatican. À son retour, en 1738, il est nommé archevêque titulaire de Tyr et préfet de la Bibliothèque vaticane.

 

[42] Pierre Lombard (en italien Pietro Lombardo et en latin Petrus Lombardus)  (Lumellogno, un hameau de Novare, v. 1100 – Paris, 20 juillet 1160), fut un théologien scolastique et un évêque français du XIIe siècle d’origine italienne. Pierre Lombard arriva à Paris en 1136. Il n’y a aucun fait bien établi se rapportant à ce qu’il y fit jusqu’en 1142 quand on le retrouve comme auteur et enseignant reconnu. À Paris, il entra en contact avec Pierre Abélard et Hugues de Saint-Victor, qui étaient parmi les principaux théologiens de ce temps. Vers 1145, il devint « magister », c’est-à-dire professeur, à l’école de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Comment il réussit à gagner sa vie, avant de commencer à percevoir un revenu comme enseignant et la prébende de son canonicat, est un mystère. Dans le cadre de son enseignement, il élabora, grâce à une méthode originale basée sur les Questions / Discussions, une méthode scolastique aux fins de l’enseignement des Maîtres de l’Université, le Livre des Sentences (1152), où pour la première fois, dans l’enseignement universitaire, on faisait la distinction entre l’Écriture et la théologie ; ce livre, cette Somme, servit entre autres de modèle à Thomas d’Aquin. Son œuvre la plus connue était Libri quatuor sententiarum, le Livre des Sentences. Il servit de manuel théologique de base dans les universités médiévales, des années 1220 au XVIe siècle et était encore commenté un siècle plus tard. Il n’y a aucune œuvre dans la littérature chrétienne, à part la Bible elle-même, que l’on ait commenté aussi souvent. Tous les grands penseurs médiévaux, d’Albert le Grand et Thomas d’Aquin à Guillaume d’Ockham et Gabriel Biel, étaient sous son influence. Même le jeune Martin Luther écrivit encore des commentaires sur les Sentences. La vigueur des débats théologiques du XIIe siècle, en matière de théologie trinitaire et de christologie, lui attirèrent des ennemis, quelques-uns passionnés, Jean de Cornouailles, Gautier, prieur de Saint-Victor, Joachim, abbé de Flore en Calabre, etc. ; d’autres plus modérés et plus équitables, au nombre desquels il faut compter les maîtres en théologie de Paris, qui se bornèrent à dresser, vers 1300, une liste des articles qu’ils n’approuvaient pas dans le livre des Sentences et s’accordèrent à ne pas les enseigner.

 

[43] « Cette chose (c’est-à-dire la Substance divine) n’engendre ni ne procède, mais c’est le Père qui engendre, et c’est le Fils qui est engendré, et c’est le Saint Esprit qui procède »

 

[44] ‘Le principe-« par lequel »-proche’ ; en revanche, le « principium quod » est ‘le principe-« qui »’, c’est-à-dire que le dernier suit un conçu proche de la cause efficiente (causa efficax), alors que le premier est proche de la cause formelle (causa formalis). Mais le terme « cause » apporterait une notion d’une suite temporaire, ce qu’est à éviter dans le sens de la Sainte Trinité.

 

[45] ‘Le principe-« par lequel »-éloigné’

 

[46] Le sabellianisme désigne, dans le cadre du christianisme ancien, une forme — peut-être la plus avancée — d’unitarisme monarchien, enseigné par Sabellius, un personnage originaire de Libye, installé à Rome au début du IIIe siècle. Selon le modalisme, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont différents « modes » ou aspects de l’Être divin, plutôt que trois « hypostases » ou personnes distinctes. Ainsi, pour le modalisme, les Trois ne sont pas en soi mais pour nous. Au lieu d’utiliser le terme de personne pour parler du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dans l’unique essence divine de la Trinité, le modalisme entend les restreindre à trois modes de l’être unique de l’unique Dieu. Dieu le Père est alors l’unique personnalité de la divinité. Selon cette doctrine, les termes Père et Saint-Esprit désignent le Dieu unique, incarné dans Jésus. Récemment, à la fin du XXe siècle certaines tentatives d’aggiornamento de la théologie classique ont été rapprochées du modalisme par des commentateurs. Le terme de personne ne semblant plus correspondre suffisamment dans la culture contemporaine aux exigences de la théologie, on a proposé de parler de modalités pour les Personnes divines. Est-ce que cela nous étonne ? La théologie orthodoxe insiste davantage sur les Trois Personnes, lesquelles sont des relations subsistantes. On peut consulter à ce propos le fameux symbole de saint Athanase.

 

[47] Photios ou Photius Ier de Constantinople (en grec Φώτιος / Phtios ; en latin Photius), né vers 820, mort le 6 février 891 (ou 897), érudit et homme d’État byzantin, fut patriarche de Constantinople de décembre 858 à novembre 867, puis du 26 octobre 877 au 29 septembre 886. L’église Orthodoxe le compte au moins depuis la fin du Xe siècle parmi les saints et les Pères de l’Église : le Synaxaire de Constantinople mentionne sa fête à la date du 6 février. L’Église catholique romaine l’a décrit comme le principal responsable du schisme du IXe siècle. Les travaux de l’historien et ecclésiastique catholique François Dvornik prétendent sur ce point d’avoir rendu justice au patriarche, qui se réconcilia avec le pape Jean VIII. Mais nous recommandons la prudence ! Son activité de savant fait également de lui une des personnalités les plus marquantes de l’époque byzantine.

 

[48] « c. err. graec. II, 5 », voir aussi 6 et 7. http://docteurangelique.free.fr/bibliotheque/opuscules/01contreerreursgrecs.htm :

Il est prouvé par l’Écriture sainte que le Saint Esprit est l’image du Fils, selon le sens des docteurs grecs, comme nous l’avons dit plus haut, qui le prouvent par ces paroles de saint Paul aux Romains, chap. VIII, 11 : « Ceux qu’il a destinés à devenir conformes à l’image de son Fils », et encore dans la première aux Corinthiens, chap. XV, 49 : « Comme nous avons porté l’image de l’homme-terrestre, portons l’image de l’homme céleste », ils expliquent en disant formellement « le Saint Esprit est l’image du Fils ». De là, saint Athanase, dans sa Lettre à Sérapion, dit en parlant au nom de la personne du Fils de Dieu : « Recevez mon image, c’est-à-dire le Saint Esprit ». Et Grégoire de Césarée dit : « Le Saint Esprit est l’image du Fils parfait ». Or il est constant que l’image tire sa source de ce qu’elle représente. Il suit donc de là que le Saint Esprit est l’image du Fils, que le Saint Esprit vient du Fils. Mais on pourrait dire qu’il est l’image du Fils, en tant qu’il est assimilé au Fils à cause de quelque opération qui vient de lui, comme le Fils, ou bien parce qu’il vient du Père comme le Fils : mais ceci est réfuté par les écrits des saints Pères qui disent que le Saint Esprit est l’image naturelle du Fils. Car le Saint Esprit ne peut être appelé l’image naturelle du Fils, si ce n’est, en tant qu’il est semblable au Fils en nature, recevant sa nature du Fils. Car il faut toujours que la forme de l’image provienne de la forme de celui qu’elle représente. De là saint Athanase dit dans sa même lettre : « De même que Dieu s’est consubstantialisé avec l’Église, en revêtant sa forme, de même il l’a glorifiée surabondamment et divinement par son image naturelle, c’est-à-dire, par le Saint Esprit qui participe de sa nature ». Saint Cyrille dit dans son livre des Trésors : « Celui qui reçoit l’image naturelle du Fils », c’est-à-dire le Saint Esprit, « possède véritablement par le Saint Esprit même, le Fils et le Père. Comment donc pourra-t-on assimiler le Saint Esprit aux créatures, puisqu’il est la naturelle et incommutable image du Fils de Dieu. » De même saint Basile écrit contre Eunomius : « L’image naturelle du Fils est le souffle de son Esprit ».

 

[49] Paul Evdokimov (St-Pétersbourg, 2 août 1901, Meudon, 16 sept. 1970) a été professeur de théologie orthodoxe à l’Institut Saint-Serge à Paris, observateur invité au concile Vatican II. Il est le père du théologien Michel Evdokimov.

 

[50] Philon d’Alexandrie (grec : Φίλων Ἀλεξανδρεύς Philôn o Alexandreus, hébreu : ידידיה הכהן Yedidia Hacohen) est un philosophe juif hellénisé, contemporain des débuts de l’ère chrétienne (Alexandrie, vers -20 – vers 45). Son œuvre abondante est principalement apologétique, entendant démontrer la parfaite adéquation entre la foi juive et la philosophie hellène. Elle aura peu d’influence sur le judaïsme mais sera une source d’inspiration féconde pour les Pères de l’Église. Eusèbe de Césarée le cite aussi dans son Histoire ecclésiastique lorsqu’il décrit la vie des Thérapeutes d’Alexandrie. Redécouvert par le monde juif à l’ère moderne, Philon a donné son nom au Kfar Yedidia situé dans le nord d’Israël. Son système philosophique se résume en trois thèses : 1) La transcendance de Dieu, et l’inconnaissabilité de Dieu. L’homme ne peut saisir l’essence de Dieu ni par le sens ni par l’intelligence. Philon pose ici une limite nette au pouvoir de la philosophie et de la théologie. Philon a fait œuvre de théologie négative : dans le De somniis (I, 67), il décrit Dieu comme indicible (arrêtos) et comme incompréhensible (akatalêptos). 2) La vacuité de l’homme. La terre n’appartient pas à l’homme. Le dialogue entre Dieu et l’homme que présuppose la Loi révélée est opaque et sourd, comme celui du maître et de l’esclave. De plus, renversant la célèbre maxime de Socrate, Philon affirme que l’homme ne se connaît même pas lui-même. 3) La médiation prophétique entre Dieu et l’homme. Dieu se porte vers ce qui n’est pas lui par le principe d’Amour, c’est un don. Le mécanisme de cette transmission repose sur la théorie confuse (et relativement accessoire dans la pensée de Philon, mais qui aura un grand succès) des Puissances, des Anges, et surtout du logos. Les Puissances divines sont les attributs de Dieu, le Logos est sa Sagesse même, son pouvoir créateur. Les Anges sont des émanations de Dieu, des hypostases dénommées « Fils de Dieu », « Ancien des Anges », etc. Il y a ensuite des archétypes de la Création, sortes de Verbes-idées, lieux et images de tout ordre créé. Enfin, l’esprit humain, l’âme et l’intelligence, sont eux-mêmes logos et susceptibles de s’ouvrir aux autres puissances dont l’enchevêtrement, la hiérarchie, l’harmonie forment la structure du monde. Cette théorie est une sorte de synthèse autour des termes employés par la Bible grecque pour parler de Dieu, de la création et de la prophétie. Alliant la terminologie de la Bible à la mystique de Platon et au mystérisme de l’Orient, elle inspira (étant bien déformée au passage) la gnose, la philosophie de Plotin, et Philon d’Alexandrie aurait, lit-on parfois, influencé les premières communautés chrétiennes. Pourtant le Prologue de l’Évangile de Saint Jean commence par répondre aux doctrines plus ou moins platoniciennes des Cérinthiens, qui se revendiquent d’un judéo-christianisme platonicien, et plus largement à tous ceux qui professent que le Verbe de Dieu n’est pas Dieu, pas éternellement engendré, mais émané ou créé.

 

[51] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-2014-01/Rore_Sanctifica_Tome3_Volume1.pdf

 

[52] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-2014-01/Rore_Sanctifica_Tome3_Volume1.pdf

 

[53] Grégoire de Nysse, né entre 331 et 341 à Néocésarée (actuelle Niksar en Turquie), dans la province du Pont-Euxin, mort après 394, est un théologien et un mystique de grande envergure ; comme Père de l’Église, il est fêté le 10 janvier. La pensée de Grégoire de Nysse est plus pénétrante que celle de saint Basile de Césarée et de saint Grégoire de Nazianze. Les écrits de Grégoire, en grec, sont nombreux et variés. Le Discours catéchétique s’adresse aux catéchistes et traite de questions de la foi contestées par les hérétiques. La formulation de la foi, comme toujours, se précise dans la controverse. Grégoire a en outre commenté dans des homélies divers passages bibliques, notamment l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et les Béatitudes. La datation des œuvres est extrêmement difficile, car on a trop peu de détails sur la vie de Grégoire. La plus grande partie de l’œuvre fut écrite après la mort de Basile (379). Parmi ses Ouvrages dogmatiques on compte : « Contre Eunome » : Ces quatre traités sont une réfutation de l’arianisme écrite entre 380 et 382, défendant la divinité de du Saint-Esprit et du Christ. Les deux premiers furent lus au concile de Constantinople, en 381, devant Grégoire de Nazianze et Saint Jérôme. Grégoire de Nysse était en effet le chef théologique de l’assemblée. Basile de Césarée avait déjà écrit un ouvrage « Contre Eunome ». Eunome avait répondu à Basile, « Contre Eunome » de Grégoire de Nysse sera une réponse à Eunome. Grégoire est une défense de la pensée théologique de Basile. En outre, quatre traités défendent la doctrine trinitaire : le Père, le Fils et l’Esprit sont trois relations d’un être un et identique.

 

[54] L’homologue du R. P. Garrigou-Lagrange dans le monde germanophone.

 

[55] http://rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/18-heresies_dans_la_forme/DORMANNJohannesTheTrinitarianTrilogyII-3(pp.86-139)2003ANGELUS-PRESS.pdf